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Le
24 December 2024,
Pere Borrell del Caso
(1835-1910), peintre espagnol du courant réaliste, représente majoritairement
des portraits et des scènes religieuses.
D’abord autodidacte, il poursuit ses études à l’École des Arts et Métiers de Barcelone. En 1868, à Barcelone, il ouvre une académie de dessin, très populaire, où il met en pratique des méthodes pédagogiques basées sur la reproduction d'objets réels, ainsi que la mise en avant de la peinture en plein air, chose inhabituelle à cette époque.
Il expose dans toute l'Espagne ainsi qu'à l'Exposition Universelle de 1878, à Paris. Il refuse à deux reprises un poste de professeur à l’École des Arts et Métiers de Barcelone, préférant enseigner dans sa propre école.
Son tableau le plus célèbre est "Fuyant la critique". Parmi les primitifs flamands, les scènes où une ou plusieurs personnes apparaissent encadrées par une fenêtre, sont relativement courantes.
La composition du tableau "Fuyant la critique" appartient à cette tradition, ainsi que "Portrait d’enfants". Au fil du temps, le remplacement de la fenêtre par un cadre pictural simulé permet de réaliser un parfait trompe-l’œil.
Le trompe-l'œil est un genre pictural jouant sur la perception du spectateur. Celui-ci sait qu'il est devant un tableau, une surface plane peinte en 2 dimensions, mais il a malgré tout, l’impression de voir une scène en 3 dimensions.
Un objet qui sort du cadre du tableau est une des astuces largement utilisée dans le monde pictural pour représenter un trompe-l’œil. Il montre bien que le reste du tableau n’en est pas un. Pere Borrell del Caso l'utilise souvent pour peindre plusieurs portraits et autres tableaux, dont celui-ci qui est resté célèbre.
Dans "Fuyant la critique", l'enfant, dans son cadre de tableau dont il se sert comme d'une fenêtre, semble capturé, en prison, et fuir quelque chose indiscernable à nos yeux en raison du fond neutre. Son visage est en alerte, ses yeux regardent partout, sa posture le montre prêt à sauter, avec le pied et la main dans le cadre. Il nous transmet sa peur et son incompréhension. Mais qui fuit-il réellement ?
Bartolomé Esteban Murillo (1617-1682) est un peintre baroque espagnol.
Il peint, de 1645 à 1650, un jeune mendiant dans la rue dans "Le Jeune Mendiant" qui se trouve actuellement au Musée du Louvre, à Paris, toile qui l'a rendu célèbre.
Son tableau "Deux Femmes à la fenêtre", peint entre 1655 et 1660, conservé au National Gallery of Art, à Washington, est un véritable trompe-l'œil. En effet, une des deux femmes est accoudée sur le bord du tableau, ce qui renforce l’impression de 3 dimensions au lieu de 2.
Louis-Léopold Boilly (1761-1845), peintre français, est un infatigable chroniqueur de la vie parisienne.
Ses peintures reflètent toute la diversité de la vie urbaine, de ses costumes et de ses coutumes, entre la période révolutionnaire et la Restauration. Ne négligeant aucun détail, il retranscrit ce qu’il voit de façon quasi-photographique. Très expressif, son dessin et sa peinture sont d’une finesse absolue. De 1800 à 1845, l’artiste tire si bien le portrait qu’il en fait commerce.
Une personne accoudée au cadre du tableau est une astuce largement utilisée par lui, comme le montre ses deux tableaux "Une loge, un jour de spectacle gratuit" et "L'effet du mélodrame".
Véritables chroniques de la vie parisienne se déroulant dans une loge de théâtre à l’époque de Louis-Philippe, ces deux tableaux, de petit format, ont été conçus ensemble. Les traits y sont grossiers, les visages rougeauds et grimaçants. Ils nous donnent une idée de l’ambiance qui règne dans les théâtres : atmosphère survoltée, mondanités, échanges entre les spectateurs, manifestation bruyante du plaisir ou de la désapprobation quant à la pièce qui se joue. Le public s’exprime, le spectacle se déroule autant dans la salle que sur scène.
Du 17 octobre 2024 au 2 mars 2025, le musée Marmottan Monet propose l’exposition "Le trompe-l’œil, de 1520 à nos jours" retraçant l’histoire de la représentation de la réalité dans les arts, et rendant hommage à une facette méconnue des collections du musée. Elle présentera plus de 70 objets d'art du 16e au 21e siècle, retraçant les différentes formes de trompe-l’œil à travers des œuvres de collections privées et publiques
Pour aller plus loin :
Découvrez la peinture espagnole de 1665 à 1920 à travers La Peinture espagnole 1665-1920, ouvrage magnifique et très complet qui est autour de l'âge d'or de la peinture espagnole jusqu’aux premiers pas de la peinture moderne.
Le livre Boilly - chroniques parisiennes est le catalogue d’une exposition au Musée Cognacq-Jay. Témoin de la vie parisienne de Louis XVI à Louis-Philippe, Louis-Léopold Boilly est l'auteur de plus de deux mille peintures, dessins et lithographies, de milliers de petits portraits, ainsi que de caricatures et de trompe-l’œil saisissants.
La musée Marmottan Monet édite le catalogue complet de l'exposition "Le trompe-l’œil, de 1520 à nos jours". La revue "Connaissance des Arts" édite un petit catalogue de l'exposition.
Avec cet ouvrage, "Peinture en trompe l'oeil techniques et realisations", vous apprendrez à maîtriser l'art du trompe-l'oeil. De facture classique, les œuvres proposées narrent toutes une histoire, aidez-vous de ce foisonnement d'idées, d'astuces, de recettes d'atelier...
Noms des tableaux affichés :
1 - "Portrait d’enfants", 1880, par Pere Borrell del Caso, Musée du Modernisme Catalan, Barcelone:
2 - "Fuyant la critique", 1874, par Pere Borrell del Caso, Banque d'Espagne, Madrid
3 - "Une loge, un jour de spectacle gratuit", 1830, par Louis-Léopold Boilly, Musée Lambinet, Versailles
4 - "L'effet du mélodrame", 1830, par Louis-Léopold Boilly Musée Lambinet, Versailles
Toujours en chanson avec un qui rêve, non pas de fuir, mais de rentrer dans un tableau :
La nuit souvent j'emprunte,
Du temps le labyrinthe,
Pour m'allonger dans le tableau
Mais attention, car, dixit Jean Cocteau, "combien d'hommes profondément distraits pénétrèrent dans des trompe-l'œil et ne sont pas revenus"...
D’abord autodidacte, il poursuit ses études à l’École des Arts et Métiers de Barcelone. En 1868, à Barcelone, il ouvre une académie de dessin, très populaire, où il met en pratique des méthodes pédagogiques basées sur la reproduction d'objets réels, ainsi que la mise en avant de la peinture en plein air, chose inhabituelle à cette époque.
Il expose dans toute l'Espagne ainsi qu'à l'Exposition Universelle de 1878, à Paris. Il refuse à deux reprises un poste de professeur à l’École des Arts et Métiers de Barcelone, préférant enseigner dans sa propre école.
Son tableau le plus célèbre est "Fuyant la critique". Parmi les primitifs flamands, les scènes où une ou plusieurs personnes apparaissent encadrées par une fenêtre, sont relativement courantes.
La composition du tableau "Fuyant la critique" appartient à cette tradition, ainsi que "Portrait d’enfants". Au fil du temps, le remplacement de la fenêtre par un cadre pictural simulé permet de réaliser un parfait trompe-l’œil.
Le trompe-l'œil est un genre pictural jouant sur la perception du spectateur. Celui-ci sait qu'il est devant un tableau, une surface plane peinte en 2 dimensions, mais il a malgré tout, l’impression de voir une scène en 3 dimensions.
Un objet qui sort du cadre du tableau est une des astuces largement utilisée dans le monde pictural pour représenter un trompe-l’œil. Il montre bien que le reste du tableau n’en est pas un. Pere Borrell del Caso l'utilise souvent pour peindre plusieurs portraits et autres tableaux, dont celui-ci qui est resté célèbre.
Dans "Fuyant la critique", l'enfant, dans son cadre de tableau dont il se sert comme d'une fenêtre, semble capturé, en prison, et fuir quelque chose indiscernable à nos yeux en raison du fond neutre. Son visage est en alerte, ses yeux regardent partout, sa posture le montre prêt à sauter, avec le pied et la main dans le cadre. Il nous transmet sa peur et son incompréhension. Mais qui fuit-il réellement ?
Bartolomé Esteban Murillo (1617-1682) est un peintre baroque espagnol.
Il peint, de 1645 à 1650, un jeune mendiant dans la rue dans "Le Jeune Mendiant" qui se trouve actuellement au Musée du Louvre, à Paris, toile qui l'a rendu célèbre.
Son tableau "Deux Femmes à la fenêtre", peint entre 1655 et 1660, conservé au National Gallery of Art, à Washington, est un véritable trompe-l'œil. En effet, une des deux femmes est accoudée sur le bord du tableau, ce qui renforce l’impression de 3 dimensions au lieu de 2.
Louis-Léopold Boilly (1761-1845), peintre français, est un infatigable chroniqueur de la vie parisienne.
Ses peintures reflètent toute la diversité de la vie urbaine, de ses costumes et de ses coutumes, entre la période révolutionnaire et la Restauration. Ne négligeant aucun détail, il retranscrit ce qu’il voit de façon quasi-photographique. Très expressif, son dessin et sa peinture sont d’une finesse absolue. De 1800 à 1845, l’artiste tire si bien le portrait qu’il en fait commerce.
Une personne accoudée au cadre du tableau est une astuce largement utilisée par lui, comme le montre ses deux tableaux "Une loge, un jour de spectacle gratuit" et "L'effet du mélodrame".
Véritables chroniques de la vie parisienne se déroulant dans une loge de théâtre à l’époque de Louis-Philippe, ces deux tableaux, de petit format, ont été conçus ensemble. Les traits y sont grossiers, les visages rougeauds et grimaçants. Ils nous donnent une idée de l’ambiance qui règne dans les théâtres : atmosphère survoltée, mondanités, échanges entre les spectateurs, manifestation bruyante du plaisir ou de la désapprobation quant à la pièce qui se joue. Le public s’exprime, le spectacle se déroule autant dans la salle que sur scène.
Du 17 octobre 2024 au 2 mars 2025, le musée Marmottan Monet propose l’exposition "Le trompe-l’œil, de 1520 à nos jours" retraçant l’histoire de la représentation de la réalité dans les arts, et rendant hommage à une facette méconnue des collections du musée. Elle présentera plus de 70 objets d'art du 16e au 21e siècle, retraçant les différentes formes de trompe-l’œil à travers des œuvres de collections privées et publiques
Pour aller plus loin :
Découvrez la peinture espagnole de 1665 à 1920 à travers La Peinture espagnole 1665-1920, ouvrage magnifique et très complet qui est autour de l'âge d'or de la peinture espagnole jusqu’aux premiers pas de la peinture moderne.
Le livre Boilly - chroniques parisiennes est le catalogue d’une exposition au Musée Cognacq-Jay. Témoin de la vie parisienne de Louis XVI à Louis-Philippe, Louis-Léopold Boilly est l'auteur de plus de deux mille peintures, dessins et lithographies, de milliers de petits portraits, ainsi que de caricatures et de trompe-l’œil saisissants.
La musée Marmottan Monet édite le catalogue complet de l'exposition "Le trompe-l’œil, de 1520 à nos jours". La revue "Connaissance des Arts" édite un petit catalogue de l'exposition.
Avec cet ouvrage, "Peinture en trompe l'oeil techniques et realisations", vous apprendrez à maîtriser l'art du trompe-l'oeil. De facture classique, les œuvres proposées narrent toutes une histoire, aidez-vous de ce foisonnement d'idées, d'astuces, de recettes d'atelier...
Noms des tableaux affichés :
1 - "Portrait d’enfants", 1880, par Pere Borrell del Caso, Musée du Modernisme Catalan, Barcelone:
2 - "Fuyant la critique", 1874, par Pere Borrell del Caso, Banque d'Espagne, Madrid
3 - "Une loge, un jour de spectacle gratuit", 1830, par Louis-Léopold Boilly, Musée Lambinet, Versailles
4 - "L'effet du mélodrame", 1830, par Louis-Léopold Boilly Musée Lambinet, Versailles
Toujours en chanson avec un qui rêve, non pas de fuir, mais de rentrer dans un tableau :
La nuit souvent j'emprunte,
Du temps le labyrinthe,
Pour m'allonger dans le tableau
Mais attention, car, dixit Jean Cocteau, "combien d'hommes profondément distraits pénétrèrent dans des trompe-l'œil et ne sont pas revenus"...
