Le
27 October 2017,
Nous avons visité ce charmant musée, et vous livrons ici 5
bonnes raisons de vous y rendre!
Pour l’histoire étonnante des lieux
Avant de devenir ce musée dédié à l’histoire des parfums Fragonard en 2015 – et plus largement à l’histoire du parfum – le bâtiment fut l’Eden Théâtre, lieu à la façade et à l’aménagement intérieur inspirés par l’Inde et l’Egypte (l’orientalisme était très en vogue à la fin du XIXème siècle). Mais en 1895, le théâtre fut détruit – il ne reste aujourd’hui qu’un petit morceau de la scène – pour faire place à un vélodrome intérieur, destiné à pédaler « indoor », car le vélo était une invention récente qui nécessitait que les citadins se familiarisent avec son fonctionnement. Pour dix francs, les parisiens et surtout les parisiennes venaient donc s’entraîner au manège vélocipédique en toute sécurité ! Le bâtiment fut enfin investi par une marque d’ameublement anglais, qui en fit son show room. A noter, la Callas hante encore les lieux, elle qui habita dans l'hôtel particulier qui sert de bureaux aux équipes Fragonard.
Pour être incollable sur les matières premières des fragrances
Autrefois, il n’y a pas que les fleurs qui servaient à fabriquer des parfums. Saviez-vous que jadis, on utilisait pour fixer les parfums ou les renforcer de la graisse d’ours, de l’ambre de cachalot, ou encore une matière sécrétée par la civette (pour les parfums musqués), ou encore le castoreum (substance secrétée par le castor)? Par ailleurs, une carte interactive vous permettra, à cette étape de la visite, de repérer d’où viennent les fleurs et les épices qui permettent de composer des parfums, depuis la vanille de Madagascar aux roses de Grasse, en passant par le santal d’Australie.
Pour comprendre comment on fabrique un parfum
Il reste dans le bâtiment une coursive de l’ancien vélodrome, et c’est là que sont exposés les alambics et cuves de macération datant de la fin du XIXè siècle, dans une salle qui évoque celle d’une usine ancienne. Les procédés de fabrication ont certes évolué, mais il y a aussi des traditions intangibles, comme celles de la cueillette des roses de mai ou celle du jasmin, qui se fait toujours à la main (les fleurs étant fragiles), selon des gestes ancestraux, comme en témoignent des images d’archive Gaumont qui montrent la cueillette à Grasse au début du XXè siècle. Par exemple, on découvre qu’à l’origine de la parfumerie industrielle, les fleurs étaient déposées sur une plaque de graisse animale et changées tous les jours, jusqu’à ce que la graisse soit imprégnée de leur parfum, au bout de 3 semaines. C’est ce qu’on appelait l’enfleurage à froid. On procédait ensuite à l’extraction du parfum en récupérant la graisse odorante, et en la transformant soit en huile parfumée soit en pommade.
Pour vous prendre pour un « nez »
L’odorat est un sens extrêmement puissant, à la force d’évocation inégalable. Ce qui explique sans doute pourquoi nous sommes aussi envoûtés par un parfum qui nous plaît. Les « nez », ceux qui inventent les parfums, sont des as de la composition et de l’émotion. Ils savent trouver les bonnes associations, un peu comme des cuisiniers ou des musiciens, pour parler à notre cerveau émotionnel en court-circuitant le raisonnement. Le musée expose un orgue à parfum à l’ancienne contenant plus de 200 notes (à la fin de sa carrière, un nez sait en reconnaître plusieurs milliers). Aujourd’hui, les outils ont un peu changé : ordinateur, flacons d’essai et touches à sentir accompagnent l’artiste dans sa quête du jus parfait. Vous apprendrez aussi comment fonctionne la « pyramide olfactive », à savoir la façon dont les différentes notes du parfum évoluent au cours d’une journée.
Pour la superbe collection d’objets d’art liés à la parfumerie
Les parfumeurs de la famille Costa (car Fragonard est le nom de la marque, pas celui de la famille ; il s’agit simplement d’un hommage au peintre natif de Grasse et au raffinement du XVIIIè siècle) furent d’infatigables collectionneurs d’objets liés à leur passion, depuis les années 1950. Nous pouvons désormais les admirer au musée, qui retrace par la même occasion l’histoire du parfum, de l’Antiquité à nos jours. L’étymologie latine nous apprend que le parfum (per fumare, par la fumée), ou plutôt les fumées parfumées furent d’abord destinées aux dieux – le parfum n’a-t-il pas conservé une vocation « magique » ? Au Moyen Âge, il était conservé dans des amulettes (pomanders) que l’on gardait sur soi car on croyait qu’il protégeait des maladies. Le XVIIè et le XVIIIè siècle furent des époques de grand raffinement, où se développa l’art du flaconnage. Puis au XIXè siècle, débuta l’industrialisation du parfum. Au XXè, ils prennent enfin une dimension « couture » et sont diffusés de façon beaucoup plus large, tout en conservant leur aura luxueuse.
Succombez vous aussi à la magie du parfum à travers cette visite originale, et profitez-en pour flâner dans le quartier de l’Opéra !
Pour le découvrir avec une visite guidée, cliquez ici
Sonia Zannad / Mes sorties culture
Ecrivez à la rédaction : szannad@messortiesculture.com
Pour l’histoire étonnante des lieux
Avant de devenir ce musée dédié à l’histoire des parfums Fragonard en 2015 – et plus largement à l’histoire du parfum – le bâtiment fut l’Eden Théâtre, lieu à la façade et à l’aménagement intérieur inspirés par l’Inde et l’Egypte (l’orientalisme était très en vogue à la fin du XIXème siècle). Mais en 1895, le théâtre fut détruit – il ne reste aujourd’hui qu’un petit morceau de la scène – pour faire place à un vélodrome intérieur, destiné à pédaler « indoor », car le vélo était une invention récente qui nécessitait que les citadins se familiarisent avec son fonctionnement. Pour dix francs, les parisiens et surtout les parisiennes venaient donc s’entraîner au manège vélocipédique en toute sécurité ! Le bâtiment fut enfin investi par une marque d’ameublement anglais, qui en fit son show room. A noter, la Callas hante encore les lieux, elle qui habita dans l'hôtel particulier qui sert de bureaux aux équipes Fragonard.
Pour être incollable sur les matières premières des fragrances
Autrefois, il n’y a pas que les fleurs qui servaient à fabriquer des parfums. Saviez-vous que jadis, on utilisait pour fixer les parfums ou les renforcer de la graisse d’ours, de l’ambre de cachalot, ou encore une matière sécrétée par la civette (pour les parfums musqués), ou encore le castoreum (substance secrétée par le castor)? Par ailleurs, une carte interactive vous permettra, à cette étape de la visite, de repérer d’où viennent les fleurs et les épices qui permettent de composer des parfums, depuis la vanille de Madagascar aux roses de Grasse, en passant par le santal d’Australie.
Pour comprendre comment on fabrique un parfum
Il reste dans le bâtiment une coursive de l’ancien vélodrome, et c’est là que sont exposés les alambics et cuves de macération datant de la fin du XIXè siècle, dans une salle qui évoque celle d’une usine ancienne. Les procédés de fabrication ont certes évolué, mais il y a aussi des traditions intangibles, comme celles de la cueillette des roses de mai ou celle du jasmin, qui se fait toujours à la main (les fleurs étant fragiles), selon des gestes ancestraux, comme en témoignent des images d’archive Gaumont qui montrent la cueillette à Grasse au début du XXè siècle. Par exemple, on découvre qu’à l’origine de la parfumerie industrielle, les fleurs étaient déposées sur une plaque de graisse animale et changées tous les jours, jusqu’à ce que la graisse soit imprégnée de leur parfum, au bout de 3 semaines. C’est ce qu’on appelait l’enfleurage à froid. On procédait ensuite à l’extraction du parfum en récupérant la graisse odorante, et en la transformant soit en huile parfumée soit en pommade.
Pour vous prendre pour un « nez »
L’odorat est un sens extrêmement puissant, à la force d’évocation inégalable. Ce qui explique sans doute pourquoi nous sommes aussi envoûtés par un parfum qui nous plaît. Les « nez », ceux qui inventent les parfums, sont des as de la composition et de l’émotion. Ils savent trouver les bonnes associations, un peu comme des cuisiniers ou des musiciens, pour parler à notre cerveau émotionnel en court-circuitant le raisonnement. Le musée expose un orgue à parfum à l’ancienne contenant plus de 200 notes (à la fin de sa carrière, un nez sait en reconnaître plusieurs milliers). Aujourd’hui, les outils ont un peu changé : ordinateur, flacons d’essai et touches à sentir accompagnent l’artiste dans sa quête du jus parfait. Vous apprendrez aussi comment fonctionne la « pyramide olfactive », à savoir la façon dont les différentes notes du parfum évoluent au cours d’une journée.
Pour la superbe collection d’objets d’art liés à la parfumerie
Les parfumeurs de la famille Costa (car Fragonard est le nom de la marque, pas celui de la famille ; il s’agit simplement d’un hommage au peintre natif de Grasse et au raffinement du XVIIIè siècle) furent d’infatigables collectionneurs d’objets liés à leur passion, depuis les années 1950. Nous pouvons désormais les admirer au musée, qui retrace par la même occasion l’histoire du parfum, de l’Antiquité à nos jours. L’étymologie latine nous apprend que le parfum (per fumare, par la fumée), ou plutôt les fumées parfumées furent d’abord destinées aux dieux – le parfum n’a-t-il pas conservé une vocation « magique » ? Au Moyen Âge, il était conservé dans des amulettes (pomanders) que l’on gardait sur soi car on croyait qu’il protégeait des maladies. Le XVIIè et le XVIIIè siècle furent des époques de grand raffinement, où se développa l’art du flaconnage. Puis au XIXè siècle, débuta l’industrialisation du parfum. Au XXè, ils prennent enfin une dimension « couture » et sont diffusés de façon beaucoup plus large, tout en conservant leur aura luxueuse.
Succombez vous aussi à la magie du parfum à travers cette visite originale, et profitez-en pour flâner dans le quartier de l’Opéra !
Pour le découvrir avec une visite guidée, cliquez ici
Sonia Zannad / Mes sorties culture
Ecrivez à la rédaction : szannad@messortiesculture.com