Quand le fil conducteur est en coton
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Un petit voyage en coton...


Le coton est utilisé depuis des millénaires

Les Égyptiens le connaissent depuis 12,000 ans avant J.-C., et des fragments de ce tissu, datant de 7,000 ans, ont été trouvés au Mexique. De plus, le cotonnier est cultivé en Inde depuis plus de 3,000 ans.

Dès le début du 17ème siècle, il est cultivé de façon intensive aux Amériques. En effet, l’Europe raffole des "indiennes de coton", tissus légers et souvent colorés, initialement fabriqués en Inde, puis ensuite en Europe.

Pendant la Guerre de Sécession, ne pouvant s'approvisionner aux EU, les industriels anglais importent en très grande quantité du coton indien et introduisent la culture du coton américain... en Inde. La roue tourne...


Coton américain en peinture

Edgar Degas est réputé pour ses toiles représentant de jeunes danseuses de ballet. Mais, lors d’un séjour aux Etats-Unis, il peint… La Nouvelle-Orléans.

De son vrai nom Hilaire Germain Edgar de Gas, il naît dans une famille aristocrate de banquiers, aisée et cultivée. Son grand-père maternel, Germain Musson, fait le commerce du coton à La Nouvelle-Orléans. 

Durant l'été 1872, Degas décide de rendre visite à sa famille américaine. Sur place, il déambule dans la ville, et y découvre les maisons luxueuses construites par plusieurs générations de Créoles. 

Il peint les portraits de certains membres de sa famille. En dépit de la brièveté de son séjour, il ne se limite pas aux portraits de famille mais peint aussi une société du Sud en plein changement, notamment après la Guerre de Sécession. 

Pendant les 6 mois de son séjour, Degas peint 24 tableaux. 

Aujourd’hui, aux Etas-Unis, on peut découvrir au New Orleans Museum of Art, le "Portrait of Estelle Musson Degas" , visiter la Degas House, où Degas a séjourné chez les Musson, et la maison d’Estelle. On peut également lire les lettres du peintre à ses cousins, rassemblées à la bibliothèque de l’Université de Tulane. 

En France, au Musée des Beaux-Arts de Pau, le tableau "Un bureau de coton à la Nouvelle Orléans" offre un témoignage détaillé de l’entreprise de coton de son oncle et de certains de ses parents louisianais : un bureau d’échange de coton, peuplé d’acheteurs et de commis.  


Coton indien pour l’indépendance

Le 13 avril 1919, les soldats indiens du Raj britannique ouvrent le feu sur un rassemblement politique non autorisé, tuant plusieurs centaines de personnes. Il est considéré comme un des événements qui ont amené la chute du Raj britannique.

Suite à ce massacre dit "Massacre d’Amritsar", dans le cadre de sa politique de boycott des marchandises étrangères, spécialement anglaises, Gandhi demande que le khadi (vêtement fait maison, en coton) soit porté par tous les Indiens. Gandhi donne l'exemple en décidant de filer lui-même au rouet le khadi. 

Mais bon, c’est le début une autre histoire… 


Quand à filer un mauvais coton

Au 18ème siècle, un tissu "jette du coton" lorsqu'il commence à boulocher et donc, qu'il va bientôt être usé. C'est au 19ème siècle que "filer un mauvais coton" s'applique aussi bien à des ennuis de santé qu'à des ennuis financiers ou matériels.

La chose à éviter étant de "se cotoniser"... ou "d'avoir les jambes en coton"...


N’hésitez pas à aller voir des tableaux de Degas, en suivant une visite guidée du Musée d’Orsay où une exposition lui est consacré.


Un joli roman de Camille Laurens sur la petite danseuse la plus célèbre, celle qui aura toujours 14 ans, "La petite danseuse de quatorze ans", sculpture de Edgar Degas.

Joyeuses cotonnades !


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