
Le
27 juillet 2025,
Lorsqu'on pense à la Grande Dépression économique qui a secoué les Etats-Unis dans les années 1930, après le krach boursier de 1929, on a forcément certaines images en tête, qui pourraient être des images de guerre. Parmi elles, celle d'une longue file d'attente composée d'hommes en pardessus et chapeaux, mains enfouies dans les poches, regard dans le vide, patientant dans le froid pour obtenir le pain de l'aide alimentaire. Une image qui a marqué les esprits au point de devenir un poncif. Il existe d'ailleurs de nombreuses photos qui montrent précisément ces "Breadlines", comme on les appelait.
Le sculpteur américain George Segal, né en 1924, était enfant pendant la Grande Dépression. Et c'est dans les années 1990 qu'il réalise cette oeuvre réaliste en bronze, intitulée "Depression. Bread Line" destinée au mémorial Franklin Delano Roosevelt à Washington DC. Une façon de rappeler que le New Deal de Roosevelt, programme de relance de l’économie et de lutte contre le chômage, visait justement à sortir ses concitoyens de la misère.
Ce sont les conséquences tragiques de la pauvreté que Segal tente de fixer dans sa sculpture, originale à plus d'un titre : déjà, il s'agit d'un groupe de personnages et non d'une seule figure ; ils sont liés par les circonstances mais n'interagissent pas ; ensuite ils sont grandeur nature, et avec un élément de décor (le mur en briques et la porte) qui rend la scène quasiment théâtrale. Enfin, ce sont des anonymes, sculptés de façon très réaliste, auxquels nous pouvons nous identifier, là où la sculpture met plus souvent en scène des personnalités ou des allégories. Ce sont ses amis qui lui ont servi de modèles, et il apparaît lui-même dans le groupe (c'est le 4e personnage en partant de la droite). Les touristes qui visitent le mémorial posent souvent en se joignant à la file, comme pour se plonger dans ce passé douloureux, ressentir l'espace d'un instant le désarroi de ces hommes affamés et inquiets.
Si le témoignage documentaire des photos reste irremplaçable, cette oeuvre sculptée, en ajoutant la troisième dimension à l'image que nous connaissons, rend ces événements plus tangibles, plus concrets, plus contemporains, et éveille l'empathie en permettant une forme d'immersion.
Le sculpteur américain George Segal, né en 1924, était enfant pendant la Grande Dépression. Et c'est dans les années 1990 qu'il réalise cette oeuvre réaliste en bronze, intitulée "Depression. Bread Line" destinée au mémorial Franklin Delano Roosevelt à Washington DC. Une façon de rappeler que le New Deal de Roosevelt, programme de relance de l’économie et de lutte contre le chômage, visait justement à sortir ses concitoyens de la misère.
Ce sont les conséquences tragiques de la pauvreté que Segal tente de fixer dans sa sculpture, originale à plus d'un titre : déjà, il s'agit d'un groupe de personnages et non d'une seule figure ; ils sont liés par les circonstances mais n'interagissent pas ; ensuite ils sont grandeur nature, et avec un élément de décor (le mur en briques et la porte) qui rend la scène quasiment théâtrale. Enfin, ce sont des anonymes, sculptés de façon très réaliste, auxquels nous pouvons nous identifier, là où la sculpture met plus souvent en scène des personnalités ou des allégories. Ce sont ses amis qui lui ont servi de modèles, et il apparaît lui-même dans le groupe (c'est le 4e personnage en partant de la droite). Les touristes qui visitent le mémorial posent souvent en se joignant à la file, comme pour se plonger dans ce passé douloureux, ressentir l'espace d'un instant le désarroi de ces hommes affamés et inquiets.
Si le témoignage documentaire des photos reste irremplaçable, cette oeuvre sculptée, en ajoutant la troisième dimension à l'image que nous connaissons, rend ces événements plus tangibles, plus concrets, plus contemporains, et éveille l'empathie en permettant une forme d'immersion.