Joyeux Noël !
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Dans la famille Noël, il y a moi le Père, puis ma femme la Mère, une fille appelée Marie-Noël, cette dernière ayant un flirt avec Jean Balthazar, le fils du Père Fouettard. Il est possible de nous écrire à pas moins de 4 adresses. La Mère Noël est une femme âgée, corpulente, aimable et patiente, alors que je suis souvent plus exubérant et rieur.

En ces périodes de pandémie, certains pourraient s’inquiéter pour notre santé sachant que nous ne sommes pas bien jeunes… Mais non, source France Info, l’OMS est formelle ! Je suis immunisé contre le Covid-19. De plus pas de restriction d'entrée dans certains pays, je serai donc en mesure de distribuer les cadeaux. Pas d’inquiétude ! 

Mais bon, en décembre 1951, à Dijon, considérant que je faisais de l’ombre à Jésus, le clergé a failli avoir ma peau. J’ai été brûlé près de la cathédrale, pour lutter contre "la fabulation trompeuse" de l'homme à la grande barbe blanche. J’ai ressuscité le soir même…

En attendant de faire ma tournée, je tourne en rond. Heureusement grâce à Ed Wheeler j’ai pu me pavaner au milieu des tableaux les plus célèbres.

Ed Wheeler est un photographe américain qui, lui, est loin de passer son temps à se déguiser en Père Noël. Il travaille essentiellement pour des entreprises américaines. Beaucoup plus fun, il a aussi fait des recherches sur des centaines de peintures et constaté que certaines compositions l’invitaient à m'y glisser. Il rend hommage aux peintures les plus célèbres tout en offrant aux amateurs d’art une raison de sourire. Une fois qu'un tableau est sélectionné, il se lance… Le photographe lui-même déguisé dans mon fameux costume rouge s’incruste dans l’œuvre choisie par le biais d’un processus long, complexe et méticuleux. En effet, il lui faut reproduire les teintes, tonalités et lumières afin de respecter l’œuvre originale. C'est ce souci du détail, de l'éclairage et des relations entre les personnages qui conduisent à l'expérience artistique.

Et c'est ainsi que, devant mon verre d’absinthe, je suis l'actrice Ellen Andrée, assise, morne, à côté du peintre et graveur Marcellin Desboutin.

Ou alors la buveuse solitaire de Picasso, symbole généralisé et intemporel de la tragédie de la vie. Le thème de la solitude dans un café, de l’isolement et du vide, n’est pas nouveau. Je suis assise à une table, le fond d’un mur rouge sale renforçant l’inconfort. Tout, dans ma position, dégage un sentiment de tension intérieure et me coupe du monde autour.

Je suis, aisément vu mes problèmes de dos à force de porter des paquets, "Mariana", personnage d’un poème de Tennyson, lui-même inspiré de la pièce de théâtre "Mesure pour mesure" de Shakespeare. Mariana y est fiancée à Angelo, mais ce dernier annule le mariage quand elle a perd sa dot. 

Farceur, il me rajoute au tableau, comme par exemple dans la chambre de Van Gogh où je n’ai jamais mis les pieds. J’ai dans les mains "Les Tournesols", série de célèbres tableaux que Van Gogh a peint en plusieurs exemplaires maintenant éparpillés de par le monde. En 1987, un de ces tableaux est acheté pour 40,8 millions d'euros, à l'époque un record. Le chanteur Jean Ferrat réagit, composant en 1991 "Les Tournesols", où il compare la misère dans laquelle a vécu Van Gogh à la somme mirobolante.   

Les œuvres de Ed Wheeler où il me met en scène sont visibles ici.

Voici quelques œuvres où je figure : 
 - L’Absinthe par Edgar Degas, 1875, Musée d’Orsay
 - La buveuse d’absinthe par Pablo Picasso, 1901, Musée de l’Ermitage
 - Mariana par John Everett Millais, 1851, Tate Britain
 - Nighthawks par Edward Hopper, 1942, Art Institute of Chicago
 - La Chambre par Vincent van Gogh, 1888, Musée Van Gogh à Amsterdam

Au sujet de L’Absinthe par Edgar Degas, relisez un ancien article. Ou allez le voir au Musée d’Orsay


Mais bon, tout ça reste quand même une histoire de famille pas forcément nette. Le Père Noël de Brassens, version de Renan Luce et Michel Legrand, n’est pas très correct avec les filles. Pierre Perret, quant à lui, cherche La Mère Noël. Jacques Dutronc, non, Jean-Balthazar, de son côté, chante la fille Noël.


Je dois partir maintenant ; c'est une belle et douce nuit et j'ai des milliers de kilomètres à parcourir avant le matin - il y a tant à faire. 
Un baiser froid du Père Nicolas Noël. 
Citation de J. R. R. Tolkien (1923). 


Cette citation est extraite de Lettres au Père Noël de J.R.R. Tolkien, lettres destinées à ses trois fils et à sa fille, auxquels, chaque année, entre 1920 et 1943, Tolkien a écrit une lettre (parfois deux) prétendument envoyée du Pôle Nord par le Père Noël ou l’'Ours Polaire. 

Au coin du feu, n'hésitez pas à lire un joli conte de Romain Sardou, Sauver Noël.

Ou bien Le spectacle de Noël de la prolifique Anne Perry, auteur de romans policiers qui, en 1954, a été condamnée pour l'assassinat de la mère de sa meilleure amie, perpétré avec celle-ci, dans l'une des affaires criminelles les plus célèbres de Nouvelle-Zélande.

Joyeuses fêtes !

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