1830, cette année là ! (2/2)
Credits image :
Après les révoltes des "Trois Glorieuses" (27, 28 et 29 Juillet 1830), Charles X abdique. Louis-Philippe Ier lui succède.

Héritées de l’Ancien Régime, les barricades (mot hérité de l’utilisation de barriques lors d’un soulèvement en… 1588) sont peu utilisées durant la Révolution française. En revanche, 1830 constitue réellement la révolution des barricades.
Dans les rues étroites du Paris d’alors, une barricade est vite installée : un véhicule mis en travers et quelques arbres suffisent à boucher le passage, avec des morceaux de bois, des tonneaux et surtout des pavés arrachés à la rue. Pendant les journées des 27, 28 et 29 Juillet, à Paris, on en compte plus de 4,000. Elles resurgissent en 1827, puis lors d’émeutes et révoltes en 1831, en 1832, en 1834 et 1839, à l’occasion de la révolution de 1848, en 1871 pendant la commune, à la Libération de Paris, dressées en 1944 contre les Allemands, en Mai 68 et… jusqu’à nos jours.

Ancien élève de David, le peintre Jean-Victor Schnetz (1787-1870) participe aux principaux chantiers décoratifs parisiens sous Louis-Philippe. A l’instar de "La Liberté guidant le Peuple" de Delacroix, la scène de "Combat devant l'Hôtel de Ville le 28 juillet 1830" (visible au Petit-Palais, à Paris) se situe sur une barricade, l’enfant blessé qui brandit le drapeau tricolore préfigurant le Gavroche de Victor Hugo.

En 1830, une série de mouvements insurrectionnels, nationalistes et libéraux se répand à travers toute l’Europe...

Pendant plusieurs siècles, la Belgique n’est que l’une des provinces des Pays-Bas. En 1830, le courant révolutionnaire coïncide avec l’émergence forte du principe des nationalités. Le chômage élevé et la hausse du prix des denrées alimentaires sont un terrain fertile pour le soulèvement populaire qui débute fin Aout 1830 à Bruxelles et s'achève en Octobre 1830 par la déclaration d'indépendance. La guerre contre les Pays-Bas commence… pour ne s’achever que fin 1832.

Gustave Wappers (1803-1874) est chargé par la ville de Bruxelles, en 1832, de représenter la révolution. Son tableau "Episode des journées de Septembre 1830 sur la place de l’Hôtel de Ville de Bruxelles", datant de 1835, est visible aux Musées royaux des Beaux-Arts, à Bruxelles. Il est dans le style de Delacroix, dont l’auteur a connu l'œuvre lors de précédents séjours à Paris.

Au matin du 24 Septembre 1830, un comité est officiellement autorisé à représenter la nouvelle autorité "belge".
Le soir même on en fait l'annonce au peuple. Un drapeau tricolore en lambeaux (noir, jaune et rouge, les couleurs de la Belgique) est au sommet, et à côté, un homme se tient avec un papier à la main : il s’agit de l’annonce faite au peuple.
De nombreux personnages portent une arme, signe que la lutte est toujours en cours. Gesticulant activement, ils se renversent les uns sur les autres. Deux femmes et un vieil homme pleurent une jeune femme qui a été tuée, une autre femme porte un bébé, un chien se promène dans la foule, bref, c'est un grand remue-ménage.
Une lumière artificielle et des nuages enfumés accentuent le sentiment d’irréalité.
Wappers s’y représente aussi, une lance à l'épaule, en pointant du doigt une boîte sur laquelle sont inscrites ses initiales. Par ce geste, il adhère à la révolution et revendique la paternité du tableau.

La Pologne disparaît en 1795, victime de l'appétit de ses voisins, Prusse, Autriche et Russie. Napoléon Ier la restaure mais le Congrès de Vienne, en 1815, place la plus grande partie du pays sous l'autorité du tsar Alexandre 1er. Celui-ci accorde une très large autonomie. Mais les étudiants, les militaires et la bourgeoisie ne s’en satisfont pas et rêvent d'un retour à l'indépendance. L'accession au trône de Nicolas Ier, très autoritaire, ravive leur opposition.
L'insurrection éclate à Varsovie en novembre 1830. L'indépendance est proclamée. Mais les insurgés, divisés et incompétents, en appellent, sans succès, aux gouvernements occidentaux. Le tsar Nicolas Ier reprend Varsovie. La répression est féroce et La Pologne devient une simple province russe.

Horace Vernet (1789-1863), peintre spécialiste des sujets militaires, est proche des milieux libéraux français soutenant l'insurrection polonaise. Le "Prométhée polonais" est une peinture allégorique. Un soldat polonais mort, en uniforme blanc, git sur le sol, le sang coulant de son front. La poignée de sabre brisé qu'il tient dans la main droite suggèrent la résistance acharnée des Polonais. L’aigle noir est l'emblème des empereurs de Russie.


Encore un peu de lecture :

Pour s’en mettre plein les yeux... C'est l’histoire d'une Pologne sans nation, mais en quête de liberté, qu'entend raconter le livre Pologne, catalogue d’une exposition au Louvre-Lens, à travers ce livre de peintures des artistes les plus illustres. Il met à l’honneur l'œuvre d’artistes ayant cherché à maintenir éveillée la conscience nationale et à affirmer l'identité culturelle polonaise.
Revenir sur la peinture polonaise du 19e siècle, c'est aussi rappeler les liens historiques entre la Pologne et la France. Aussi la période romantique polonaise est comme hantée par la figure napoléonienne...

Un brin sérieux, l’essai Chronologie de la Belgique : de 1830 à nos jours, peut se lire dans sa continuité, étant conçu comme un outil qui permet, notamment de replacer un personnage et/ou un événement dans un contexte historique, situer rapidement des faits politiques, économiques ou culturels et se familiariser, grâce à des notices biographiques, avec les acteurs marquants de l’histoire Belge.

Votre rédacteur, en guise de promenade, vous propose cette splendide bande dessinée Bruxelles, des auteurs Schuiten et Peeters, qui fait voir la ville sous un angle à la fois historique, architectural et onirique.
Bruxelles a été bouleversée par l'histoire, à l'image d'une Belgique enfin parvenue à l'indépendance en 1830. Sa capitale n'a jamais cessé d'être ouverte au monde, abritant quelques bâtiments remarquables comme l'imposant Palais de Justice, les maisons de Victor Horta ou encore les galeries royales Saint-Hubert...

Si vous l'avez loupé, la première partie de cet article est lisible ici.


Allez visiter le Panthéon (visites guidées possibles). Redevenu église sous la Restauration, n’oubliez pas que c’est suite aux "Trois Glorieuses" qu’il est "rendu aux grands hommes".

Il est possible de visiter la Bibliothèque Polonaise de Paris (visites guidées possibles) qui contient deux musées avec des manuscrits, des œuvres d'art, ainsi que des cartes et livres autour de la cartographie. Il est possible d'y visiter le Salon Chopin.

Le Petit-Palais, construit à l'occasion de l'Exposition universelle de 1900, abrite le Musée des Beaux-Arts de la ville de Paris. Il propose ses collections permanentes et des expositions. 


Joyeuse Révolution bis repetita !



Vous aussi, publiez vos propres articles
sur TartinesDeCulture !
Je m'inscris