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Gaston Defferre, ici de face, a touché par deux fois son adversaire à l’avant-bras, ce qui a fait de lui le vainqueur. AFP
Le
22 January 2019,
"Si tu ne viens pas à Lagardère, Lagardère ira à toi", célèbre maxime tiré du livre Le Bossu de Paul Féval. Lagardère, toujours vainqueur en duel, grâce à la non moins célèbre "Botte de Nevers".
Une botte secrète qualifie une combinaison de mouvements d'escrime conclue par une estocade fatale. La botte de Nevers laisse à la victime une étoile sanglante entre les deux yeux. Elle nécessite des compétences acrobatiques et un maximum de promptitude et de dextérité.
Un siècle et demi plus tard, le Cercle Nevers Escrime enseigne désormais la célèbre botte à qui veut…
Le duel est interdit mais toléré sous l'Ancien Régime.
Dans le désir de braver le pouvoir royal grandissant, on se bat pour n’importe quelle raison, et au besoin on invente un prétexte concernant son honneur (privé ou public) quand l’envie vient de vouloir simplement se mesurer les armes à la main.
Le duel devient une mode, et sous l’influence des maîtres italiens, l’épée en devient l’arme quasi-exclusive avec la dague. Le résultat est qu’en quelques décennies les gentilshommes tués en duel se comptent par milliers.
Richelieu fait paraître un nouvel édit en 1626, prévoyant la peine de mort pour les contrevenants. En vain...
Après la révolution, le duel entre dans les mœurs, bénéficiant de la bienveillance des autorités. Il devient l'apanage des parlementaires et des journalistes, en quête de légitimité. Lors du duel opposant Clemenceau et Déroulède, les gendarmes sont bien présents, mais non pour arrêter les participants : ils s’emploient à contenir la foule trop nombreuse des curieux.
Le dernier duel a lieu en 1967.
Dans un jardin ombragé, chemise blanche, col ouvert, manches retroussées, deux hommes, épée à la main, se jugent, se jaugent, puis, sur un signe de l’arbitre, croisent le fer. Quatre minutes plus tard, le combat cesse un des deux duellistes ayant été touché par deux fois au bras.
Le 21 avril 1967, le maire de Marseille Gaston Defferre et le gaulliste René Ribière croisent le fer, malgré la désapprobation de De Gaulle.
La cause du duel ? La veille, lors d’un débat houleux, alors qu’il est sans cesse interrompu, Gaston Defferre apostrophe son collègue : "Taisez-vous, abruti !".
L’incident n’en reste pas là. Ribière demande des excuses, sans succès. L’offensé lui envoie derechef deux témoins pour exiger réparation. Ayant le choix des armes, il choisit l’épée...
Allez vous promener dans les musées, ils sont nombreux, comme à Saint-Etienne ou alors au Musée d'Ardouin, et vous verrez l'ingéniosité des hommes pour fabriquer des armes de duel.
Un Musée de l'Escrime et du Duel existe... Les armes de duels de Clémenceau (12 duels au total) sont visibles au Musée Clémenceau, dans Paris.
Relisez encore une fois Le Bossu de Paul Féval ou bien Les trois mousquetaires d'Alexandre Dumas.
En garde !
Une botte secrète qualifie une combinaison de mouvements d'escrime conclue par une estocade fatale. La botte de Nevers laisse à la victime une étoile sanglante entre les deux yeux. Elle nécessite des compétences acrobatiques et un maximum de promptitude et de dextérité.
Un siècle et demi plus tard, le Cercle Nevers Escrime enseigne désormais la célèbre botte à qui veut…
Le duel est interdit mais toléré sous l'Ancien Régime.
Dans le désir de braver le pouvoir royal grandissant, on se bat pour n’importe quelle raison, et au besoin on invente un prétexte concernant son honneur (privé ou public) quand l’envie vient de vouloir simplement se mesurer les armes à la main.
Le duel devient une mode, et sous l’influence des maîtres italiens, l’épée en devient l’arme quasi-exclusive avec la dague. Le résultat est qu’en quelques décennies les gentilshommes tués en duel se comptent par milliers.
Richelieu fait paraître un nouvel édit en 1626, prévoyant la peine de mort pour les contrevenants. En vain...
Après la révolution, le duel entre dans les mœurs, bénéficiant de la bienveillance des autorités. Il devient l'apanage des parlementaires et des journalistes, en quête de légitimité. Lors du duel opposant Clemenceau et Déroulède, les gendarmes sont bien présents, mais non pour arrêter les participants : ils s’emploient à contenir la foule trop nombreuse des curieux.
Le dernier duel a lieu en 1967.
Dans un jardin ombragé, chemise blanche, col ouvert, manches retroussées, deux hommes, épée à la main, se jugent, se jaugent, puis, sur un signe de l’arbitre, croisent le fer. Quatre minutes plus tard, le combat cesse un des deux duellistes ayant été touché par deux fois au bras.
Le 21 avril 1967, le maire de Marseille Gaston Defferre et le gaulliste René Ribière croisent le fer, malgré la désapprobation de De Gaulle.
La cause du duel ? La veille, lors d’un débat houleux, alors qu’il est sans cesse interrompu, Gaston Defferre apostrophe son collègue : "Taisez-vous, abruti !".
L’incident n’en reste pas là. Ribière demande des excuses, sans succès. L’offensé lui envoie derechef deux témoins pour exiger réparation. Ayant le choix des armes, il choisit l’épée...
Allez vous promener dans les musées, ils sont nombreux, comme à Saint-Etienne ou alors au Musée d'Ardouin, et vous verrez l'ingéniosité des hommes pour fabriquer des armes de duel.
Un Musée de l'Escrime et du Duel existe... Les armes de duels de Clémenceau (12 duels au total) sont visibles au Musée Clémenceau, dans Paris.
Relisez encore une fois Le Bossu de Paul Féval ou bien Les trois mousquetaires d'Alexandre Dumas.
En garde !