Quelques ruines...
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Aimez-vous le charme des ruines, qui nous rappellent notre triste condition ? … en voici quatre. 


Un château est attesté à La Ferté-Vidame dès 985. En 1374, il est reconstruit et est acquis en 1635 par le duc de Saint-Simon. Son fils, le célèbre écrivain y écrit ses Mémoires. En 1764, le domaine est vendu au financier Jean-Joseph de Laborde qui fait reconstruire entièrement le château en brique et pierre, comme le veut l'époque. Il y reçoit Louis XV, le futur Joseph II d'Autriche et le duc de Choiseul. Puis il vend le domaine. A la révolution, celui-ci est saccagé par des pillards puis passe de propriétaire en propriétaire, certains n’hésitant pas à en revendre les matériaux. A partir de 1913, seul le domaine forestier est exploité et le château tombe en ruines, son architecture mutilée offrant un spectacle saisissant. Il est possible de visiter son parc.

La façade du Château Mennechet ne manque pas d’intriguer. On se croirait dans un décor de cinéma, avec un mur et du vide derrière. Le lieu ne se visite pas mais il est visible depuis l'extérieur. En 1880, Alphonse Mennechet de Barival (1812-1903), riche homme d’affaire, lance la construction d’un château-musée de style néo-Renaissance - soit une immense galerie sur trois étages, longue de 60 mètres et haute de 40 - pour abriter sa collection de peintures, sculptures et faïences. Celui-ci n'est pas achevé à son décès, en 1903. Les tableaux de la collection sont légués à la ville de Saint-Quentin. Le château est sévèrement endommagé pendant la Grande Guerre. Il sert de dépôt de munitions pendant la Seconde Guerre mondiale, puis est laissé à l'abandon. Aujourd’hui il ne reste du domaine que ce château-galerie sans toit, énigmatique.


Les tours blanches de l’Abbaye de Jumièges créent toujours la surprise et l’admiration. Le site est fortement marqué de romantisme. L’abbaye est un des plus anciens et des plus importants monastères bénédictins de Normandie. Fondée vers 654, elle applique dès ses débuts la règle de saint Benoît et connaît un essor très rapide. Dévastée par les Vikings, les moines abandonnent le site pendant presque 10 ans. La création du duché de Normandie favorise sa renaissance. Elle ne retrouve vraiment la prospérité de ses origines qu’au 11e siècle. Des travaux significatifs sont engagés aux 17e et 18e siècles. Après le départ des derniers moines en 1790, les bâtiments sont vendus comme bien national et servent de carrière de pierre. L'abbaye de Jumièges propose des visites.


La cathédrale Saint-Pierre de Maillezais est une ancienne église abbatiale, convertie en 1317 en cathédrale. Les souverains de ce duché s'y font couronner et ensevelir. En 1197, le pape lui confirme plus d'une cinquantaine d'églises et de nombreux domaines. Elle devient l'abbaye bénédictine la plus riche du Poitou. En 1518 le Père Abbé, érudit, accorde sa protection à François Rabelais, alors étudiant, qui devient son secrétaire, le précepteur de ses neveux et qui y séjourne durant quatorze ans. L'abbaye demeure le siège de l'évêché de Maillezais jusqu'en 1648, quand le siège épiscopal est transféré à La Rochelle. Longtemps laissée à l'abandon, elle est vendue comme bien national à la Révolution et sert de carrière de pierre. Elle propose des visites.


L'image présente :
 - Château de la Ferté-Vidame, à La Ferté-Vidame, en Eure-et-Loir 
 - Château Mennechet, à Chiry-Ourscamp, dans l'Oise 
 - Abbaye de Jumièges, à Jumièges, en Seine-Maritime 
 - Abbaye Saint-Pierre de Maillezais, à Maillezais, en Vendée


Pour ceux que les ruines font rêver, un superbe livre écrit par Alain Schnapp Une histoire universelle des ruines. Des origines aux Lumières

En 1947, la ville de Hambourg est en ruines et un assassin y rôde, lire l'assassin des ruines de Cay Mademacher

Un petit livre très complet sur Maillezais


Et toujours une chanson, une histoire, "La princesse et le croque-notes", qui se passe au milieu de "ruines pas romaines pour un sou" par Brassens.


Bonnes visites !

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