Tarsila do Amaral, lutte des classes au Brésil
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Tarsila do Amaral (1886-1973) est un des principaux artistes du "modernisme latino-américain", et le peintre brésilien le plus représentatif de ce courant artistique.

Elle naît en 1886 près de São Paulo, dans une riche famille bourgeoise. En 1916 elle entame des cours particuliers de peinture, puis, en 1920, s’installe à Paris, s’inscrivant à l’Académie Julian, où elle fréquente le milieu avant-gardiste de la capitale.

Le "modernisme latino-américain" est un courant artistique souhaitant rompre avec l'art académique du 19e siècle. Il s'inspire des mouvements artistiques avant-gardistes européens (cubisme, futurisme…) tout en y intégrant des particularités culturelles. En 1922, à São Paulo, se déroule la "Semana de arte moderna", commémoration de l'indépendance du Brésil. Cette manifestation artistique (poésie, littérature, peinture, sculpture et musique) est considérée comme le moment fondateur du "modernisme".

De retour au Brésil, Tarsila, particulièrement attirée par ce nouveau courant, intègre le "groupe des cinq" qui porte le "modernisme brésilien". C’est là qu’elle peint, en 1923, son magnifique autoportrait, "O Autorretrato (Manteau rouge)". La veste rouge à col roulé qu’elle porte dans la peinture, est conçue par le styliste Jean Patou. Actuellement, ce tableau se trouve au Musée National des Beaux-Arts, à Rio de Janeiro.

En 1931, Tarsila se rend en URSS, à Moscou, et dans plusieurs autres villes russes. La pauvreté du peuple russe la marque profondément. Des œuvres sociales puissantes en sortiront, en 1933, "Ouvriers" et "Deuxième classe", faisant le lien entre la pauvreté d’un grand nombre de russes et de… brésiliens. Dans ces deux œuvres, l'influence du cubisme est évidente, tout en reflétant la réalité brésilienne, créant ainsi une fusion unique de deux styles.

Au début du 20ème siècle, le Brésil est essentiellement un pays agricole. Ce n’est qu’après les années 1930, sur la base de politiques publiques actives, que décolle réellement l’industrialisation, favorisant capitalisme et exode rural. Les infrastructures, y compris les transports publics comme les trains, sont de plus en plus indispensables. Mais l’industrialisation n’atteint pas de la même façon tous les secteurs d’activités, tous les groupes sociaux et toutes les régions. Bien plus, elle accentue certaines des distorsions existantes dès avant 1930, entre le Sud et le Nord, la bourgeoisie urbaine et les ruraux sans terre.

Le tableau "Ouvriers", avec ses 51 ouvriers, représente la très grande diversité ethnique (blancs, noirs, métis, indiens) venant de toutes les régions du Brésil pour travailler dans les usines de l'État de São Paulo, celles-ci ayant commencé à émerger vers 1930. Ils ont tous les traits tirés, ils semblent extrêmement fatigués et désespérés. Ils regardent tous dans la même direction, mais ne se regardent pas les uns les autres. Leur disposition en pyramide, permet de voir le paysage en arrière-plan : une série de cheminées grises d'usines.
Le tableau se trouve au Palácio Boa Vista, résidence d'hiver officielle du gouverneur de l'État de São Paulo, et fait partie de la collection du gouvernement de l'État de São Paulo.

Dans "Deuxième classe", l'artiste peint l'exode rural qui va de pair avec l’industrialisation, lorsque les familles quittent la campagne à la recherche d'un meilleur emploi dans les villes. Ils rêvent d’avoir une vie meilleure, mais ils laissent derrière eux des parents et amis tristes. La deuxième classe est réservée aux populations paysanne et ouvrière, confrontées à des conditions précaires, tant au travail que dans les transports.
Le tableau se trouve dans une collection particulière.

En 1938, Tarsila s’installe à São Paulo, où elle passe le reste de sa carrière à peindre. Son œuvre composée de plus de 230 peintures, de centaines de dessins, peintures murales et sculptures, est immense.


Une exposition sur Tarsila do Amaral est prévue au Musée du Luxembourg, du 9 octobre 2024 au 2 février 2025. N'hésitez pas ! 


Chico Buarque, en 1970, compose, écrit et chante cette langoureuse bossa nova au goût d’été, de chaleur, de vacances. Une importante campagne de spot publicitaire relance internationalement ce tube brésilien, durant l'été 1988, en y ajoutant ce clip...


A bientôt, rendez-vous au Brésil !




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