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Le déjeuner sur l'harbe, Manet - Olympia, Manet - Portrait de Zola, Manet
Le
30 August 2022,
Nous sommes en 1863.
Dès l'âge de seize ans, Victorine Meurent s'inscrit comme modèle, de Degas, de Stevens
et de Manet, entre autres. L'image du modèle reste aujourd'hui étroitement
associée à l'œuvre de Manet, pour qui elle pose de 1862 à 1873. C’est elle qu’on
voit nue dans "Le déjeuner sur l’herbe", où Manet bouscule le bon
goût des bourgeois qui visitent les expositions, tuant la peinture mythologique,
et dans "Olympia". Ces deux tableaux font partie des incontournables
du Musée d’Orsay.
"Olympia" représente au premier plan une jeune femme blanche nue, allongée sur un divan, dans un intérieur décoré de tentures vertes et de tapisseries. Elle regarde le spectateur, accoudée sur son bras droit, la main gauche sur la naissance de ses jambes. Une femme noire lui présente un bouquet de fleurs.
Parmi tous les admirateurs du peintre, on en compte un assez spécial, qui n’est nul autre qu’Émile Zola ! Zola fait souvent les louanges de Manet.
Nous sommes en 1868. Édouard Manet a 36 ans, mais ne doit pour l’instant sa célébrité qu’au scandale provoqué par "Olympia". Émile Zola, lui, n’est encore qu’un jeune journaliste polémique de 26 ans qui vient de publier son troisième roman. Pour le remercier de son soutien, Manet lui propose de faire son portrait, officialisant l’amitié intellectuelle de deux hommes à la recherche du succès !
Les séances de pose sont organisées dans l'atelier de Manet, rue Guyot. L'environnement est reconstitué pour l'occasion avec des éléments caractéristiques de la personnalité, des goûts et du métier de Zola.
Celui-ci est assis à sa table de travail. Sur son bureau, de nombreux livres ainsi que la plume trempée dans l’encrier symbolisent son métier d’homme de lettres. Il tient un livre à la main, probablement "L'Histoire des peintres" de Charles Blanc, très souvent consulté par Manet.
Clin d’œil à Manet : au mur, on reconnaît une reproduction d'Olympia que Zola considère comme le chef-d’œuvre de Manet.
Rappel de l’art espagnol que Zola aime beaucoup. Pour représenter la tapisserie du fauteuil, Manet s’inspire de la touche et des tons ocre de Goya et Vélasquez. Au fond, une gravure de Goya d’après le "Triomphe de Bacchus" de Velázquez.
Les arts asiatiques tiennent une place essentielle dans l'avènement de la nouvelle peinture. Une estampe japonaise et un paravent japonais placé à gauche de la composition rappellent cette importance.
Zola s’intéresse beaucoup aux artistes rejetés par la critique officielle comme en témoigne son roman "L’Œuvre" (1886), centré sur un peintre maudit, synthèse d’Édouard Manet et de Paul Cézanne. "L’œuvre" a été publiée en 1886. C'est le 14ème de la série des Rougon-Macquart (qui en contient 20). Dans l'ébauche de son roman, Zola écrit : "Avec Claude Lantier, je veux peindre la lutte de l'artiste contre la nature, l'effort de la création dans l'œuvre d'art, effort de sang et de larmes pour donner sa chair, faire de la vie : toujours en bataille avec le vrai et toujours vaincu, la lutte contre l'ange.".
N'hésitez pas à visiter la maison d'Emile Zola, en région parisienne. Et bien sûr, d'aller voir les tableaux de Manet au Musée d'Orsay !
Lisez une joyeuse bande dessinée sur "Olympia", de Catherine Meurisse, Moderne Olympia
Sophie Chauveau a fait un livre sur Manet, Manet, le secret. Sophie Chauveau nous invite à rencontrer l'homme derrière le peintre, et nous plonge dans un Paris bouleversé par la guerre de 1870 et la frénésie haussmannienne.
Et bien sûr, L'œuvre de Zola : roman de la passion de l'art au détriment de la vie et de l'amour, qui met en scène à la fois l'enthousiasme d'une révolution artistique et le drame éternel de l'artiste aux prises avec la création.
Un documentaire sur l'œuvre de Manet "A quoi pense Mme Manet sur son canapé bleu ?" qui permet à Hervé Le Roux de s'approcher des pensées… de Mme Manet et du peintre.
Votre rédacteur ne peut pas vous quitter sans vous glisser une citation de Manet, restée célèbre : " La campagne n'a de charme que pour ceux qui ne sont pas obligés d'y habiter.".
Baladez-vous !
"Olympia" représente au premier plan une jeune femme blanche nue, allongée sur un divan, dans un intérieur décoré de tentures vertes et de tapisseries. Elle regarde le spectateur, accoudée sur son bras droit, la main gauche sur la naissance de ses jambes. Une femme noire lui présente un bouquet de fleurs.
Parmi tous les admirateurs du peintre, on en compte un assez spécial, qui n’est nul autre qu’Émile Zola ! Zola fait souvent les louanges de Manet.
Nous sommes en 1868. Édouard Manet a 36 ans, mais ne doit pour l’instant sa célébrité qu’au scandale provoqué par "Olympia". Émile Zola, lui, n’est encore qu’un jeune journaliste polémique de 26 ans qui vient de publier son troisième roman. Pour le remercier de son soutien, Manet lui propose de faire son portrait, officialisant l’amitié intellectuelle de deux hommes à la recherche du succès !
Les séances de pose sont organisées dans l'atelier de Manet, rue Guyot. L'environnement est reconstitué pour l'occasion avec des éléments caractéristiques de la personnalité, des goûts et du métier de Zola.
Celui-ci est assis à sa table de travail. Sur son bureau, de nombreux livres ainsi que la plume trempée dans l’encrier symbolisent son métier d’homme de lettres. Il tient un livre à la main, probablement "L'Histoire des peintres" de Charles Blanc, très souvent consulté par Manet.
Clin d’œil à Manet : au mur, on reconnaît une reproduction d'Olympia que Zola considère comme le chef-d’œuvre de Manet.
Rappel de l’art espagnol que Zola aime beaucoup. Pour représenter la tapisserie du fauteuil, Manet s’inspire de la touche et des tons ocre de Goya et Vélasquez. Au fond, une gravure de Goya d’après le "Triomphe de Bacchus" de Velázquez.
Les arts asiatiques tiennent une place essentielle dans l'avènement de la nouvelle peinture. Une estampe japonaise et un paravent japonais placé à gauche de la composition rappellent cette importance.
Zola s’intéresse beaucoup aux artistes rejetés par la critique officielle comme en témoigne son roman "L’Œuvre" (1886), centré sur un peintre maudit, synthèse d’Édouard Manet et de Paul Cézanne. "L’œuvre" a été publiée en 1886. C'est le 14ème de la série des Rougon-Macquart (qui en contient 20). Dans l'ébauche de son roman, Zola écrit : "Avec Claude Lantier, je veux peindre la lutte de l'artiste contre la nature, l'effort de la création dans l'œuvre d'art, effort de sang et de larmes pour donner sa chair, faire de la vie : toujours en bataille avec le vrai et toujours vaincu, la lutte contre l'ange.".
N'hésitez pas à visiter la maison d'Emile Zola, en région parisienne. Et bien sûr, d'aller voir les tableaux de Manet au Musée d'Orsay !
Lisez une joyeuse bande dessinée sur "Olympia", de Catherine Meurisse, Moderne Olympia
Sophie Chauveau a fait un livre sur Manet, Manet, le secret. Sophie Chauveau nous invite à rencontrer l'homme derrière le peintre, et nous plonge dans un Paris bouleversé par la guerre de 1870 et la frénésie haussmannienne.
Et bien sûr, L'œuvre de Zola : roman de la passion de l'art au détriment de la vie et de l'amour, qui met en scène à la fois l'enthousiasme d'une révolution artistique et le drame éternel de l'artiste aux prises avec la création.
Un documentaire sur l'œuvre de Manet "A quoi pense Mme Manet sur son canapé bleu ?" qui permet à Hervé Le Roux de s'approcher des pensées… de Mme Manet et du peintre.
Votre rédacteur ne peut pas vous quitter sans vous glisser une citation de Manet, restée célèbre : " La campagne n'a de charme que pour ceux qui ne sont pas obligés d'y habiter.".
Baladez-vous !