Emile et Stéphy Langui
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Nous sommes en Belgique. Emile Langui (1903-1980), Maître de Conférences en histoire de l’art à l’université, milite pour l’art moderne, surtout l’expressionnisme et le surréalisme. Engagé à gauche, dès 1933, il écrit des articles dans la presse, abordant des thèmes artistiques tels que le futurisme et le cubisme, et dénonçant le fascisme galopant. En 1936, il devient conservateur au Musée des Beaux-Arts de Gand.

Dès le début de la Seconde Guerre mondiale, Langui s’engage dans la résistance belge, ce qui lui vaudra quelques mois de prison, et participe à la libération en Belgique. Pendant la guerre, il publie des articles de journaux demandant le retour des objets culturels belges pillés par les nazis. Il travaille en étroite collaboration avec les Monuments Men, groupe créé en 1943 par le général Eisenhower, chargé de récupérer les œuvres d'art dérobées par les nazis. Toute sa vie, il se battra pour le retour des biens culturels pillés.

A partir de 1946, responsable du Département Beaux-Arts et Littérature du Ministère de l’Éducation Publique, il organise des expositions d’envergure tant en Belgique qu’à l’étranger, et s’implique dans les Biennales de Venise et de Sao Paulo. Critique d’art, il soutient et fait connaître les artistes belges. En 1958, lors de l’Exposition Universelle à Bruxelles, il monte "50 ans d'art moderne", une retentissante exposition qui fera le bilan d’un demi-siècle de création internationale.

Émile Langui est l’ami de beaucoup d’artistes de cette époque et est l’auteur d’une trentaine d’ouvrages artistiques. Pour son travail visant à assurer l’avancement de l’art belge, il reçoit de nombreux titres et distinctions, notamment Grand Officier de l’Ordre belge de la Couronne, Officier de l’Ordre des Arts et des Lettres, et Grand Officier de l’Ordre du Roi Léopold.

Sa veuve, Stéphanie Langui, crée un prix "Émile Langui" dans le cadre du Prix de la Jeune Peinture belge, concours biennal qui récompense les artistes âgés de moins de 35 ans pour leurs créations en art plastique.


Précurseur de l’art conceptuel, en 1961, René Magritte (1898-1967) réalise un portrait insolite de la femme de Emile Langui, proche ami et grand amateur de ses œuvres. Le peintre surréaliste la représente à l’envers car Stéphanie Langui avait accepté de poser à une seule condition… qu’on ne la reconnaisse pas ! Au lieu de nous présenter un portrait classique, Magritte représente une paire de petites figures humaines sous un arc, regardant vers un paysage marin. Le visage géant se profile, à l’envers à travers l’arche, presque comme regardant dans une maison de poupée.


Pour les curieux qui veulent se rincer l'œil en admirant des œuvres de Magritte, il faut aller à Bruxelles : 

 - Tout d'abord, inauguré en 1999, le Musée René Magritte, est dans la maison que le peintre occupe de 1930 à 1954. Sa collection comprend des peintures, des gouaches et des dessins de l'artiste, des parties du mobilier original, des photographies et documents sur la vie de l'artiste.

 - Ensuite, incontournable, inauguré en 2009, le Musée Magritte est une section des Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, à Bruxelles. Ce musée de 2500 m2 contient la plus riche collection du monde consacrée à Magritte. Il comporte plus de 150 œuvres composées d'huiles sur toile, gouaches, dessins, sculptures etc réalisés par l'artiste.

N'hésitez pas, allez-y, ça vaut le détour ! Plus près de nous, on peut aller voir des Magritte au Centre Georges Pompidou, à Paris.

En 2021, si tout se passe bien, une exposition au Musée de l'Orangerie à Paris permettra de confronter les œuvres de Magritte à celles d’Auguste Renoir qui l’ont inspiré.


De nombreux livres ont été écrits sur l'œuvre et le peintre. Je ne peux que vous conseiller un documentaire fait par Arte, René Magritte : le jour et la nuit.


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