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17 September 2019,
Cinq personnages vous contemplent. Mais qui sont-ils ? Ou plutôt qui est l'intrus parmi les 5 ?
Quand votre rédacteur a visité Le Louvre pour la première fois, il est allé immédiatement se planter devant le tableau de son livre scolaire d’Histoire-Géographie, c’est-à-dire devant "Le sacre de Napoléon" par Jacques-Louis David. Avouez qu’on peut rester des heures devant… Chacun sait que Napoléon aimait bien faire sa propagande. Un de ses communicants parmi les plus célèbres est le peintre Jacques-Louis David (Paris, 1748 – Bruxelles, 1825).
Difficile de résumer sa vie !
David a été formé à l'Académie royale de peinture, le "Serment des Horaces" lui apportant la renommée en 1784. A la Révolution, il mène carrières artistique et politique, devenant député à la Convention. Son soutien pour Robespierre l'amène à voter la mort du roi Louis XVI. A la chute de Robespierre, il est emprisonné au Luxembourg (1794) qui est, sous la Terreur, une prison. Ses activités politiques prennent fin sous le Directoire, il se met au service de Napoléon, devenant son peintre attitré. A la Restauration, il doit s'exiler, se réfugiant à Bruxelles.
Mais, David, c’est aussi une histoire de… joues !
Un combat à l’épée qui provoque une blessure à sa joue gauche. Une tumeur s’installe dans cette blessure. Cette tumeur grossit, provoquant une asymétrie du visage, une paralysie partielle, l'empêchant de s'exprimer normalement et de prononcer correctement. Dans ses autoportraits, il dissimule ce défaut physique par une ombre.
Regardez bien le tableau 1 "Autoportrait aux trois collets" par Jacques-Louis David (1791 - Musée des Offices, Florence) et le tableau 5 "Autoportrait" par Jacques-Louis David (1794 - Musée du Louvre, Paris).
Le tableau 5 représente l'artiste se faisant face. David l’a peint d’après son image vue dans un miroir. Les positions des mains sont donc inversées. Ce détail n’est pas corrigé, qui le montre tenant le pinceau de la main gauche, alors qu'il est droitier. De même, la tumeur qui affecte sa joue gauche se retrouve à droite mais est dissimulée dans l'ombre.
Mais d’autres artistes sont moins complaisants comme dans le tableau 4 "Portrait de David" par son élève Georges Rouget (vers 1813 - National Gallery of Art, Washington) ou la sculpture 3 "Buste en marbre du peintre Louis David" par François Rude (1831 - Musée du Louvre, Paris), ou alors Jérôme-Martin Langlois dans le dernier portrait du peintre fait de son vivant.
Mais qui est le jeune homme du tableau 2 ?
Rappelez-vous que David a été emprisonné en 1794. Le tableau 2 "Le Geôlier" par Jacques-Louis David (attribution discutée) (1794 - Musée des Beaux-Arts de Rouen) représenterait son geôlier ! Mais il n’est pas attesté que ce tableau a été peint par David. Par le traitement de la figure, il lui est attribué par le musée qui le conserve, ainsi que par certains experts. Ne pensez-vous pas que ce pourrait être lui l'intrus ?
Où voir ces tableaux ?
Profitez d'une visite guidée pour aller vous rincer l’œil : l'essentiel de ses tableaux est au Musée du Louvre, mais il est possible d'en voir dans de multiples musées de France :
- Musée des Beaux-Arts de Lille,
- ou alors le Musée des Beaux-Arts de Rouen,
- au Château et au Musée de Versailles,
- à Montpellier au Musée Fabre,
- à Bayeux, au Musée d'Art et d'Histoire Baron Gérard,
- Marseille, Cherbourg, etc
Faites un tour aux Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, à Bruxelles, pour aller voir le célèbre "Marat assassiné". Ou à Florence, Londres, aux Etats-Unis, à l'Ermitage de Saint-Petersbourg...
La vie de David vue au travers des yeux de sa femme Charlotte, dont il divorça, et avec laquelle, après le divorce, il se remaria, dans La Femme de David, roman de Henri Troyat.
Bon tour de France et d'ailleurs ! Votre rédacteur vous laisse partir aux trousses de David et de ses joues....
Quand votre rédacteur a visité Le Louvre pour la première fois, il est allé immédiatement se planter devant le tableau de son livre scolaire d’Histoire-Géographie, c’est-à-dire devant "Le sacre de Napoléon" par Jacques-Louis David. Avouez qu’on peut rester des heures devant… Chacun sait que Napoléon aimait bien faire sa propagande. Un de ses communicants parmi les plus célèbres est le peintre Jacques-Louis David (Paris, 1748 – Bruxelles, 1825).
Difficile de résumer sa vie !
David a été formé à l'Académie royale de peinture, le "Serment des Horaces" lui apportant la renommée en 1784. A la Révolution, il mène carrières artistique et politique, devenant député à la Convention. Son soutien pour Robespierre l'amène à voter la mort du roi Louis XVI. A la chute de Robespierre, il est emprisonné au Luxembourg (1794) qui est, sous la Terreur, une prison. Ses activités politiques prennent fin sous le Directoire, il se met au service de Napoléon, devenant son peintre attitré. A la Restauration, il doit s'exiler, se réfugiant à Bruxelles.
Mais, David, c’est aussi une histoire de… joues !
Un combat à l’épée qui provoque une blessure à sa joue gauche. Une tumeur s’installe dans cette blessure. Cette tumeur grossit, provoquant une asymétrie du visage, une paralysie partielle, l'empêchant de s'exprimer normalement et de prononcer correctement. Dans ses autoportraits, il dissimule ce défaut physique par une ombre.
Regardez bien le tableau 1 "Autoportrait aux trois collets" par Jacques-Louis David (1791 - Musée des Offices, Florence) et le tableau 5 "Autoportrait" par Jacques-Louis David (1794 - Musée du Louvre, Paris).
Le tableau 5 représente l'artiste se faisant face. David l’a peint d’après son image vue dans un miroir. Les positions des mains sont donc inversées. Ce détail n’est pas corrigé, qui le montre tenant le pinceau de la main gauche, alors qu'il est droitier. De même, la tumeur qui affecte sa joue gauche se retrouve à droite mais est dissimulée dans l'ombre.
Mais d’autres artistes sont moins complaisants comme dans le tableau 4 "Portrait de David" par son élève Georges Rouget (vers 1813 - National Gallery of Art, Washington) ou la sculpture 3 "Buste en marbre du peintre Louis David" par François Rude (1831 - Musée du Louvre, Paris), ou alors Jérôme-Martin Langlois dans le dernier portrait du peintre fait de son vivant.
Mais qui est le jeune homme du tableau 2 ?
Rappelez-vous que David a été emprisonné en 1794. Le tableau 2 "Le Geôlier" par Jacques-Louis David (attribution discutée) (1794 - Musée des Beaux-Arts de Rouen) représenterait son geôlier ! Mais il n’est pas attesté que ce tableau a été peint par David. Par le traitement de la figure, il lui est attribué par le musée qui le conserve, ainsi que par certains experts. Ne pensez-vous pas que ce pourrait être lui l'intrus ?
Où voir ces tableaux ?
Profitez d'une visite guidée pour aller vous rincer l’œil : l'essentiel de ses tableaux est au Musée du Louvre, mais il est possible d'en voir dans de multiples musées de France :
- Musée des Beaux-Arts de Lille,
- ou alors le Musée des Beaux-Arts de Rouen,
- au Château et au Musée de Versailles,
- à Montpellier au Musée Fabre,
- à Bayeux, au Musée d'Art et d'Histoire Baron Gérard,
- Marseille, Cherbourg, etc
Faites un tour aux Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, à Bruxelles, pour aller voir le célèbre "Marat assassiné". Ou à Florence, Londres, aux Etats-Unis, à l'Ermitage de Saint-Petersbourg...
La vie de David vue au travers des yeux de sa femme Charlotte, dont il divorça, et avec laquelle, après le divorce, il se remaria, dans La Femme de David, roman de Henri Troyat.
Bon tour de France et d'ailleurs ! Votre rédacteur vous laisse partir aux trousses de David et de ses joues....