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C’est fini : Napoléon 1er à Sainte-Hélène (détail), vers 1900, par Oscar Rex (1857-1929), Rueil-Malmaison, châteaux de Malmaison et Bois-Préau
Le
10 juin 2025,
18
juin 1815. Les Français sont à Waterloo, en Belgique. Ils se battent contre une
coalition (Anglais, Allemands, Néerlandais et Prussiens). Après plus de 10
heures de combat, la bataille est perdue. Celle-ci est la dernière à laquelle
prend part Napoléon. Suite à sa défaite, il abdique, puis c’est l’exil à
Sainte-Hélène, île minuscule située dans l'océan Atlantique sud. Loin de tout.
Napoléon y emménage à Longwood House, sur un plateau, le point le moins ensoleillé et le plus humide de toute l’île. Le brouillard et le vent y dominent, même l’été. Il ne peut se promener librement que dans un périmètre restreint, et sous la surveillance de plusieurs militaires britanniques. Sa maison est surveillée nuit et jour, sa correspondance est ouverte. Le gouverneur de l’île est un geôlier impitoyable, obsédé par la crainte d’une évasion.
Ses journées s’organisent entre repas, promenades et dictées de ses mémoires à ses compagnons. Les soirées sont passées à écouter du piano, à jouer aux échecs ou aux cartes. Pour un homme ayant régné sur un empire, la vie devient peu à peu déprimante. Au fil des années, il ne sort plus de Longwood, refuse les visites et passe de plus en plus de temps seul dans sa chambre. Certains membres de son entourage quittent l’île et rejoignent l’Europe. Il laisse, autour de lui, l’espace se resserrer comme un étau. Il souffre, déprime... jusqu’à ce que mort s’ensuive en 1821, à l'âge de 51 ans.
Le tableau peint par Oscar Rex (1857-1929) s’intitulant "C’est fini : Napoléon 1er à Sainte-Hélène" représentant l’Empereur déchu, juché sur un rocher dominant la mer, donne une assez juste représentation de l’abattement dans lequel vit Napoléon, condamné à finir ses jours dans un morne environnement.
De nationalité autrichienne, Oscar Rex grandit à Prague et étudie à Munich. En 1881, il s’installe à Paris, où il continue sa formation artistique. Peu avant 1900, il conçoit un cycle d’une trentaine de tableaux sur les épisodes saillants de la vie de Napoléon, exemples parfaits de la légende napoléonienne.
Pourquoi Sainte-Hélène ? C’est évidemment son éloignement qui explique ce choix. "A une telle distance et en un tel lieu, toute intrigue sera impossible, et à une aussi longue distance de l’Europe, il sera très vite oublié", écrit le premier ministre anglais à son ministre des affaires étrangères. Et pourtant, la légende napoléonienne, commencée par le général Bonaparte au 18e siècle, ne fait que continuer...
Napoléon Bonaparte est le principal édificateur de sa légende. Celle-ci s'est constituée pour célébrer et glorifier ses actions, faisant de lui l'objet d'un mythe ou d'un culte. Même après sa mort, elle continue sur plus de deux siècles, étant notamment très en vogue au 19e siècle, en France mais aussi en Europe. L'art y contribue largement : du vivant de l'empereur déjà, par le biais des tableaux de propagande, des sculptures, des gravures ou des estampes. Les tableaux peints après sa mort, voire bien longtemps après son décès, traduisent pour la plupart une nostalgie de la France sous le régime Napoléonien.
Jean-Léon Gérôme (1824-1904), dès 1864, anticipe, par plusieurs toiles, le centenaire de la naissance de Napoléon qui doit avoir lieu en 1869. Il exécute notamment, en 1867, "Bonaparte devant le Sphinx", mettant en scène le général Bonaparte dans les sables du désert. Ce tableau est visible à Hearst Castle, situé à San Simeon, aux Etats-Unis. Et que penser de son tableau "Le chapeau de Napoléon", datant de 1900, visible à la Fondation Dosne-Thiers, dans Paris.
Peintre français longtemps stigmatisé comme le tenant d'un académisme stérile, il est aujourd'hui considéré comme l'un des grands artistes du 19e siècle. Son goût pour l'Antiquité, sa mise en scène de la peinture historique et son rapport complexe à l'Orient en font un exceptionnel inventeur d'images.
Pour aller plus loin :
Pour ceux que les voyages lointains n’effraient pas, il est possible de visiter, sur l’île de Sainte-Hélène, Longwood House, et d’autres sites en lien avec Napoléon.
Fin Juin, les 28 et 29, au Domaine de la Bataille de Waterloo 1815, à Waterloo, en Belgique, les commémorations de la bataille auront lieu avec des centaines de "reconstitueurs" rejouant les scènes de combats. Deux grandes reconstitutions sont organisées pour cette édition 2025 à l'occasion du 210e anniversaire de la Bataille de Waterloo.
Le Domaine de la Bataille de Waterloo 1815 se visite toute l’année. A l’intérieur du Mémorial, vous pourrez en découvrir l’histoire et revivre la bataille. Les environs sont riches en monuments célébrant le souvenir de la bataille.
Plus près de nous, en France :
- n’hésitez pas à visiter le Musée de l’Armée et le Dôme des Invalides, à Paris, ainsi que, à Rueil-Malmaison, le Château de Malmaison, demeure impériale et propriété préférée de l'impératrice Joséphine et de Napoléon ! Lieu de mémoire artistique et politique, il présente le quotidien de ses illustres propriétaires.
- le Château de Fontainebleau, véritable joyau de l’histoire française, est le dernier refuge de Napoléon avant son exil. Une véritable plongée dans le passé vous attend, à travers une collection unique d’objets et de souvenirs de l’empereur.
- le Grand Trianon n’est pas simplement une partie du château de Versailles, c’était la maison de campagne de Napoléon Bonaparte. Chaque détail raconte une partie de la saga de l’empereur français.
- en Corse, ville de naissance de Napoléon, ne manquez pas, entre autres, la Maison de Naissance de Napoléon, et le Palais Fesch dont une partie est dédiée à la collection napoléonienne. L’île propose des évènements envers son illustre personnage.
Et pour aller encore plus loin :
La série de BD Buonaparte débute avec Napoléon contemplant le désastre de la bataille de Waterloo. Elle nous emmène à ses côtés à Sainte-Hélène. Alors qu'est publié son roman posthume, quelques mois après son décès, l'officier anglais Hudson Lowe, chargé de sa détention, est persuadé qu'il recèle l'ultime plan de conquête de l'Empire britannique, et s'embarque pour l'Egypte...
Paris, 1809. Napoléon ordonne de voler les archives du Vatican. Chargés de cette mission, des francs-maçons entrent en action. Mais, dans l’ombre, les ennemis de Napoléon ont trouvé le moyen de l’anéantir : s’attaquer à l’impératrice Joséphine. Milan, de nos jours. Un grand patron de la mode est assassiné. Dans La Clef et la Croix, Antoine Marcas se trouve plongé dans une enquête qui va le mener sur les traces d’un trésor fabuleux...
Heure par heure et souvent minute par minute, le film Waterloo, sorti à l'occasion du bicentenaire de la bataille, retrace les différents tournants du combat. Basé sur les témoignages écrits de combattants réels, ce film décrit, sans idéaliser, l'expérience de la guerre, les espoirs, les craintes, la souffrance et la mort.
Joyeuse bataille !
Napoléon y emménage à Longwood House, sur un plateau, le point le moins ensoleillé et le plus humide de toute l’île. Le brouillard et le vent y dominent, même l’été. Il ne peut se promener librement que dans un périmètre restreint, et sous la surveillance de plusieurs militaires britanniques. Sa maison est surveillée nuit et jour, sa correspondance est ouverte. Le gouverneur de l’île est un geôlier impitoyable, obsédé par la crainte d’une évasion.
Ses journées s’organisent entre repas, promenades et dictées de ses mémoires à ses compagnons. Les soirées sont passées à écouter du piano, à jouer aux échecs ou aux cartes. Pour un homme ayant régné sur un empire, la vie devient peu à peu déprimante. Au fil des années, il ne sort plus de Longwood, refuse les visites et passe de plus en plus de temps seul dans sa chambre. Certains membres de son entourage quittent l’île et rejoignent l’Europe. Il laisse, autour de lui, l’espace se resserrer comme un étau. Il souffre, déprime... jusqu’à ce que mort s’ensuive en 1821, à l'âge de 51 ans.
Le tableau peint par Oscar Rex (1857-1929) s’intitulant "C’est fini : Napoléon 1er à Sainte-Hélène" représentant l’Empereur déchu, juché sur un rocher dominant la mer, donne une assez juste représentation de l’abattement dans lequel vit Napoléon, condamné à finir ses jours dans un morne environnement.
De nationalité autrichienne, Oscar Rex grandit à Prague et étudie à Munich. En 1881, il s’installe à Paris, où il continue sa formation artistique. Peu avant 1900, il conçoit un cycle d’une trentaine de tableaux sur les épisodes saillants de la vie de Napoléon, exemples parfaits de la légende napoléonienne.
Pourquoi Sainte-Hélène ? C’est évidemment son éloignement qui explique ce choix. "A une telle distance et en un tel lieu, toute intrigue sera impossible, et à une aussi longue distance de l’Europe, il sera très vite oublié", écrit le premier ministre anglais à son ministre des affaires étrangères. Et pourtant, la légende napoléonienne, commencée par le général Bonaparte au 18e siècle, ne fait que continuer...
Napoléon Bonaparte est le principal édificateur de sa légende. Celle-ci s'est constituée pour célébrer et glorifier ses actions, faisant de lui l'objet d'un mythe ou d'un culte. Même après sa mort, elle continue sur plus de deux siècles, étant notamment très en vogue au 19e siècle, en France mais aussi en Europe. L'art y contribue largement : du vivant de l'empereur déjà, par le biais des tableaux de propagande, des sculptures, des gravures ou des estampes. Les tableaux peints après sa mort, voire bien longtemps après son décès, traduisent pour la plupart une nostalgie de la France sous le régime Napoléonien.
Jean-Léon Gérôme (1824-1904), dès 1864, anticipe, par plusieurs toiles, le centenaire de la naissance de Napoléon qui doit avoir lieu en 1869. Il exécute notamment, en 1867, "Bonaparte devant le Sphinx", mettant en scène le général Bonaparte dans les sables du désert. Ce tableau est visible à Hearst Castle, situé à San Simeon, aux Etats-Unis. Et que penser de son tableau "Le chapeau de Napoléon", datant de 1900, visible à la Fondation Dosne-Thiers, dans Paris.
Peintre français longtemps stigmatisé comme le tenant d'un académisme stérile, il est aujourd'hui considéré comme l'un des grands artistes du 19e siècle. Son goût pour l'Antiquité, sa mise en scène de la peinture historique et son rapport complexe à l'Orient en font un exceptionnel inventeur d'images.
Pour aller plus loin :
Pour ceux que les voyages lointains n’effraient pas, il est possible de visiter, sur l’île de Sainte-Hélène, Longwood House, et d’autres sites en lien avec Napoléon.
Fin Juin, les 28 et 29, au Domaine de la Bataille de Waterloo 1815, à Waterloo, en Belgique, les commémorations de la bataille auront lieu avec des centaines de "reconstitueurs" rejouant les scènes de combats. Deux grandes reconstitutions sont organisées pour cette édition 2025 à l'occasion du 210e anniversaire de la Bataille de Waterloo.
Le Domaine de la Bataille de Waterloo 1815 se visite toute l’année. A l’intérieur du Mémorial, vous pourrez en découvrir l’histoire et revivre la bataille. Les environs sont riches en monuments célébrant le souvenir de la bataille.
Plus près de nous, en France :
- n’hésitez pas à visiter le Musée de l’Armée et le Dôme des Invalides, à Paris, ainsi que, à Rueil-Malmaison, le Château de Malmaison, demeure impériale et propriété préférée de l'impératrice Joséphine et de Napoléon ! Lieu de mémoire artistique et politique, il présente le quotidien de ses illustres propriétaires.
- le Château de Fontainebleau, véritable joyau de l’histoire française, est le dernier refuge de Napoléon avant son exil. Une véritable plongée dans le passé vous attend, à travers une collection unique d’objets et de souvenirs de l’empereur.
- le Grand Trianon n’est pas simplement une partie du château de Versailles, c’était la maison de campagne de Napoléon Bonaparte. Chaque détail raconte une partie de la saga de l’empereur français.
- en Corse, ville de naissance de Napoléon, ne manquez pas, entre autres, la Maison de Naissance de Napoléon, et le Palais Fesch dont une partie est dédiée à la collection napoléonienne. L’île propose des évènements envers son illustre personnage.
Et pour aller encore plus loin :
La série de BD Buonaparte débute avec Napoléon contemplant le désastre de la bataille de Waterloo. Elle nous emmène à ses côtés à Sainte-Hélène. Alors qu'est publié son roman posthume, quelques mois après son décès, l'officier anglais Hudson Lowe, chargé de sa détention, est persuadé qu'il recèle l'ultime plan de conquête de l'Empire britannique, et s'embarque pour l'Egypte...
Paris, 1809. Napoléon ordonne de voler les archives du Vatican. Chargés de cette mission, des francs-maçons entrent en action. Mais, dans l’ombre, les ennemis de Napoléon ont trouvé le moyen de l’anéantir : s’attaquer à l’impératrice Joséphine. Milan, de nos jours. Un grand patron de la mode est assassiné. Dans La Clef et la Croix, Antoine Marcas se trouve plongé dans une enquête qui va le mener sur les traces d’un trésor fabuleux...
Heure par heure et souvent minute par minute, le film Waterloo, sorti à l'occasion du bicentenaire de la bataille, retrace les différents tournants du combat. Basé sur les témoignages écrits de combattants réels, ce film décrit, sans idéaliser, l'expérience de la guerre, les espoirs, les craintes, la souffrance et la mort.
Joyeuse bataille !