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Le
9 July 2024,
Lisa Fonssagrives (1911-1992) est née en Suède. La pratique de la danse, très jeune,
lui donne un long cou tendu, une hanche fine et une posture droite. En 1933, partie
en France pour participer à une compétition, elle décide d’y mener une carrière
de danseuse. Elle étudie avec le Français Fernand Fonssagrives, qu’elle épouse
en 1935.
Après une blessure, Fernand abandonne la danse. En guise de cadeau de convalescence, Lisa lui offre un appareil photo. C'est ainsi qu’il s'initie à cet art nouveau, son premier modèle étant son épouse, et se reconvertit dans la photographie de mode.
Pendant ce temps, en 1936, à Paris, Lisa rencontre un photographe de mode. Ce dernier lui offre de poser pour une série de chapeaux, publiée dans Vogue. Lisa devient ainsi le premier top model de l’Histoire.
Fin des années 1930, Fernand et Lisa deviennent, lui un photographe réputé, et elle un top model recherché, les clichés de Lisa étant vendus à de nombreuses publications européennes. Elle pose, pendant vingt ans, pour plus de 200 couvertures (Vogue, Harper’s Bazaar)...
En 1949, à l'apogée de sa carrière, Lisa (ici photographiée par Irving Penn) fait aussi la une du magazine "Time". Irving Penn la photographie beaucoup, par exemple posant pour lui, en 1950, dans une robe-sirène de Rochas.
"Toute mon expérience est liée à la danse. J’ai commencé par la danse, je m’y suis projetée totalement. Mannequin, je considérais mes poses comme des mouvements de danse arrêtés", assure-t-elle.
Personnalité à facettes, sa prestance épouse toutes les modes. Top model en maillot de bain sur la plage, ou dans un ensemble d’Elsa Schiaparelli, ou divine au visage hiératique voilé mousseline, si altière dans une robe Balenciaga, elle est unique, inimitable.
Quoi de commun entre ces photographies de mode, si calibrées, si policées, et celles de André Steiner, en 1936, où Lisa, naturelle, simple, joueuse, véritable tourbillon de fraicheur, danse dans un champ ? Peut-être, pour Lisa et André, l’amour de la danse et du corps féminin, celui-ci étant devenu un instrument dont ils jouent tous deux pour en extraire la beauté et la poésie.
André Steiner (1901-1978) est né en Hongrie dans une famille juive. Après la fin de la Première Guerre mondiale, il va en Autriche faire des études d’ingénieur. C'est en 1924 qu'André Steiner utilise pour la première fois un Leica. Fuyant l'antisémitisme, il part pour Paris en 1928.
Pourquoi beaucoup de grands photographes de la première moitié du 20e siècle sont-ils hongrois ?
Robert Capa en plaisantait : "il ne suffit pas d'être hongrois, encore faut-il être Juif hongrois". À la longue liste de photographes hongrois de cette époque, les plus célèbres étant Capa et Brassaï, le poète-photographe dont voici l’autoportrait, il ne faut pas oublier André Steiner, pionnier de la photographie sportive, pour qui fixer le corps des sportifs est un véritable manifeste. André Steiner, lui-même sportif accompli, champion de décathlon et entraîneur de natation, se spécialise à Paris dans ce type de cliché, encore peu exploré.
A son arrivée, il commence à travailler comme ingénieur du son, puis abandonne ce métier pour devenir photographe professionnel en 1933. Il travaille autant pour des magazines prestigieux que pour des revues plutôt légères où ses clichés de nus font merveille. Il préfère œuvrer seul plutôt que de rejoindre la considérable communauté photographique hongroise de Paris.
En 1935, il réalise une série de portraits de la danseuse suédoise Lisa Fonssagrives. Dès 1936 des photographies lui sont commandées par les magazines Vu, Paris-soir, Marianne, Harper's Bazaar, Vogue et d'autres. En 1939, il s’engage dans l’armée de l’air française, y effectuant des prises de vue aériennes. En 1940, il quitte Paris pour Cannes, et intègre la Résistance. Après la guerre, il obtient la nationalité française.
Devant les portraits de André Steiner, on ne peut que rester fasciné par sa capacité à inscrire les corps dans l'espace, au sol comme dans les airs ou dans la mer. Ses compositions d'une originalité folle nous font vivre avec des plongeurs dessinant des arabesques aériennes dans l'atmosphère. Son œuvre est une ode à la beauté du corps humain.
Toutes les photos de André Steiner, représentant Lisa Fonssagrives, datent de 1935 env. et sont au Centre Pompidou, Paris. Elles sont toutes intitulées "Lisa Fonssagrives dansant dans un champ".
Liens pour afficher les deux photos de l’en-tête, cliché no 1 et cliché no 2.
Beaucoup de ses clichés sont au Musée Nicéphore Niépce à Chalon-sur-Saône, et au Centre Pompidou à Paris.
Dans le cadre de l'Olympiade culturelle, le Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme consacre, jusqu'au 22 septembre 2024, une exposition à André Steiner, le sportif-photographe.
André Steiner a beaucoup pris de cliché de sa femme, Lily. Il en a tiré un "album de famille", intime et sensuel, nommé Ce qu'on n'a pas fini d'aimer, reflet des années 1930.
L'image de la femme périlleusement accrochée à la tour Eiffel, c'est Lisa Fonssagrives. La sirène en robe Rochas et le gracieux modèle de la robe "Homard" d'Elsa Schiaparelli, c’est elle encore. Ce beau livre "Lisa Fonssagrives-Penn, icone de la mode. Une collection particulière est incontournable pour apprécier ses plus beaux clichés.
Pour les amoureux de la photographie, cet ouvrage de référence Une Histoire de la photographie pour tous nous guide parmi plus de 440 photographies qui ont marqué son histoire, ses débuts, du 19e siècle, jusqu’à aujourd’hui.
Les Danses hongroises de Brahms, composées entre 1867 et 1880, sont inspirées d'airs populaires de danse hongroise folklorique, d'origine tzigane ou slave. N’hésitez pas à aller admirer les clichés de Lisa dansante en fredonnant la No 5 au format classique ou bien modernisée...
Prenez la pose, chantez et dansez !
Après une blessure, Fernand abandonne la danse. En guise de cadeau de convalescence, Lisa lui offre un appareil photo. C'est ainsi qu’il s'initie à cet art nouveau, son premier modèle étant son épouse, et se reconvertit dans la photographie de mode.
Pendant ce temps, en 1936, à Paris, Lisa rencontre un photographe de mode. Ce dernier lui offre de poser pour une série de chapeaux, publiée dans Vogue. Lisa devient ainsi le premier top model de l’Histoire.
Fin des années 1930, Fernand et Lisa deviennent, lui un photographe réputé, et elle un top model recherché, les clichés de Lisa étant vendus à de nombreuses publications européennes. Elle pose, pendant vingt ans, pour plus de 200 couvertures (Vogue, Harper’s Bazaar)...
En 1949, à l'apogée de sa carrière, Lisa (ici photographiée par Irving Penn) fait aussi la une du magazine "Time". Irving Penn la photographie beaucoup, par exemple posant pour lui, en 1950, dans une robe-sirène de Rochas.
"Toute mon expérience est liée à la danse. J’ai commencé par la danse, je m’y suis projetée totalement. Mannequin, je considérais mes poses comme des mouvements de danse arrêtés", assure-t-elle.
Personnalité à facettes, sa prestance épouse toutes les modes. Top model en maillot de bain sur la plage, ou dans un ensemble d’Elsa Schiaparelli, ou divine au visage hiératique voilé mousseline, si altière dans une robe Balenciaga, elle est unique, inimitable.
Quoi de commun entre ces photographies de mode, si calibrées, si policées, et celles de André Steiner, en 1936, où Lisa, naturelle, simple, joueuse, véritable tourbillon de fraicheur, danse dans un champ ? Peut-être, pour Lisa et André, l’amour de la danse et du corps féminin, celui-ci étant devenu un instrument dont ils jouent tous deux pour en extraire la beauté et la poésie.
André Steiner (1901-1978) est né en Hongrie dans une famille juive. Après la fin de la Première Guerre mondiale, il va en Autriche faire des études d’ingénieur. C'est en 1924 qu'André Steiner utilise pour la première fois un Leica. Fuyant l'antisémitisme, il part pour Paris en 1928.
Pourquoi beaucoup de grands photographes de la première moitié du 20e siècle sont-ils hongrois ?
Robert Capa en plaisantait : "il ne suffit pas d'être hongrois, encore faut-il être Juif hongrois". À la longue liste de photographes hongrois de cette époque, les plus célèbres étant Capa et Brassaï, le poète-photographe dont voici l’autoportrait, il ne faut pas oublier André Steiner, pionnier de la photographie sportive, pour qui fixer le corps des sportifs est un véritable manifeste. André Steiner, lui-même sportif accompli, champion de décathlon et entraîneur de natation, se spécialise à Paris dans ce type de cliché, encore peu exploré.
A son arrivée, il commence à travailler comme ingénieur du son, puis abandonne ce métier pour devenir photographe professionnel en 1933. Il travaille autant pour des magazines prestigieux que pour des revues plutôt légères où ses clichés de nus font merveille. Il préfère œuvrer seul plutôt que de rejoindre la considérable communauté photographique hongroise de Paris.
En 1935, il réalise une série de portraits de la danseuse suédoise Lisa Fonssagrives. Dès 1936 des photographies lui sont commandées par les magazines Vu, Paris-soir, Marianne, Harper's Bazaar, Vogue et d'autres. En 1939, il s’engage dans l’armée de l’air française, y effectuant des prises de vue aériennes. En 1940, il quitte Paris pour Cannes, et intègre la Résistance. Après la guerre, il obtient la nationalité française.
Devant les portraits de André Steiner, on ne peut que rester fasciné par sa capacité à inscrire les corps dans l'espace, au sol comme dans les airs ou dans la mer. Ses compositions d'une originalité folle nous font vivre avec des plongeurs dessinant des arabesques aériennes dans l'atmosphère. Son œuvre est une ode à la beauté du corps humain.
Toutes les photos de André Steiner, représentant Lisa Fonssagrives, datent de 1935 env. et sont au Centre Pompidou, Paris. Elles sont toutes intitulées "Lisa Fonssagrives dansant dans un champ".
Liens pour afficher les deux photos de l’en-tête, cliché no 1 et cliché no 2.
Beaucoup de ses clichés sont au Musée Nicéphore Niépce à Chalon-sur-Saône, et au Centre Pompidou à Paris.
Dans le cadre de l'Olympiade culturelle, le Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme consacre, jusqu'au 22 septembre 2024, une exposition à André Steiner, le sportif-photographe.
André Steiner a beaucoup pris de cliché de sa femme, Lily. Il en a tiré un "album de famille", intime et sensuel, nommé Ce qu'on n'a pas fini d'aimer, reflet des années 1930.
L'image de la femme périlleusement accrochée à la tour Eiffel, c'est Lisa Fonssagrives. La sirène en robe Rochas et le gracieux modèle de la robe "Homard" d'Elsa Schiaparelli, c’est elle encore. Ce beau livre "Lisa Fonssagrives-Penn, icone de la mode. Une collection particulière est incontournable pour apprécier ses plus beaux clichés.
Pour les amoureux de la photographie, cet ouvrage de référence Une Histoire de la photographie pour tous nous guide parmi plus de 440 photographies qui ont marqué son histoire, ses débuts, du 19e siècle, jusqu’à aujourd’hui.
Les Danses hongroises de Brahms, composées entre 1867 et 1880, sont inspirées d'airs populaires de danse hongroise folklorique, d'origine tzigane ou slave. N’hésitez pas à aller admirer les clichés de Lisa dansante en fredonnant la No 5 au format classique ou bien modernisée...
Prenez la pose, chantez et dansez !