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Cours de Belsunce durant la Peste - Scène de la peste de 1720 à la Tourette - Mgr de Belsunce pendant la peste de Marseille - Le Dévouement de Monseigneur de Belsunce durant la peste de Marseille en 1720
Le
12 May 2020,
La dernière grande
épidémie de peste en Europe occidentale a sévi au début du 18e siècle. La
tragédie débute à Marseille, en 1720…
Parce qu'une poignée d'armateurs refuse de perdre une cargaison d'étoffes précieuses et de balles de coton, à vendre à la foire de Beaucaire, et contourne la quarantaine, entre 90 000 et 120 000 provençaux, sur une population de 400 000 habitants, sont emportés par la peste bubonique. Plus de 40
000 morts rien qu’à Marseille !
La tragédie débute avec l'arrivée du Grand Saint Antoine qui revient de Syrie. La peste frappe pour la 1ère fois à bord du navire le 5 avril. Ce jour-là, un Turc embarqué à Tripoli meurt subitement. Mais le commandant se contente de faire balancer le cadavre à la mer. Ensuite, les morts s'enchaînent. Même si, à chaque escale pour charger ses marchandises, les consuls français lui délivrent, à chaque fois, un certificat de "bonne santé".
Le commandant a quelques scrupules, car, au lieu de mettre le cap directement sur Marseille, il jette l'ancre près de Toulon, d'où il prévient les armateurs. Lui faut-il déclarer l'épidémie lors de son arrivée à Marseille ? Les propriétaires de la cargaison n'ont nulle envie de rater la foire. Ils lui demandent de jeter l'ancre non pas devant l'île de Jarre, affectée à la quarantaine des navires, mais directement dans le port de Marseille. Nouveau décès à bord. Cette fois, le bureau sanitaire ordonne au trois-mâts de s'éloigner pour mouiller à l'île de Pomègues, dans l'archipel du Frioul. Cependant, à force d'interventions, les armateurs obtiennent quand même l'autorisation de faire débarquer la marchandise, à terre, dans les locaux de l'infirmerie. Mais elle n'y reste pas bien longtemps…
Un nouveau décès est enregistré à bord, mais le chirurgien envoyé par les armateurs n'y voit qu'une mort ... de vieillesse. Finalement, les passagers sont autorisés à débarquer le 14 juin. Ensuite, la peste n'attend pas bien longtemps pour se manifester en ville... Le nombre des décès augmente vertigineusement.
Le 31 juillet, le Parlement d'Aix établit un cordon sanitaire autour de Marseille. Début août, une centaine de personnes décèdent chaque jour. Il n'y a plus de place dans les infirmeries, il faut jeter les cadavres dans la rue. Des fosses communes sont ouvertes. Bientôt, la moisson quotidienne monte à 1000 cadavres par jour. On recrute de force des paysans pour creuser des fosses à l'extérieur des murs de la ville. Le transport des trépassés est confié aux galériens en échange de leur grâce. Seule une moitié survivra.
Malgré les mesures d'isolement de la ville, la peste se répand en Provence. Rien ne peut freiner sa course vers Arles, Aix-en-Provence, Toulon, Cassis, Aubagne et Alès. Ce n'est qu'en octobre que la peste s'essouffle enfin à Marseille. En avril 1722, elle fait un dernier tour de piste à Marseille avant de s'éclipser définitivement.
Bâti en pierre sèche, long de 27 km, le Mur de la Peste est un rempart édifié dans les monts de Vaucluse afin de protéger le Comtat Venaissin de la peste.
L'ignorance au 18e siècle des causes et modes de propagation de la peste est responsable du peu d'efficacité de la médecine et des mesures de précautions. Ne pas oublier que le bacille n'a été découvert par Alexandre Yersin qu'en 1894…
Cette épidémie a donné naissance à de nombreuses représentations artistiques parmi lesquelles celles du peintre Michel Serre, témoin direct de l'épidémie, ainsi que de nombreux livres, films.
Votre rédacteur ne goûte guère les livres et films catastrophe avec des épidémies, mais voici, malgré tout, quelques romans et films qu’il a aimé.
Dans "Autant en apporte la mer", Jean-Jacques Antier se base sur des documents historiques pour décrire le déroulement de la peste de 1720 à Marseille. Malheureusement difficile à trouver...
Dans Peste et choléra, Patrick Deville nous raconte une partie de la vie de Alexandre Yersin, découvreur du bacille de la peste.
Pars vite et reviens tard est un livre de Fred Vargas. Un film avec José Garcia a été tiré du livre. De mystérieux 4 inversés peints sur des portes, des cadavres tachés par les symptômes de la peste, des malédictions lues par le crieur du marché...
Dans Le hussard sur le toit, Jean Giono nous parle d’une épidémie de choléra en Provence. Un excellent film avec Olivier Martinez est tiré du livre.
Je suis une légende de Richard Matheson, dont un film avec Will Smith a été tiré, avec une histoire de vampires.
Pour les amateurs de BD, les rats qui se poilent en lisant "La Peste" de Camus, dans Face de Rat.
Et puis bien sûr La Peste de Albert Camus, dont les ventes ont repris en flèche en ses périodes de pandémie ! Certaines grandes enseignes ont leur stock épuisé…
Ah, Albert Camus ! Rappelez-vous, planté sur la RN 5, un peu au sud de Fontainebleau, un platane lui coûte la vie, le 4 janvier 1960, lorsque la Facel Vega toute neuve de Michel Gallimard, dans laquelle il a pris place, vient s'écraser avec une violence inouïe. Il est 13h55. C'était il y a 60 ans tout juste.
Les 4 tableaux ci-dessus sont :
- Cours de Belsunce durant la Peste, par Michel Serre (1658-1733), Musée des beaux-arts de Marseille
- Scène de la peste de 1720 à la Tourette, par Michel Serre (1658-1733), Musée Atger, Montpellier
- Mgr de Belsunce pendant la peste de Marseille, par François Gérard (1770-1837), Musée des beaux-arts de Marseille
- Le Dévouement de Monseigneur de Belsunce durant la peste de Marseille en 1720, par Nicolas André Monsiau (1754-1837), Musée national du château de Versailles
Votre rédacteur vous laisse avec "Les animaux malades de la peste" de Jean de La Fontaine, dit par Serge Reggiani.
Prenez soin de vous !
Parce qu'une poignée d'armateurs refuse de perdre une cargaison d'étoffes précieuses et de balles de coton, à vendre à la foire de Beaucaire, et contourne la quarantaine, entre 90 000 et 120 000 provençaux, sur une population de 400 000 habitants, sont emportés par la peste bubonique. Plus de 40
000 morts rien qu’à Marseille !
La tragédie débute avec l'arrivée du Grand Saint Antoine qui revient de Syrie. La peste frappe pour la 1ère fois à bord du navire le 5 avril. Ce jour-là, un Turc embarqué à Tripoli meurt subitement. Mais le commandant se contente de faire balancer le cadavre à la mer. Ensuite, les morts s'enchaînent. Même si, à chaque escale pour charger ses marchandises, les consuls français lui délivrent, à chaque fois, un certificat de "bonne santé".
Le commandant a quelques scrupules, car, au lieu de mettre le cap directement sur Marseille, il jette l'ancre près de Toulon, d'où il prévient les armateurs. Lui faut-il déclarer l'épidémie lors de son arrivée à Marseille ? Les propriétaires de la cargaison n'ont nulle envie de rater la foire. Ils lui demandent de jeter l'ancre non pas devant l'île de Jarre, affectée à la quarantaine des navires, mais directement dans le port de Marseille. Nouveau décès à bord. Cette fois, le bureau sanitaire ordonne au trois-mâts de s'éloigner pour mouiller à l'île de Pomègues, dans l'archipel du Frioul. Cependant, à force d'interventions, les armateurs obtiennent quand même l'autorisation de faire débarquer la marchandise, à terre, dans les locaux de l'infirmerie. Mais elle n'y reste pas bien longtemps…
Un nouveau décès est enregistré à bord, mais le chirurgien envoyé par les armateurs n'y voit qu'une mort ... de vieillesse. Finalement, les passagers sont autorisés à débarquer le 14 juin. Ensuite, la peste n'attend pas bien longtemps pour se manifester en ville... Le nombre des décès augmente vertigineusement.
Le 31 juillet, le Parlement d'Aix établit un cordon sanitaire autour de Marseille. Début août, une centaine de personnes décèdent chaque jour. Il n'y a plus de place dans les infirmeries, il faut jeter les cadavres dans la rue. Des fosses communes sont ouvertes. Bientôt, la moisson quotidienne monte à 1000 cadavres par jour. On recrute de force des paysans pour creuser des fosses à l'extérieur des murs de la ville. Le transport des trépassés est confié aux galériens en échange de leur grâce. Seule une moitié survivra.
Malgré les mesures d'isolement de la ville, la peste se répand en Provence. Rien ne peut freiner sa course vers Arles, Aix-en-Provence, Toulon, Cassis, Aubagne et Alès. Ce n'est qu'en octobre que la peste s'essouffle enfin à Marseille. En avril 1722, elle fait un dernier tour de piste à Marseille avant de s'éclipser définitivement.
Bâti en pierre sèche, long de 27 km, le Mur de la Peste est un rempart édifié dans les monts de Vaucluse afin de protéger le Comtat Venaissin de la peste.
L'ignorance au 18e siècle des causes et modes de propagation de la peste est responsable du peu d'efficacité de la médecine et des mesures de précautions. Ne pas oublier que le bacille n'a été découvert par Alexandre Yersin qu'en 1894…
Cette épidémie a donné naissance à de nombreuses représentations artistiques parmi lesquelles celles du peintre Michel Serre, témoin direct de l'épidémie, ainsi que de nombreux livres, films.
Votre rédacteur ne goûte guère les livres et films catastrophe avec des épidémies, mais voici, malgré tout, quelques romans et films qu’il a aimé.
Dans "Autant en apporte la mer", Jean-Jacques Antier se base sur des documents historiques pour décrire le déroulement de la peste de 1720 à Marseille. Malheureusement difficile à trouver...
Dans Peste et choléra, Patrick Deville nous raconte une partie de la vie de Alexandre Yersin, découvreur du bacille de la peste.
Pars vite et reviens tard est un livre de Fred Vargas. Un film avec José Garcia a été tiré du livre. De mystérieux 4 inversés peints sur des portes, des cadavres tachés par les symptômes de la peste, des malédictions lues par le crieur du marché...
Dans Le hussard sur le toit, Jean Giono nous parle d’une épidémie de choléra en Provence. Un excellent film avec Olivier Martinez est tiré du livre.
Je suis une légende de Richard Matheson, dont un film avec Will Smith a été tiré, avec une histoire de vampires.
Pour les amateurs de BD, les rats qui se poilent en lisant "La Peste" de Camus, dans Face de Rat.
Et puis bien sûr La Peste de Albert Camus, dont les ventes ont repris en flèche en ses périodes de pandémie ! Certaines grandes enseignes ont leur stock épuisé…
Ah, Albert Camus ! Rappelez-vous, planté sur la RN 5, un peu au sud de Fontainebleau, un platane lui coûte la vie, le 4 janvier 1960, lorsque la Facel Vega toute neuve de Michel Gallimard, dans laquelle il a pris place, vient s'écraser avec une violence inouïe. Il est 13h55. C'était il y a 60 ans tout juste.
Les 4 tableaux ci-dessus sont :
- Cours de Belsunce durant la Peste, par Michel Serre (1658-1733), Musée des beaux-arts de Marseille
- Scène de la peste de 1720 à la Tourette, par Michel Serre (1658-1733), Musée Atger, Montpellier
- Mgr de Belsunce pendant la peste de Marseille, par François Gérard (1770-1837), Musée des beaux-arts de Marseille
- Le Dévouement de Monseigneur de Belsunce durant la peste de Marseille en 1720, par Nicolas André Monsiau (1754-1837), Musée national du château de Versailles
Votre rédacteur vous laisse avec "Les animaux malades de la peste" de Jean de La Fontaine, dit par Serge Reggiani.
Prenez soin de vous !