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15 February 2022,
L’éléphant fascine…
Dans la symbolique occidentale comme orientale, il est associé à la mémoire, la sagesse, la longévité, la prospérité, la bienveillance. Dans la religion hindoue, Ganesh, dieu de la Sagesse, a une tête d’éléphant. En Inde, où ils évoquent la force et la puissance, des éléphants décorés bénissent les fidèles de leur trompe dans certains temples. Les rares éléphants blancs, éléphants albinos, considérés comme un joyau inestimable dont la possession est l'apanage exclusif des rois et des princes, y sont sacrés.
En Asie et en Afrique, ils sont représentés dans l'art depuis la Préhistoire. En Occident, Ils sont symbole d’exotisme. En effet il n'y existe pas d'animaux semblables. Au 19e siècle, les peintres partent à la découverte de l’Orient, peignant des paysages peuplés d’éléphants, avec leur mahout et leur howdah…
Le terme mahout est un mot dérivé du mot hindi Mahavat. En Asie, c’est le cornac d’un éléphant, c’est-à-dire son maître et son soigneur. Un cornac ne s'occupant généralement que d'un seul éléphant au cours de sa vie, il existe une relation forte entre l'homme et l'animal. Ce dernier reste encore un moyen de transport dans les zones asiatiques difficiles d’accès.
Le terme howdah vient du mot hindi haudā. En Asie, il s’agit une sorte de palanquin placé sur le dos d'un éléphant. Utilisé la plupart du temps pour transporter des personnes fortunées, c’est un symbole de richesse. Il est par conséquent richement décoré, parfois avec des pierres précieuses. Un howdah, tel que ceux utilisés autrefois par les princes Indiens, est un siège de bois formant deux compartiments. Le compartiment avant est destiné aux rois ou aux princes. Le compartiment arrière, plus petit, héberge les gardes du corps.
De nos jours, ils sont plutôt utilisés dans les cortèges matrimoniaux ou pour les touristes en Inde, au Sri Lanka, en Thaïlande, etc.
L’éléphant fascine… en voici quelques exemples :
- "Vessantara Jataka, Chapitre 2: Les brahmanes de Kalinga reçoivent l'éléphant blanc" (fin 19e siècle, Walters Art Museum, Etats-Unis) est une peinture anonyme, thaïlandaise.
- Dès le 18e siècle, la Manufacture de Meissen fait, en porcelaine (18e siècle, Petit Palais, musée des Beaux-arts de la Ville de Paris), des éléphants avec mahout et howdah.
- Le peintre Alexandre Gabriel Decamps (1803-1860) est une des grandes figures du romantisme, et un des pionniers de l’orientalisme. Il peint "Tigre et Eléphant" (1849, Musée du Louvre) dans une scène se déroulant en Inde.
- Mathurin Méheut (1882-1958) est un peintre et illustrateur français. Son tableau "Le Cornac" (1920, Musée des beaux-arts de Lamballe) est réalisé pour décorer une villa d'Albert Kahn qui est séduit par son talent.
- Paul-Michel Dupuy (1869-1949), dans son tableau "Jardin d'acclimatation" (1901, par, Musée des beaux-arts de Pau) nous montre un howdah amélioré afin de promener les visiteurs du parc.
L’éléphant fascine…exactement comme dans la peinture, l'éléphant est largement repris en poésie, comme, par exemple, dans "A dos d'éléphant" de Victor Hugo :
Supposez Goliath mené par Myrmidon.
Le cornac est tout jeune et la bête est énorme.
Le palanquin tremblant par instant se déforme
Et vous cahote au point de vous estropier
Sous ses rideaux de cuir et son toit de papier.
Un monstre n'a pas moins de roulis qu'un navire ;
Comme un vaisseau chancelle un éléphant chavire,
Et vous avez le mal de mer sur Béhémoth.
Le cornac, nain pensif, conseille à demi-mot
Le colosse, et le monstre écoute et ne se trompe
Sur rien, ni sur le gué qu'il sonde avec sa trompe,
Ni sur la route à suivre, et jamais l'éléphant
N'a peur, pourvu qu'il soit conduit par un enfant.
Sans oublier l'univers des enfants où l'éléphant Babar est le roi !
Ami lecteur, n'hésitez pas à venir partager le destin fabuleux d'un éléphant blanc et de son cornac indien, dans la Turquie du 16e siècle. Elif Shafak, auteure contemporaine d'origine turque, nous en raconte les péripéties dans L'architecte du sultan.
Il était une fois, en Bosnie, dans la ville de Travnik, un vizir qui se fit connaître et par sa cruauté, et par... son éléphant. Lisez L'éléphant du vizir de Ivo Andric.
Et aussi un bon polar. Le jour où il prend sa retraite, l'inspecteur Chopra reçoit un gros, un très gros cadeau : Ganesh, un bébé éléphant. Légèrement encombrant... Lisez L'inspecteur Chopra et l'héritage inattendu de Vaseem Khan.
Dans l'image, de gauche à droite :
- Vessantara Jataka, Chapitre 2: Les brahmanes de Kalinga reçoivent l'éléphant blanc
- Jardin d'acclimatation, Paul-Michel Dupuy, Musée des beaux-arts de Pau
- Eléphant, Manufacture de Meissen, Petit Palais, musée des Beaux-arts de la Ville de Paris
- Tigre et Eléphant, Alexandre Gabriel Decamps, Musée du Louvre
Et au milieu :
- Le Cornac, Mathurin Méheut, Musée des beaux-arts de Lamballe
Le cimetière des éléphants est un endroit où les éléphants d’Afrique se rendraient pour mourir… Cette croyance a été infirmée depuis par les zoologues. Mais ça nous laisse une belle chanson de Eddy Mitchell.
Comme Jacques Prévert, n'hésitons pas à dire aux éléphants de cette terre qu'on chasse pour l'ivoire "Tu es une véritable chose vivante je ne t’oublie pas Je pense souvent à toi… je te serre la trompe."
Dans la symbolique occidentale comme orientale, il est associé à la mémoire, la sagesse, la longévité, la prospérité, la bienveillance. Dans la religion hindoue, Ganesh, dieu de la Sagesse, a une tête d’éléphant. En Inde, où ils évoquent la force et la puissance, des éléphants décorés bénissent les fidèles de leur trompe dans certains temples. Les rares éléphants blancs, éléphants albinos, considérés comme un joyau inestimable dont la possession est l'apanage exclusif des rois et des princes, y sont sacrés.
En Asie et en Afrique, ils sont représentés dans l'art depuis la Préhistoire. En Occident, Ils sont symbole d’exotisme. En effet il n'y existe pas d'animaux semblables. Au 19e siècle, les peintres partent à la découverte de l’Orient, peignant des paysages peuplés d’éléphants, avec leur mahout et leur howdah…
Le terme mahout est un mot dérivé du mot hindi Mahavat. En Asie, c’est le cornac d’un éléphant, c’est-à-dire son maître et son soigneur. Un cornac ne s'occupant généralement que d'un seul éléphant au cours de sa vie, il existe une relation forte entre l'homme et l'animal. Ce dernier reste encore un moyen de transport dans les zones asiatiques difficiles d’accès.
Le terme howdah vient du mot hindi haudā. En Asie, il s’agit une sorte de palanquin placé sur le dos d'un éléphant. Utilisé la plupart du temps pour transporter des personnes fortunées, c’est un symbole de richesse. Il est par conséquent richement décoré, parfois avec des pierres précieuses. Un howdah, tel que ceux utilisés autrefois par les princes Indiens, est un siège de bois formant deux compartiments. Le compartiment avant est destiné aux rois ou aux princes. Le compartiment arrière, plus petit, héberge les gardes du corps.
De nos jours, ils sont plutôt utilisés dans les cortèges matrimoniaux ou pour les touristes en Inde, au Sri Lanka, en Thaïlande, etc.
L’éléphant fascine… en voici quelques exemples :
- "Vessantara Jataka, Chapitre 2: Les brahmanes de Kalinga reçoivent l'éléphant blanc" (fin 19e siècle, Walters Art Museum, Etats-Unis) est une peinture anonyme, thaïlandaise.
- Dès le 18e siècle, la Manufacture de Meissen fait, en porcelaine (18e siècle, Petit Palais, musée des Beaux-arts de la Ville de Paris), des éléphants avec mahout et howdah.
- Le peintre Alexandre Gabriel Decamps (1803-1860) est une des grandes figures du romantisme, et un des pionniers de l’orientalisme. Il peint "Tigre et Eléphant" (1849, Musée du Louvre) dans une scène se déroulant en Inde.
- Mathurin Méheut (1882-1958) est un peintre et illustrateur français. Son tableau "Le Cornac" (1920, Musée des beaux-arts de Lamballe) est réalisé pour décorer une villa d'Albert Kahn qui est séduit par son talent.
- Paul-Michel Dupuy (1869-1949), dans son tableau "Jardin d'acclimatation" (1901, par, Musée des beaux-arts de Pau) nous montre un howdah amélioré afin de promener les visiteurs du parc.
L’éléphant fascine…exactement comme dans la peinture, l'éléphant est largement repris en poésie, comme, par exemple, dans "A dos d'éléphant" de Victor Hugo :
Supposez Goliath mené par Myrmidon.
Le cornac est tout jeune et la bête est énorme.
Le palanquin tremblant par instant se déforme
Et vous cahote au point de vous estropier
Sous ses rideaux de cuir et son toit de papier.
Un monstre n'a pas moins de roulis qu'un navire ;
Comme un vaisseau chancelle un éléphant chavire,
Et vous avez le mal de mer sur Béhémoth.
Le cornac, nain pensif, conseille à demi-mot
Le colosse, et le monstre écoute et ne se trompe
Sur rien, ni sur le gué qu'il sonde avec sa trompe,
Ni sur la route à suivre, et jamais l'éléphant
N'a peur, pourvu qu'il soit conduit par un enfant.
Sans oublier l'univers des enfants où l'éléphant Babar est le roi !
Ami lecteur, n'hésitez pas à venir partager le destin fabuleux d'un éléphant blanc et de son cornac indien, dans la Turquie du 16e siècle. Elif Shafak, auteure contemporaine d'origine turque, nous en raconte les péripéties dans L'architecte du sultan.
Il était une fois, en Bosnie, dans la ville de Travnik, un vizir qui se fit connaître et par sa cruauté, et par... son éléphant. Lisez L'éléphant du vizir de Ivo Andric.
Et aussi un bon polar. Le jour où il prend sa retraite, l'inspecteur Chopra reçoit un gros, un très gros cadeau : Ganesh, un bébé éléphant. Légèrement encombrant... Lisez L'inspecteur Chopra et l'héritage inattendu de Vaseem Khan.
Dans l'image, de gauche à droite :
- Vessantara Jataka, Chapitre 2: Les brahmanes de Kalinga reçoivent l'éléphant blanc
- Jardin d'acclimatation, Paul-Michel Dupuy, Musée des beaux-arts de Pau
- Eléphant, Manufacture de Meissen, Petit Palais, musée des Beaux-arts de la Ville de Paris
- Tigre et Eléphant, Alexandre Gabriel Decamps, Musée du Louvre
Et au milieu :
- Le Cornac, Mathurin Méheut, Musée des beaux-arts de Lamballe
Le cimetière des éléphants est un endroit où les éléphants d’Afrique se rendraient pour mourir… Cette croyance a été infirmée depuis par les zoologues. Mais ça nous laisse une belle chanson de Eddy Mitchell.
Comme Jacques Prévert, n'hésitons pas à dire aux éléphants de cette terre qu'on chasse pour l'ivoire "Tu es une véritable chose vivante je ne t’oublie pas Je pense souvent à toi… je te serre la trompe."
