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Psyché ranimée par le baiser de l’Amour - Antonio CANOVA (1757-1822) - Marbre, Paris, musée du Louvre © 2010 Musée du Louvre / Raphaël Chipault
Le
13 February 2017,
Le jour de la Saint-Valentin, le 14 février, est considéré dans de nombreux pays comme la fête des amoureux. Les couples en profitent pour échanger mots doux et cadeaux comme preuves d’amour ainsi que des roses rouges, emblème de la passion.
Son origine a de multiples explications. En voilà une qui me plaît bien…
Valentin de Terni
Aux débuts du christianisme, alors que toute l'Europe n'est pas encore convertie, l'empereur Claude II le Gothique, empereur romain de 268 à sa mort en 270, n’aime en rien les chrétiens.
Il veut, en effet, interdire le mariage afin que plus d'hommes soient envoyés à la guerre.
Il est informé que Valentin de Terni marie les chrétiens. Il ordonne alors son arrestation, puis sa décapitation, en 269.
Valentin de Terni est nommé, par le pape Alexandre IV (pape de 1254 à 1261), le "patron des amoureux" et se trouve fêté à ce titre lors de la "Saint-Valentin" le 14 février.
Où on commence à voir apparaître la fête des amoureux
Cette fête est attestée au XIVe siècle dans la Grande-Bretagne encore catholique, où le jour de la Saint-Valentin du 14 février est fêté comme une fête des amoureux. En effet, on pense que les oiseaux choisissent ce jour pour s’apparier... Restée vivace dans le monde anglo-saxon, cette fête s'est ensuite répandue à travers le continent.
Othon de Grandson, lors de la deuxième moitié du XIVe siècle, poète à la cour d'Angleterre, fait connaître cette coutume dans le monde latin, notamment à la cour de Savoie : trente pour cent de sa poésie est dédiée à cette tradition.
Au début du XVe siècle, Charles d’Orléans fait connaître l'œuvre d'Othon à la cour de France. Il écrit lui-même plusieurs poèmes dédiés à la Saint-Valentin.
Mais qui est Charles d’Orléans ?
En 1415, Charles mène les armées royales contre Henri V d'Angleterre. L’affrontement est un désastre à Azincourt, la chevalerie française est battue, plus de 6,000 morts et un millier de chevaliers faits prisonniers, dont Charles d’Orléans. Il est emmené en Angleterre, où la rançon pour sa libération est fixée à 220,000 écus d’or. Ce n’est que 25 ans plus tard que cette rançon est payée et que Charles d’Orléans est libéré.
Durant ses 25 ans de captivité, Charles d’Orléans écrit poèmes, ballades, rondeaux… dont voici un exemple :
"Le temps a laissié son manteau
De vent, de froidure et de pluye,
Et s'est vestu de brouderie,
De soleil luyant, cler et beau.
Il n'y a beste, ne oyseau,
Qu'en son jargon ne chante ou crie
Le temps a laissié son manteau
De vent, de froidure et de pluye.
Riviere, fontaine et ruisseau
Portent, en livree jolie,
Gouttes d'argent, d'orfaverie ;
Chascun s'abille de nouveau
Le temps a laissié son manteau. »
J’aurais pu mettre un poème de Pierre de Ronsard, lui qui a tant écrit sur l’amour et les roses. Ou bien…. ou bien … Il y a en a tant ! Comment les citer tous ?
Et après...
Par la suite, la tradition semble se perdre dans le monde latin… pour ne renaître qu’au XIXe siècle.
Au XIXe siècle, la tradition se renouvelle avec l'apparition des "valentines", cartes postales ornées de coeur que les jeunes gens utilisent pour déclarer leur flamme.
Qu'il est difficile de vivre sans amour. Pablo Picasso déclarait : "Je ne peux pas vivre sans amour. S'il n'y avait plus un seul humain, j'aimerais une plante, un bouton de porte."
René-Guy Cadou déclare sa flamme pour Hélène, poème "Je t'atteindrai Hélène", écrit en 1944 :
Je t’attendrai Hélène
A travers les prairies
A travers les matins de gel et de lumière
Sous la peau des vergers
Dans la cage de pierre
Où ton épaule fait son nid
Tu es de tous les jours
L’inquiète la dormante.
Sur mes yeux
Tes deux mains sont des barques errantes
A ce front transparent
On reconnaît l’été
Et lorsqu’il suffit de savoir ton passé
Les herbes les gibiers les fleuves me répondent
Sans t’avoir jamais vue
Je t’appelais déjà
Chaque feuille en tombant
Me rappelait ton pas
La vague qui s’ouvrait
Recréait ton visage
Et tu étais l’auberge
Aux portes des villages
Dans quelques jours, je vous laisse déclarer la vôtre…
N’hésitez pas à aller contempler cette superbe psyché en profitant d’une des visites guidées du Louvre.
Vous pouvez découvrir Paris côté cœur avec cette visite guidée.
Pour ceux qui veulent lire l’histoire de Charles d’Orléans, je ne peux que conseiller de lire "En la forêt de la longue attente" de Hella S. Haasse.
Un merveilleux roman d’amour, celui qui rapproche ceux que tout sépare, "Un instant dans le vent" de André Brink.
Et bien sûr, on ne se lasse pas de "Un homme et une femme", de Claude Lelouch.
Bonne fête des amoureux !
Son origine a de multiples explications. En voilà une qui me plaît bien…
Valentin de Terni
Aux débuts du christianisme, alors que toute l'Europe n'est pas encore convertie, l'empereur Claude II le Gothique, empereur romain de 268 à sa mort en 270, n’aime en rien les chrétiens.
Il veut, en effet, interdire le mariage afin que plus d'hommes soient envoyés à la guerre.
Il est informé que Valentin de Terni marie les chrétiens. Il ordonne alors son arrestation, puis sa décapitation, en 269.
Valentin de Terni est nommé, par le pape Alexandre IV (pape de 1254 à 1261), le "patron des amoureux" et se trouve fêté à ce titre lors de la "Saint-Valentin" le 14 février.
Où on commence à voir apparaître la fête des amoureux
Cette fête est attestée au XIVe siècle dans la Grande-Bretagne encore catholique, où le jour de la Saint-Valentin du 14 février est fêté comme une fête des amoureux. En effet, on pense que les oiseaux choisissent ce jour pour s’apparier... Restée vivace dans le monde anglo-saxon, cette fête s'est ensuite répandue à travers le continent.
Othon de Grandson, lors de la deuxième moitié du XIVe siècle, poète à la cour d'Angleterre, fait connaître cette coutume dans le monde latin, notamment à la cour de Savoie : trente pour cent de sa poésie est dédiée à cette tradition.
Au début du XVe siècle, Charles d’Orléans fait connaître l'œuvre d'Othon à la cour de France. Il écrit lui-même plusieurs poèmes dédiés à la Saint-Valentin.
Mais qui est Charles d’Orléans ?
En 1415, Charles mène les armées royales contre Henri V d'Angleterre. L’affrontement est un désastre à Azincourt, la chevalerie française est battue, plus de 6,000 morts et un millier de chevaliers faits prisonniers, dont Charles d’Orléans. Il est emmené en Angleterre, où la rançon pour sa libération est fixée à 220,000 écus d’or. Ce n’est que 25 ans plus tard que cette rançon est payée et que Charles d’Orléans est libéré.
Durant ses 25 ans de captivité, Charles d’Orléans écrit poèmes, ballades, rondeaux… dont voici un exemple :
"Le temps a laissié son manteau
De vent, de froidure et de pluye,
Et s'est vestu de brouderie,
De soleil luyant, cler et beau.
Il n'y a beste, ne oyseau,
Qu'en son jargon ne chante ou crie
Le temps a laissié son manteau
De vent, de froidure et de pluye.
Riviere, fontaine et ruisseau
Portent, en livree jolie,
Gouttes d'argent, d'orfaverie ;
Chascun s'abille de nouveau
Le temps a laissié son manteau. »
J’aurais pu mettre un poème de Pierre de Ronsard, lui qui a tant écrit sur l’amour et les roses. Ou bien…. ou bien … Il y a en a tant ! Comment les citer tous ?
Et après...
Par la suite, la tradition semble se perdre dans le monde latin… pour ne renaître qu’au XIXe siècle.
Au XIXe siècle, la tradition se renouvelle avec l'apparition des "valentines", cartes postales ornées de coeur que les jeunes gens utilisent pour déclarer leur flamme.
Qu'il est difficile de vivre sans amour. Pablo Picasso déclarait : "Je ne peux pas vivre sans amour. S'il n'y avait plus un seul humain, j'aimerais une plante, un bouton de porte."
René-Guy Cadou déclare sa flamme pour Hélène, poème "Je t'atteindrai Hélène", écrit en 1944 :
Je t’attendrai Hélène
A travers les prairies
A travers les matins de gel et de lumière
Sous la peau des vergers
Dans la cage de pierre
Où ton épaule fait son nid
Tu es de tous les jours
L’inquiète la dormante.
Sur mes yeux
Tes deux mains sont des barques errantes
A ce front transparent
On reconnaît l’été
Et lorsqu’il suffit de savoir ton passé
Les herbes les gibiers les fleuves me répondent
Sans t’avoir jamais vue
Je t’appelais déjà
Chaque feuille en tombant
Me rappelait ton pas
La vague qui s’ouvrait
Recréait ton visage
Et tu étais l’auberge
Aux portes des villages
Dans quelques jours, je vous laisse déclarer la vôtre…
N’hésitez pas à aller contempler cette superbe psyché en profitant d’une des visites guidées du Louvre.
Vous pouvez découvrir Paris côté cœur avec cette visite guidée.
Pour ceux qui veulent lire l’histoire de Charles d’Orléans, je ne peux que conseiller de lire "En la forêt de la longue attente" de Hella S. Haasse.
Un merveilleux roman d’amour, celui qui rapproche ceux que tout sépare, "Un instant dans le vent" de André Brink.
Et bien sûr, on ne se lasse pas de "Un homme et une femme", de Claude Lelouch.
Bonne fête des amoureux !