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Arbre "Figuier Maudit" au Parc Archéologique des Roches Gravées (Guadeloupe - Trois-Rivières)
Le
24 October 2017,
Posée sur l’arc des Petites Antilles, la Guadeloupe a la forme d’un papillon.
Les alizés l’auraient portée là, sous les tropiques, et cette indolente s’y serait plu - ne pouvant d’ailleurs plus bouger ses vastes ailes chargées de gommiers, de fougères, d’acomats-boucans et de palmistes-montagnes. Un vrai rêve de peintre obnubilé par le vert et le bleu.
Guadeloupe si douce, abandonnée : longues plages blanches de Sainte-Anne, plages noires de Trois-Rivières, anses bordées de mangroves et de cocotiers. Une île tropicale, grouillante et sonore de vie.
Le volcan domine le paysage, Soufrière qui bouillonne, totem menaçant de la Guadeloupe, qui semble dormir pour l’éternité.
Période pré-colombienne
Cette période de l’histoire reste assez sombre car peu de preuves et de traces révèlent les us et coutumes des peuples amérindiens présents sur l’archipel avant l’arrivée des européens.
Comme les autres îles des Petites Antilles, on suppose que la Guadeloupe est occupée par des groupes amérindiens dès 1600 avant J.-C. Des traces de culture sur brûlis ont été récemment découvertes sur Marie Galante.
Parmi les divers flux migratoires venant de l’Amérique du Sud vers les Petites Antilles on en distingue deux en particulier.
Les Arawaks
Les Arawaks, seraient arrivés en pirogue dans les Antilles depuis le Nord du Venezuela, au début de l’ère chrétienne.
Ils y introduisent alors l’agriculture sur brûlis et la culture du manioc, qui constitue avec la chasse et la pêche, les principales sources de subsistance.
Pour s’abriter, ils construisent des petits villages constitués de carbets.
Cette période sera marquée par la fabrication de céramiques servant à contenir le manioc. De nombreux vestiges de ces céramiques ont été retrouvés dans les petites Antilles.
Les Caraïbes
L’autre peuple qui aurait envahi les îles de Guadeloupe serait les Kalinagos, également appelés Caraïbes.
Selon le mythe, à leur arrivé ils auraient massacrés les Arawaks. Selon les écrits de Christophe Colomb, ces derniers auraient fait une description terrifiante des Caraïbes qui auraient pratiqués le cannibalisme.
Ce mythe a néanmoins été démenti par le père Raymond Breton, premier ethnographe des amérindiens et auteur du dictionnaire français Caraïbes au 17è siècle.
Il se pourrait bien que les Arawaks et Caraïbes formèrent un seul et même peuple. C’est à cette époque que le nom de « Karukéra », en indien Caraïbes « l’île aux belles eaux », a été donné à la Guadeloupe.
En parlant de caraïbe, le père Labat, chroniqueur de l'époque, déclarait "qu'aucune nation de la terre n'était plus jalouse de son indépendance que ces insulaires et pour montrer la fierté de leurs sentiments il ajoutait : regarder de travers un caraïbe, c'est le battre, et le battre, c'est le tuer ou être tué par lui".
Découverte par Christophe Colomb
L'histoire moderne de la Guadeloupe commence en novembre 1493, lorsque Christophe Colomb aperçoit, lors de son deuxième voyage, La Désirade puis Marie-Galante et arrive sur l'île de la Basse-Terre le 4 novembre.
Il note l'importance de la présence de l'eau, notamment en voyant les chutes du Carbet. Il nomme l'île Santa Maria de Guadalupe de Estremadura.
Mais ces petites îles n’intéressent pas les Espagnols qui cherchent de l’or. Ils repartent.
Les français arrivent en 1635…
À partir de 1635, Charles Liènard de l'Olive et Jean du Plessis d'Ossonville prennent possession de la Guadeloupe au nom de la Compagnie des îles d'Amérique, créée le 12 février 1635 par le cardinal de Richelieu afin d'élargir le champ d'intervention de la Compagnie de Saint-Christophe, dans le but d'y développer notamment la culture du tabac pour l'exporter vers la France.
C'est le début de la colonisation de l'archipel.
Ces débuts sont difficiles. Une famine décime en 1635 une partie des colons.
Les français ne parviennent pas à faire travailler les Caraïbes dans les champs. Mais, suite à une décision papale, faisant elle-même suite à la Controverse de Valladolid,, il est interdit de mettre les indiens en esclavage, ce que le roi entérine en 1640, par un édit.
Les rapports entre les Amérindiens, qui leur fournissent des vivres, et les Français, se tendent rapidement, dès lors que ces derniers étendent leurs terres au détriment des populations indigènes, se transformant en guerres ouvertes.
En 1643, les premiers esclaves noirs débarquent des bateaux, amenés d’Afrique pour faire pousser la canne à sucre…
En 1660, malgré la signature du traité au Fort St-Charles de Basse Terre en 1660, par les représentants français, anglais et une quinzaine de chefs amérindiens qui accorde aux Caraïbes le statut « d’entité nationale », les amérindiens vont finalement peu à peu disparaître.
En moins de deux siècles, le peuple sera en partie anéanti, notamment par les soldats du gouverneur français Charles Houël et contaminé par la maladie. Quelques rescapés seront chassés sur l’île la Dominique où leurs descendants vivent encore aujourd’hui.
Ils restent des descendants des Caraïbes en Guadeloupe, où on les appellent les "rouges", au vu de leur teint cuivré.
Le Parc Archéologiques des Roches Gravées
22 roches portant près de 230 gravures forment un ensemble particulièrement intéressant de pétroglyphes.
Ce site est l'un des plus complexes et des plus riches de l'art rupestre et pré-colombien des Petites Antilles.
Ce gisement archéologique, situé dans un parc à la végétation luxuriante reste encore une énigme pour les historiens. Les motifs représentent des visages seuls ou avec des corps voire des visages se superposant à la manière des totems, des formes géométriques ou encore des représentations animales. Leur fonction serait religieuse.
Ce parc d'une superficie d'un hectare est également un superbe jardin. Les espèces végétales endémiques à la Caraïbe y sont présentées comme le coton, les balisiers, les lataniers ou encore le fameux et mystérieux figuier maudit.
N'hésitez pas à sortir des sentiers battus en visitant ce parc.
Il y a des visites guidées, sur l'Histoire mais aussi la faune et la flore, visites très intéressantes où un guide répond aux questions.
Pour ceux qui veulent aller plus loin, le livre La vie quotidienne des indiens Caraïbes aux Petites Antilles de Laurence Verrand
ou alors Voyage aux Isles de Jean-Baptiste Labat
Les figuiers maudits, magnifiques dans le parc
Le figuier maudit est un arbre à absolument découvrir :
- parce qu'il est remarquable dans la nature (son système de développement est unique dans la botanique, une croissance rapide jusqu'à plus de 30 mètres de hauteur avec sa technique bien à lui pour s'imposer en forêt tropicale).
- parce qu'il est à l'origine d'intrigues. (vous entendrez beaucoup d'histoires à son propos dans toute l’île...).
Qu'est ce qu'un Figuier Maudit et d'où lui vient son joli sobriquet ? Le figuier maudit est un Ficus. C'est un des figuiers étrangleurs (nom vernaculaire c'est à dire donné à un ensemble d'espèces).
On ne peut pas comprendre le figuier maudit sans savoir ce qu'est le figuier étrangleur, apprenons en plus sur ces espèces d'arbres pas comme les autres.
Si l'on dit de ce figuier qu'il est étrangleur, c'est pour une bonne raison : son système de développement étouffant.
En effet, lorsqu'une guêpe, une chauve-souris ou un oiseau dissémine une des graines d'un figuier étrangleur par exemple au dessus d'une branche d'un autre arbre, un développement particulièrement étonnant va se mettre naturellement en marche grâce à un réseau de racines aériennes :
• La graine va lancer des racines aériennes vers le sol
• La graine va ensuite lancer des racines aériennes vers le sommet de l'arbre hôte
• En attendant, la graine se développera en puissant les nutriments de l'arbre qui la loge
En parlant de botanique, venez rêver sous les figuiers maudits, magnifiques, entrelacs de végétation exubérante et étonnante.
Venez voir la Guadeloupe autrement !
Pour découvrir le Parc Archéologiques des Roches Gravées avec une visite guidée, cliquez ici
Les alizés l’auraient portée là, sous les tropiques, et cette indolente s’y serait plu - ne pouvant d’ailleurs plus bouger ses vastes ailes chargées de gommiers, de fougères, d’acomats-boucans et de palmistes-montagnes. Un vrai rêve de peintre obnubilé par le vert et le bleu.
Guadeloupe si douce, abandonnée : longues plages blanches de Sainte-Anne, plages noires de Trois-Rivières, anses bordées de mangroves et de cocotiers. Une île tropicale, grouillante et sonore de vie.
Le volcan domine le paysage, Soufrière qui bouillonne, totem menaçant de la Guadeloupe, qui semble dormir pour l’éternité.
Période pré-colombienne
Cette période de l’histoire reste assez sombre car peu de preuves et de traces révèlent les us et coutumes des peuples amérindiens présents sur l’archipel avant l’arrivée des européens.
Comme les autres îles des Petites Antilles, on suppose que la Guadeloupe est occupée par des groupes amérindiens dès 1600 avant J.-C. Des traces de culture sur brûlis ont été récemment découvertes sur Marie Galante.
Parmi les divers flux migratoires venant de l’Amérique du Sud vers les Petites Antilles on en distingue deux en particulier.
Les Arawaks
Les Arawaks, seraient arrivés en pirogue dans les Antilles depuis le Nord du Venezuela, au début de l’ère chrétienne.
Ils y introduisent alors l’agriculture sur brûlis et la culture du manioc, qui constitue avec la chasse et la pêche, les principales sources de subsistance.
Pour s’abriter, ils construisent des petits villages constitués de carbets.
Cette période sera marquée par la fabrication de céramiques servant à contenir le manioc. De nombreux vestiges de ces céramiques ont été retrouvés dans les petites Antilles.
Les Caraïbes
L’autre peuple qui aurait envahi les îles de Guadeloupe serait les Kalinagos, également appelés Caraïbes.
Selon le mythe, à leur arrivé ils auraient massacrés les Arawaks. Selon les écrits de Christophe Colomb, ces derniers auraient fait une description terrifiante des Caraïbes qui auraient pratiqués le cannibalisme.
Ce mythe a néanmoins été démenti par le père Raymond Breton, premier ethnographe des amérindiens et auteur du dictionnaire français Caraïbes au 17è siècle.
Il se pourrait bien que les Arawaks et Caraïbes formèrent un seul et même peuple. C’est à cette époque que le nom de « Karukéra », en indien Caraïbes « l’île aux belles eaux », a été donné à la Guadeloupe.
En parlant de caraïbe, le père Labat, chroniqueur de l'époque, déclarait "qu'aucune nation de la terre n'était plus jalouse de son indépendance que ces insulaires et pour montrer la fierté de leurs sentiments il ajoutait : regarder de travers un caraïbe, c'est le battre, et le battre, c'est le tuer ou être tué par lui".
Découverte par Christophe Colomb
L'histoire moderne de la Guadeloupe commence en novembre 1493, lorsque Christophe Colomb aperçoit, lors de son deuxième voyage, La Désirade puis Marie-Galante et arrive sur l'île de la Basse-Terre le 4 novembre.
Il note l'importance de la présence de l'eau, notamment en voyant les chutes du Carbet. Il nomme l'île Santa Maria de Guadalupe de Estremadura.
Mais ces petites îles n’intéressent pas les Espagnols qui cherchent de l’or. Ils repartent.
Les français arrivent en 1635…
À partir de 1635, Charles Liènard de l'Olive et Jean du Plessis d'Ossonville prennent possession de la Guadeloupe au nom de la Compagnie des îles d'Amérique, créée le 12 février 1635 par le cardinal de Richelieu afin d'élargir le champ d'intervention de la Compagnie de Saint-Christophe, dans le but d'y développer notamment la culture du tabac pour l'exporter vers la France.
C'est le début de la colonisation de l'archipel.
Ces débuts sont difficiles. Une famine décime en 1635 une partie des colons.
Les français ne parviennent pas à faire travailler les Caraïbes dans les champs. Mais, suite à une décision papale, faisant elle-même suite à la Controverse de Valladolid,, il est interdit de mettre les indiens en esclavage, ce que le roi entérine en 1640, par un édit.
Les rapports entre les Amérindiens, qui leur fournissent des vivres, et les Français, se tendent rapidement, dès lors que ces derniers étendent leurs terres au détriment des populations indigènes, se transformant en guerres ouvertes.
En 1643, les premiers esclaves noirs débarquent des bateaux, amenés d’Afrique pour faire pousser la canne à sucre…
En 1660, malgré la signature du traité au Fort St-Charles de Basse Terre en 1660, par les représentants français, anglais et une quinzaine de chefs amérindiens qui accorde aux Caraïbes le statut « d’entité nationale », les amérindiens vont finalement peu à peu disparaître.
En moins de deux siècles, le peuple sera en partie anéanti, notamment par les soldats du gouverneur français Charles Houël et contaminé par la maladie. Quelques rescapés seront chassés sur l’île la Dominique où leurs descendants vivent encore aujourd’hui.
Ils restent des descendants des Caraïbes en Guadeloupe, où on les appellent les "rouges", au vu de leur teint cuivré.
Le Parc Archéologiques des Roches Gravées
22 roches portant près de 230 gravures forment un ensemble particulièrement intéressant de pétroglyphes.
Ce site est l'un des plus complexes et des plus riches de l'art rupestre et pré-colombien des Petites Antilles.
Ce gisement archéologique, situé dans un parc à la végétation luxuriante reste encore une énigme pour les historiens. Les motifs représentent des visages seuls ou avec des corps voire des visages se superposant à la manière des totems, des formes géométriques ou encore des représentations animales. Leur fonction serait religieuse.
Ce parc d'une superficie d'un hectare est également un superbe jardin. Les espèces végétales endémiques à la Caraïbe y sont présentées comme le coton, les balisiers, les lataniers ou encore le fameux et mystérieux figuier maudit.
N'hésitez pas à sortir des sentiers battus en visitant ce parc.
Il y a des visites guidées, sur l'Histoire mais aussi la faune et la flore, visites très intéressantes où un guide répond aux questions.
Pour ceux qui veulent aller plus loin, le livre La vie quotidienne des indiens Caraïbes aux Petites Antilles de Laurence Verrand
ou alors Voyage aux Isles de Jean-Baptiste Labat
Les figuiers maudits, magnifiques dans le parc
Le figuier maudit est un arbre à absolument découvrir :
- parce qu'il est remarquable dans la nature (son système de développement est unique dans la botanique, une croissance rapide jusqu'à plus de 30 mètres de hauteur avec sa technique bien à lui pour s'imposer en forêt tropicale).
- parce qu'il est à l'origine d'intrigues. (vous entendrez beaucoup d'histoires à son propos dans toute l’île...).
Qu'est ce qu'un Figuier Maudit et d'où lui vient son joli sobriquet ? Le figuier maudit est un Ficus. C'est un des figuiers étrangleurs (nom vernaculaire c'est à dire donné à un ensemble d'espèces).
On ne peut pas comprendre le figuier maudit sans savoir ce qu'est le figuier étrangleur, apprenons en plus sur ces espèces d'arbres pas comme les autres.
Si l'on dit de ce figuier qu'il est étrangleur, c'est pour une bonne raison : son système de développement étouffant.
En effet, lorsqu'une guêpe, une chauve-souris ou un oiseau dissémine une des graines d'un figuier étrangleur par exemple au dessus d'une branche d'un autre arbre, un développement particulièrement étonnant va se mettre naturellement en marche grâce à un réseau de racines aériennes :
• La graine va lancer des racines aériennes vers le sol
• La graine va ensuite lancer des racines aériennes vers le sommet de l'arbre hôte
• En attendant, la graine se développera en puissant les nutriments de l'arbre qui la loge
En parlant de botanique, venez rêver sous les figuiers maudits, magnifiques, entrelacs de végétation exubérante et étonnante.
Venez voir la Guadeloupe autrement !
Pour découvrir le Parc Archéologiques des Roches Gravées avec une visite guidée, cliquez ici