Votre attestation, s'il vous plaît ?
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En ces temps de pandémie, ne pas oublier, avant de sortir, de remplir l’attestation de déplacement… 

Si on vous dit "Votre attestation, s'il vous plaît ?", ou bien "Où allez-vous ?", ou encore "Quelle est la raison de votre déplacement ?" ça ne vous rappelle vraiment rien ?

Si c’est un film alors c’est sûrement le classique du cinéma français "La Grande Vadrouille" qui est une aventure mouvementée et hilarante sur les routes de la France de la Seconde Guerre mondiale, porté par le duo talentueux et en pleine forme Louis de Funès/Bourville.

Car, en effet, les actuelles attestations de déplacement peuvent rappeler à certains égards la dernière guerre, quand la population doit affronter de nombreuses restrictions ainsi que le régime du Ausweis et d'autres laissez-passer. En fait, jamais le pays n'a été aussi entravé depuis la Seconde Guerre mondiale.

L'Occupation, durant la Seconde Guerre mondiale, est la période durant laquelle l'Allemagne nazie occupe militairement La France. Elle commence avec l'armistice du 22 juin 1940. Les Allemands mettent alors en place une ligne de démarcation de 1200 km entre le Nord de la France, occupé, et le Sud. La France est divisée, en plus de la ligne de démarcation, en plusieurs zones, entraînant paperasse et toute une série de laissez-passer. Pour passer la ligne de démarcation, il faut des Ausweis, ce qui fait souvent dire, dans les films, "Ausweis bitte !".

- Ausweis de Grande Frontière, pour passer la ligne de démarcation et voyager du Nord au Sud, très rarement attribués, surtout à des voyageurs de commerce. Même les ministres de Vichy n'en disposent pas.

- Ausweis de Petite Frontière, distribués à plusieurs dizaines de milliers d'exemplaires, concernant les habitants vivant le long de la ligne et dont les champs ou les maisons se trouvent de part et d'autre de la ligne de démarcation.

- Pour entrer dans les zones annexées par les Allemands (Nord et Pas-de-Calais), une sorte de passeport est nécessaire, qui en rend l'entrée très difficile.

- Pour la zone interdite (le Nord-Est jusqu'au Jura, excepté l'Alsace-Lorraine rattachée au Reich), les entrées et sorties sont aussi très rares jusqu'en 1941, date à laquelle les Allemands estiment qu'ils ont intérêt à laisser revenir les populations françaises afin qu'elles reprennent le travail.

- En 1941, une zone littorale interdite, de 10 à 20 km de large, est établie jusqu'en 1944. Il est quasiment impossible d'en sortir ou d'y entrer.

- Les contrôles dans les villes sont très nombreux. "Papier, bitte" est une phrase qui se propage. Allemands et Français se partagent la tâche, les premiers surtout à la périphérie des villes, les seconds intra-muros. Après le 1er statut des juifs institué en octobre 1940, la police française renforce les interpellations en pleine rue. Durant cette période, le régime du maréchal Pétain développe la généralisation de la carte d'identité dont l'après-guerre hérite. 


Si vous souhaitez voir des exemplaires de tous ces laissez-passer et cartes d’identité, baladez-vous dans les multiples musées en lien avec la Seconde Guerre Mondiale, petits et grands, qui parsèment la France.


Ce n'est guère difficile de trouver de la littérature et des films autour de la Seconde Guerre Mondiale. Quelques livres que votre rédacteur a beaucoup aimé :

Une série de polars qui se passent pendant et après la guerre, à Berlin La trilogie berlinoise par Philip Kerr
L'Occupation comme vous ne l'avez jamais vue dans la série de polars de Romain Slocombe avec Léon Sadorski, comme par exemple L'affaire Léon Sadorski
L'histoire de la princesse Noor, résistante, si bien décrite par Laurent Joffrin dans La princesse oubliée
Et, bien sûr, Un secret de Philippe Grimbert, tant en livre que le film avec Cécile de France et Patrick Bruel
De la même façon, n'hésitez pas à lire Suite française de Irène Nemirovsky ou à regarder le film avec Kristin Scott Thomas



N'oubliez pas, remplissez bien vos attestations de déplacements !

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