Et le typhus durant la campagne de Russie
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Dans son poème "L’expiation", extrait des "Châtiments" de Victor Hugo publiés en 1853, Victor Hugo dit : 
Il neigeait. On était vaincu par sa conquête. 
Pour la première fois l'aigle baissait la tête. 
Sombres jours ! l'empereur revenait lentement, 
Laissant derrière lui brûler Moscou fumant. 
Il neigeait. L'âpre hiver fondait en avalanche. 
Après la plaine blanche une autre plaine blanche. 
On ne connaissait plus les chefs ni le drapeau. 
Hier la grande armée, et maintenant le troupeau. 

La Campagne de Russie est une campagne militaire menée par Napoléon Ier, les Français perdant face aux Russes. Les Russes appliquent la politique de la terre brûlée, détruisant vivres et récoltes. Malgré une infériorité numérique, le général en chef russe lance avec succès une contre-offensive.

Médecin en chef des hôpitaux militaires, Joseph Romain Louis de Kerckhove, publie en 1814 "Histoire des maladies observées à la Grande Armée Française pendant les campagnes de Russie en 1812 et d’Allemagne en 1813". Il y raconte son expérience lors des campagnes de Napoléon. Effaré par l'étendue des désastres, il décrit les marches forcées, les privations, la rigueur du climat, les effets funestes des fièvres, de la dysenterie et du typhus.

D’abord le froid. Il est, pendant la retraite, l'ennemi majeur de l'armée de Napoléon. Le simple verglas suffit à tuer les chevaux : une fois à terre, ils ne peuvent plus se relever. Les hommes ont froid, froid, si bien que s’approchant trop près des feux, certains meurent brûlés.   

Et la faim. Les Russes ont détruit les vivres et les récoltes. Les stocks amassés par l'armée française sont pris d'assaut par des hommes affamés, entraînant un gaspillage. Quand ils ne peuvent plus avancer, les chevaux servent aussi de nourriture, certains hommes tuant même leurs montures dès l'instant où celles-ci commencent à chanceler. 

Et la maladie. Le typhus et la dysenterie s’abattent sur l’armée française, qui fond de jour en jour, et qui, partout où elle passe, sème la mort. 
En effet, le typhus, qui ne cesse de régner avec fureur parmi les troupes françaises, se propage de plus en plus à la population russe, qui, forcée de loger et nourrir l’armée, devient la proie d'une contagion d’une prodigieuse mortalité. Evidemment les pauvres, vivant dans de piètres conditions d’hygiène, sont les plus enclins à contracter la maladie. Le typhus faisant tellement de ravages dans la population, c’est de plus en plus difficile de trouver à loger les soldats français… 

Le typhus est associé à la promiscuité et à la misère, les gens étant obligés de garder les mêmes vêtements, jour et nuit, pendant des semaines ou des mois. Il est véhiculé par les poux. Le taux de mortalité varie de 5 à 25 % jusqu'à 40 %. C'est la 3ème maladie infectieuse la plus meurtrière, après la peste et le choléra, à égalité avec la fièvre jaune. 


Napoléon et les guerres napoléoniennes ont profondément marqué les cultures française, anglaise et russe. Dans de multiples châteaux et musées de par le monde, il est possible de voir des peintures relatant les victoires ou les défaites de Napoléon. Au Musée des Invalides, se trouvent le tombeau de Napoléon, ainsi que plein d’objets ayant trait aux armées napoléoniennes.     


La campagne de Russie a été relatée par Léon Tolstoï dans son célèbre roman historique Guerre et Paix 

Plus récemment, Patrick Rambaud parle des batailles napoléoniennes dans La Bataille et Il neigeait, ce dernier parlant de la retraite de Russie.

En bon délassement, lisez Les pyramides de Napoléon, par William Dietrich, c’est très distrayant.   

Napoléon envahissant l’Espagne et le Portugal, regardez Les Lignes de Wellington avec John Malkovich.     


Le président l’a dit cinq fois : c’est la guerre ! Alors, bonne retraite… 

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