Le
9 February 2024,
« Je veux qu’au milieu de cent autres, on remarque une de mes œuvres au premier coup d’œil » : voilà ce que déclarait Tamara de Lempicka (de son vrai nom Maria Gorska), femme peintre d'origine polonaise, née en 1898, qui exerça son art dans les Années folles, à Paris.
La jeune Maria grandit dans un milieu privilégié et très cultivé. En voyageant avec sa grand-mère en Italie, elle découvre les peintres maniéristes (comme Pontormo) : c'est la révélation. A Saint-Pétersbourg, elle s'inscrit à l'Académie des Beaux-Arts. C'est aussi dans cette ville qu'elle rencontre Tadeusk Lempicki, avocat, qu'elle épouse en 1916. Mais la révolution bolchévique, en 1917, bouleverse les plans du couple, et Tamara part s'installer à Paris, où elle démarre une nouvelle vie et se consacre pleinement à la peinture.
Elle y étudie auprès du fauve Maurice Denis puis d'André Lhote, peintre cubiste. Un style qui aura une influence considérable sur son travail : on retrouve dans tous ses portraits un mélange de style néo classique et de formes géométriques simplifiées. Pour ses premières toiles, comme "Les deux amies", qui représentent deux femmes nues qui partagent le même lit, elle signe du nom de son époux, par crainte du scandale. Mais le tableau est si bien accueilli au Salon de 1923 qu'elle décide de signer les suivants de son vrai nom, et démarre une carrière fulgurante.
Connue pour ses portraits de femmes libres et sensuelles, à son image, Tamara de Lempicka est aussi une figure de la vie mondaine du Paris des années folles, qui ne cache pas sa bisexualité et porte un regard renouvelé sur le corps féminin, loin des diktats imposés dans un art largement dominé par les hommes.
Dans ce portrait de 1929, intitulé "Saint-Moritz", l'artiste représente une "garçonne" des Années folles dans toute sa splendeur : vestiaire androgyne, célébration du sport, féminité moderne. La pratique du ski, encore émergente, est le fait de classes sociales privilégiées. La lumière est vive, le personnage en majesté, corps et regard tournés vers le ciel, dans un cadrage serré qui rappelle la photo publicitaire ou le cinéma hollywoodien. Le rouge à lèvres éclatant répond au pull du même rouge vif.
Les portraits de Lempicka sont si singuliers qu'elle a réussi son pari : on reconnaît ses œuvres au premier coup d'œil, et elles sont devenues un véritable symbole graphique du mouvement Art déco, et d'une certaine émancipation féminine.
Sonia Zannad / Mes Sorties Culture
Ecrivez à la rédaction : szannad@messortiesculture.com
La jeune Maria grandit dans un milieu privilégié et très cultivé. En voyageant avec sa grand-mère en Italie, elle découvre les peintres maniéristes (comme Pontormo) : c'est la révélation. A Saint-Pétersbourg, elle s'inscrit à l'Académie des Beaux-Arts. C'est aussi dans cette ville qu'elle rencontre Tadeusk Lempicki, avocat, qu'elle épouse en 1916. Mais la révolution bolchévique, en 1917, bouleverse les plans du couple, et Tamara part s'installer à Paris, où elle démarre une nouvelle vie et se consacre pleinement à la peinture.
Elle y étudie auprès du fauve Maurice Denis puis d'André Lhote, peintre cubiste. Un style qui aura une influence considérable sur son travail : on retrouve dans tous ses portraits un mélange de style néo classique et de formes géométriques simplifiées. Pour ses premières toiles, comme "Les deux amies", qui représentent deux femmes nues qui partagent le même lit, elle signe du nom de son époux, par crainte du scandale. Mais le tableau est si bien accueilli au Salon de 1923 qu'elle décide de signer les suivants de son vrai nom, et démarre une carrière fulgurante.
Connue pour ses portraits de femmes libres et sensuelles, à son image, Tamara de Lempicka est aussi une figure de la vie mondaine du Paris des années folles, qui ne cache pas sa bisexualité et porte un regard renouvelé sur le corps féminin, loin des diktats imposés dans un art largement dominé par les hommes.
Dans ce portrait de 1929, intitulé "Saint-Moritz", l'artiste représente une "garçonne" des Années folles dans toute sa splendeur : vestiaire androgyne, célébration du sport, féminité moderne. La pratique du ski, encore émergente, est le fait de classes sociales privilégiées. La lumière est vive, le personnage en majesté, corps et regard tournés vers le ciel, dans un cadrage serré qui rappelle la photo publicitaire ou le cinéma hollywoodien. Le rouge à lèvres éclatant répond au pull du même rouge vif.
Les portraits de Lempicka sont si singuliers qu'elle a réussi son pari : on reconnaît ses œuvres au premier coup d'œil, et elles sont devenues un véritable symbole graphique du mouvement Art déco, et d'une certaine émancipation féminine.
Sonia Zannad / Mes Sorties Culture
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