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Toile de Jouy, Musée de la Toile de Jouy
Le
3 December 2019,
Une Indienne est
une étoffe de coton peinte ou imprimée, initialement fabriquée en Inde, puis
copiée par les manufacturiers européens.
Les Indiennes de coton, outil politique...
Attentif à la question du textile, et en guerre commerciale avec les Anglais, les Néerlandais etc, Colbert s'est intéressé aux efforts faits précédemment pour développer la culture de la soie. De plus, la communauté arménienne de Marseille, par ses liens avec l'Orient, importe déjà des Indiennes, cotonnades légères et fines, plaisantes par leurs couleurs gaies.
En 1664, Colbert crée alors la Compagnie des Indes Orientales, entreprise coloniale dont l'objet est de "naviguer et négocier depuis le cap de Bonne-Espérance presque dans toutes les Indes et mers orientales", avec monopole du commerce lointain pour cinquante ans. Venant de Pondichéry et Calcutta, des vaisseaux chargés de tissus arrivent alors en France. Les Indiennes doivent donc leur nom au fait qu'elles sont initialement importées des Comptoirs des Indes. Le tissu Madras des Antilles en est un exemple.
Mais, Colbert entrant en disgrâce, les fabricants de laine et de soie français étant inquiets, et afin donc de promouvoir le textile Européen, leur importation depuis les Indes devient interdite à partir du 17e siècle. Le commerce des indiennes se développe alors plutôt côté Néerlandais et Anglais. Et de nombreuses manufactures textiles émergent alors en France…
… et objet d’art...
La fabrication d’Indiennes se réfugie dans des villes au statut juridique particulier telles que Marseille (port franc) ou Mulhouse, cité indépendante, qui fabrique des Indiennes depuis 1746 (la manufacture d'Indiennes Koechlin Schmaltzer Dollfus & Cie y a un atelier de fabrication). Fleurs, Indiennes, Cachemire aux coloris chatoyants peuvent ainsi y être produits sans contraintes.
La Toile de Jouy est créée en 1760 dans la manufacture de Christophe-Philippe Oberkampf dans la commune de Jouy-en-Josas. C’est une Indienne de coton sur laquelle sont représentés des personnages ou des paysages. Cette manufacture devient rapidement l'une des plus importantes indienneries du 18e siècle. Ses pièces de toutes beautés font partie de l'histoire de l'art décoratif. D’autres manufactures se mettant à en produire, le terme Toile de Jouy devient générique.
Le Nord et notamment les villes de Lille-Roubaix-Tourcoing occupent une place de tout premier ordre au sein de l'industrie cotonnière. Le coton est connu à Lille dès 1736 où déjà plus de 200 familles le filent dans le plat-pays, mais c'est indirectement par le biais des manufactures d'Indiennes, en vogue au 18e siècle que son travail s'impose à Lille.
… dont voilà la fin...
Dans tout le pays, les traits spécifiques à l'indiennage s'estompent très progressivement au 19e siècle lorsque se généralisent peu à peu les grandes usines mécanisées, équipées de machines coûteuses...
… mais pas pour les yeux.
De nombreux musées dits "textiles" présentent des Indiennes en coton, anciennes ou contemporaines. La garance était très utilisée pour les teindre, et les Indiennes sont souvent dans les tons de rouge. On en prend plein les yeux !
N'hésitez pas à faire un tour de France des musées de l'industrie textile, des ateliers de teinture, des manufactures, des filatures, des ateliers de fabrication de la soie, de la dentelle, ou de la mode avec ses accessoires, chaussettes, vêtements de toutes sortes, sans oublier les chaussures … et les parapluies !
Le Musée de la Toile de Jouy nous accueille pour voir des Indiennes d'autrefois, et d'autres plus contemporaines.
Je ne peux que vous conseiller ce superbe livre Les Compagnies des Indes.
Un bon polar, c'est excellent pour la santé ! Lisez Fibre meutrière de Kylie Fitzpatrick.
Votre rédacteur ne pouvait vous quitter sans vous offrir "Melocoton" de Colette Magny. Bon, rien à voir avec le sujet, mais tant pis !
Joyeuses visites et Joyeux magasins pour trouver des… Indiennes !
Les Indiennes de coton, outil politique...
Attentif à la question du textile, et en guerre commerciale avec les Anglais, les Néerlandais etc, Colbert s'est intéressé aux efforts faits précédemment pour développer la culture de la soie. De plus, la communauté arménienne de Marseille, par ses liens avec l'Orient, importe déjà des Indiennes, cotonnades légères et fines, plaisantes par leurs couleurs gaies.
En 1664, Colbert crée alors la Compagnie des Indes Orientales, entreprise coloniale dont l'objet est de "naviguer et négocier depuis le cap de Bonne-Espérance presque dans toutes les Indes et mers orientales", avec monopole du commerce lointain pour cinquante ans. Venant de Pondichéry et Calcutta, des vaisseaux chargés de tissus arrivent alors en France. Les Indiennes doivent donc leur nom au fait qu'elles sont initialement importées des Comptoirs des Indes. Le tissu Madras des Antilles en est un exemple.
Mais, Colbert entrant en disgrâce, les fabricants de laine et de soie français étant inquiets, et afin donc de promouvoir le textile Européen, leur importation depuis les Indes devient interdite à partir du 17e siècle. Le commerce des indiennes se développe alors plutôt côté Néerlandais et Anglais. Et de nombreuses manufactures textiles émergent alors en France…
… et objet d’art...
La fabrication d’Indiennes se réfugie dans des villes au statut juridique particulier telles que Marseille (port franc) ou Mulhouse, cité indépendante, qui fabrique des Indiennes depuis 1746 (la manufacture d'Indiennes Koechlin Schmaltzer Dollfus & Cie y a un atelier de fabrication). Fleurs, Indiennes, Cachemire aux coloris chatoyants peuvent ainsi y être produits sans contraintes.
La Toile de Jouy est créée en 1760 dans la manufacture de Christophe-Philippe Oberkampf dans la commune de Jouy-en-Josas. C’est une Indienne de coton sur laquelle sont représentés des personnages ou des paysages. Cette manufacture devient rapidement l'une des plus importantes indienneries du 18e siècle. Ses pièces de toutes beautés font partie de l'histoire de l'art décoratif. D’autres manufactures se mettant à en produire, le terme Toile de Jouy devient générique.
Le Nord et notamment les villes de Lille-Roubaix-Tourcoing occupent une place de tout premier ordre au sein de l'industrie cotonnière. Le coton est connu à Lille dès 1736 où déjà plus de 200 familles le filent dans le plat-pays, mais c'est indirectement par le biais des manufactures d'Indiennes, en vogue au 18e siècle que son travail s'impose à Lille.
… dont voilà la fin...
Dans tout le pays, les traits spécifiques à l'indiennage s'estompent très progressivement au 19e siècle lorsque se généralisent peu à peu les grandes usines mécanisées, équipées de machines coûteuses...
… mais pas pour les yeux.
De nombreux musées dits "textiles" présentent des Indiennes en coton, anciennes ou contemporaines. La garance était très utilisée pour les teindre, et les Indiennes sont souvent dans les tons de rouge. On en prend plein les yeux !
N'hésitez pas à faire un tour de France des musées de l'industrie textile, des ateliers de teinture, des manufactures, des filatures, des ateliers de fabrication de la soie, de la dentelle, ou de la mode avec ses accessoires, chaussettes, vêtements de toutes sortes, sans oublier les chaussures … et les parapluies !
Le Musée de la Toile de Jouy nous accueille pour voir des Indiennes d'autrefois, et d'autres plus contemporaines.
Je ne peux que vous conseiller ce superbe livre Les Compagnies des Indes.
Un bon polar, c'est excellent pour la santé ! Lisez Fibre meutrière de Kylie Fitzpatrick.
Votre rédacteur ne pouvait vous quitter sans vous offrir "Melocoton" de Colette Magny. Bon, rien à voir avec le sujet, mais tant pis !
Joyeuses visites et Joyeux magasins pour trouver des… Indiennes !