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Extrait de "Jeunesse déçue", 1967, © Photo Arnoldo Mondadori. DR
Le
23 January 2018,
Que celui qui n’en a jamais lu, me jette…
Décidément, le roman-photo a mauvaise réputation. Le terme suggère niaiserie des personnages, niaiserie sentimentale, niaiserie du scénario, niaiserie des dialogues, et… niaiserie du lecteur.
Pour beaucoup d'entre nous, il tient de la littérature de gare, avec ses couvertures cultes, ses répliques qui tuent, ses thèmes increvables : l'amour, la jalousie, la trahison, la vengeance, la mort, et des titres clichés mais prenants : "A l'aube de l'amour"...
Cino Del Duca est né en Italie en 1899 dans une famille pauvre. Fin 1922, Mussolini fait passer l’Italie à la dictature. Cino Del Duca figure dans un fichier d’adresses de militants de gauche. Arrêté et emprisonné, lors de son interrogatoire, il renonce à son engagement communiste.
En 1923, il trouve un poste de voyageur de commerce auprès d’un éditeur. Petit à petit, il se lance lui-même dans l’édition. Surveillé par la police politique, il décide d’émigrer, et, en 1932, il s’installe à Paris. Il y devient éditeur de presse écrite et producteur de films.
En 1946, il publie un périodique pour femmes, le futur Intimité. La grande révélation de ces années est Nous Deux magazine, la fiction sentimentale composant 75 % du magazine.
Le premier numéro de Nous-Deux paraît en mai 1947 et le succès est au rendez-vous. Au départ bimensuel, il devient très vite hebdomadaire. Le roman-photo y fait sa première apparition en 1949.
Progressivement, les romans photos occupant une place de plus en plus grande, Nous Deux en devient le symbole en France. Il se vend alors à 1,5 million d'exemplaires par semaine.
Dans les années 1960, un Français sur trois lit des roman-photo. Des déclinaisons érotiques sont également publiées. Les magazines les plus vendus sont Nous deux, Intimité ou Confidences.
Dès 1964, des célébrités françaises des yé-yé se prennent au jeu du roman-photo : Johnny Hallyday, Sylvie Vartan, Frank Alamo, Rika Zaraï, Joe Dassin, Dalida et Mireille Mathieu, reine incontestée du genre.
En septembre 1986, Nous Deux passe à la couleur. Le premier concours de la nouvelle a lieu en 1997 : les lecteurs peuvent alors s’exprimer et raconter leurs propres histoires.
Le roman-photo connaît un véritable âge d’or jusque dans les années 80. Mais le côté artificiel des attitudes et le caractère stéréotypé des personnages (la secrétaire timide, l’avocat généreux….) lui collent une image ringarde.
Le roman-photo est petit à petit supplanté par les histoires d'amour des stars sublimées par la presse people, et en 2004, après cinquante années de succès, le magazine Nous-Deux opte pour des couvertures people.
Que celui qui n’en a jamais lu, me jette…
Une excellente exposition sur le sujet, avec visites guidées a lieu au MUCEM, à Marseille.
Replongez-vous dans vos lectures de jeunesse, ça fait du bien !
Décidément, le roman-photo a mauvaise réputation. Le terme suggère niaiserie des personnages, niaiserie sentimentale, niaiserie du scénario, niaiserie des dialogues, et… niaiserie du lecteur.
Pour beaucoup d'entre nous, il tient de la littérature de gare, avec ses couvertures cultes, ses répliques qui tuent, ses thèmes increvables : l'amour, la jalousie, la trahison, la vengeance, la mort, et des titres clichés mais prenants : "A l'aube de l'amour"...
Cino Del Duca est né en Italie en 1899 dans une famille pauvre. Fin 1922, Mussolini fait passer l’Italie à la dictature. Cino Del Duca figure dans un fichier d’adresses de militants de gauche. Arrêté et emprisonné, lors de son interrogatoire, il renonce à son engagement communiste.
En 1923, il trouve un poste de voyageur de commerce auprès d’un éditeur. Petit à petit, il se lance lui-même dans l’édition. Surveillé par la police politique, il décide d’émigrer, et, en 1932, il s’installe à Paris. Il y devient éditeur de presse écrite et producteur de films.
En 1946, il publie un périodique pour femmes, le futur Intimité. La grande révélation de ces années est Nous Deux magazine, la fiction sentimentale composant 75 % du magazine.
Le premier numéro de Nous-Deux paraît en mai 1947 et le succès est au rendez-vous. Au départ bimensuel, il devient très vite hebdomadaire. Le roman-photo y fait sa première apparition en 1949.
Progressivement, les romans photos occupant une place de plus en plus grande, Nous Deux en devient le symbole en France. Il se vend alors à 1,5 million d'exemplaires par semaine.
Dans les années 1960, un Français sur trois lit des roman-photo. Des déclinaisons érotiques sont également publiées. Les magazines les plus vendus sont Nous deux, Intimité ou Confidences.
Dès 1964, des célébrités françaises des yé-yé se prennent au jeu du roman-photo : Johnny Hallyday, Sylvie Vartan, Frank Alamo, Rika Zaraï, Joe Dassin, Dalida et Mireille Mathieu, reine incontestée du genre.
En septembre 1986, Nous Deux passe à la couleur. Le premier concours de la nouvelle a lieu en 1997 : les lecteurs peuvent alors s’exprimer et raconter leurs propres histoires.
Le roman-photo connaît un véritable âge d’or jusque dans les années 80. Mais le côté artificiel des attitudes et le caractère stéréotypé des personnages (la secrétaire timide, l’avocat généreux….) lui collent une image ringarde.
Le roman-photo est petit à petit supplanté par les histoires d'amour des stars sublimées par la presse people, et en 2004, après cinquante années de succès, le magazine Nous-Deux opte pour des couvertures people.
Que celui qui n’en a jamais lu, me jette…
Une excellente exposition sur le sujet, avec visites guidées a lieu au MUCEM, à Marseille.
Replongez-vous dans vos lectures de jeunesse, ça fait du bien !
