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Monument en hommage à la Bataille de Vertières
Le
7 November 2023,
Il
y a 220 ans, à Saint-Domingue...
Hispaniola est une île des Antilles, la plus grande juste après Cuba. Depuis 1697, elle est divisée entre la France et l’Espagne.
Saint-Domingue, la partie française, est la partie occidentale de l’île. C’est, à cette époque, la colonie des Antilles Françaises la plus riche, produisant et exportant massivement sucre, café, cacao, coton, indigo vers la France.
Représentant 7% de sa population, les Blancs y sont très divisés. Les petits propriétaires, maîtres de trois à cinq esclaves, et exerçant des activités surtout artisanales ou commerciales, s’opposent aux grands planteurs propriétaires de plantations. De plus, les petits et grands propriétaires blancs s’opposent eux-mêmes aux métis et noirs libres. Sachant que les métis et noirs libres ne souhaitent surtout pas être confondus avec des esclaves.
En 1789 est déclarée "l’égalité des droits pour tous les hommes libres, y compris les métis et les noirs" mais sans abolir l’esclavage. Dans la colonie, la situation s’envenime entre partisans du gouverneur nommé suite à la Révolution, grands propriétaires, petits propriétaires, métis libres, noirs libres.
C’est dans ce contexte que la colonie s’embrase, en août 1791, à la suite de la cérémonie du Bois-Caïman, réunion d’esclaves marrons (c’est-à-dire en fuite) : environ 1000 blancs y sont tués et leurs plantations incendiées. C'est le premier grand soulèvement collectif contre l'esclavage, et le début de la révolution menée par Toussaint Louverture et Jean-Jacques Dessalines...
Sous l’influence insistante des propriétaires blancs, des négociants en produits de la colonie, mais aussi des négociants et trafiquants d’esclaves, commerce très juteux à l’époque, Bonaparte décide d'envoyer une armée de 70,000 hommes en 1801. L'expédition française de Saint-Domingue s'achève par la Bataille de Vertières, le... 18 Novembre 1803, obligeant l’armée française à capituler.
Le 1er Janvier 1804, fin de Saint-Domingue et naissance de Haïti, premier nom donné à l’île par les sociétés précolombiennes.
La révolution haïtienne a fortement marqué et effrayé les gouvernements et opinions de l’époque, en Europe et aux Etats-Unis. Pour beaucoup de peuples, en Europe et dans les Amériques, ainsi que pour les esclaves des autres pays, l’exemple de Haïti sert de modèle.
Elle est fréquemment représentée dans de nombreux monuments, sculptures et peintures, notamment à Haïti. La peinture haïtienne, révélée vers la fin des années 1940, n'a depuis jamais cessé de susciter l'intérêt d'un public de plus en plus large.
Sur le site de Vertières, un monument en métal, "Les Héros de Vertières", est érigé en 1953 et inauguré à l'occasion du 150e anniversaire de l'indépendance. Il représente six héros haïtiens, quatre hommes (dont le général Capois, vainqueur de la bataille) et deux femmes, armés et prêts à combattre pour leur liberté. Il est classé patrimoine national en 1995.
La "Bataille de Vertières" est l’objet d’un tableau coloré, datant de 2002, du peintre haïtien Favrange Valcin (1947-2010).
La "Bataille de Saint Domingue" de Janvier Suchodolski (1797-1875), peintre polonais, datant de 1845 et visible au Musée de l’Armée polonaise, à Varsovie, montre l’impact de cette révolution bien au-delà des frontières de l’île.
La cérémonie du Bois-Caïman a fait l’objet de multiples représentations picturales, par exemple celle du peintre haïtien Andre Normil (1934-2014), datant de 1990.
Ou bien celle du peintre haïtien Wilson Bigaud (1931-2010), datant de 1970.
Jean-Jacques Dessalines, grand héros haïtien, est représenté dans de multiples tableaux comme dans "Dessalines arrache le blanc du drapeau", du peintre haïtien Madsen Mompremier (1952-), datant de 1995.
Haïti, notamment la ville de Noailles, est célèbre pour ses objets en fer forgé et découpé. Le sculpteur haïtien Georges Liautaud (1899-1991) a fait une figurine de Dessalines.
Le "Serment des ancêtres", tableau de 1822 de l'artiste guadeloupéen Guillaume Guillon Lethière, représente la rencontre au sommet entre Alexandre Pétion, et le général Jean-Jacques Dessalines. C'est là que les deux leaders révolutionnaires conclurent un pacte pour vaincre l’armée de Bonaparte. Ce tableau connut une histoire bien tourmentée.
Le grand héros Toussaint Louverture continue à faire l’objet de peintures, comme le tableau du peintre haïtien Jean-Pierre Ulrik (1955-), datant de 1986.
La révolution haïtienne continue à fasciner historiens et artistes. Sans oublier les écrivains. Votre rédacteur ne peut que vous conseiller quelques pavés pour alimenter vos nuits.
Tout d'abord L'île sous la mer de Isabel Allende. Zarité Sedella, dite Tété, a neuf ans, jeune esclave captivée en Afrique, débarque en 1770 à Saint-Domingue. Elle y découvre l'univers esclavagiste, violent et arbitraire de la plantation.
Ainsi que Le soulèvement des âmes de Madison Smartt Bell. En cette fin de 18e siècle, Haïti est une contrée rongée par la malaria, hantée par la violence qui a marqué sa colonisation, déchirée entre les intérêts contradictoires de ses races (mulâtres, Blancs, Noirs déportés d'Afrique) et de ses classes (propriétaires et négociants, prêtres et soldats, affranchis et esclaves).Sur fond de plantations incendiées et de tumulte révolutionnaire, le légendaire Toussaint-Louverture se prépare à devenir le héros d'une rébellion inconcevable de violence...
Victor Hugo, nous plonge, avec Bug Jargal en 1791, à Saint-Domingue. Les esclaves noirs, menés par le mystérieux Bug-Jargal, se révoltent contre la domination des colons français. Bug-Jargal s’engage dans une lutte sans merci, mais ne peut oublier son amitié pour un jeune officier blanc, et surtout son amour pour Marie, la fiancée de ce dernier.
Comme tout finit en chanson, "Mésy Bon dyé", autrement connu comme "Merci bon Dieu" est un des classiques de musique haïtienne qui a le plus voyagé, et a été beaucoup repris par des artistes de tous horizons, rappelant au monde le destin unique de ce pays.
Mèsi Bondyé, gadé tou sa lanati poté pou nou
Mesi Bondyé, gadé kouman lamizè fini pou nou
Le 18 Novembre, une pensée pour Haïti !
Hispaniola est une île des Antilles, la plus grande juste après Cuba. Depuis 1697, elle est divisée entre la France et l’Espagne.
Saint-Domingue, la partie française, est la partie occidentale de l’île. C’est, à cette époque, la colonie des Antilles Françaises la plus riche, produisant et exportant massivement sucre, café, cacao, coton, indigo vers la France.
Représentant 7% de sa population, les Blancs y sont très divisés. Les petits propriétaires, maîtres de trois à cinq esclaves, et exerçant des activités surtout artisanales ou commerciales, s’opposent aux grands planteurs propriétaires de plantations. De plus, les petits et grands propriétaires blancs s’opposent eux-mêmes aux métis et noirs libres. Sachant que les métis et noirs libres ne souhaitent surtout pas être confondus avec des esclaves.
En 1789 est déclarée "l’égalité des droits pour tous les hommes libres, y compris les métis et les noirs" mais sans abolir l’esclavage. Dans la colonie, la situation s’envenime entre partisans du gouverneur nommé suite à la Révolution, grands propriétaires, petits propriétaires, métis libres, noirs libres.
C’est dans ce contexte que la colonie s’embrase, en août 1791, à la suite de la cérémonie du Bois-Caïman, réunion d’esclaves marrons (c’est-à-dire en fuite) : environ 1000 blancs y sont tués et leurs plantations incendiées. C'est le premier grand soulèvement collectif contre l'esclavage, et le début de la révolution menée par Toussaint Louverture et Jean-Jacques Dessalines...
Sous l’influence insistante des propriétaires blancs, des négociants en produits de la colonie, mais aussi des négociants et trafiquants d’esclaves, commerce très juteux à l’époque, Bonaparte décide d'envoyer une armée de 70,000 hommes en 1801. L'expédition française de Saint-Domingue s'achève par la Bataille de Vertières, le... 18 Novembre 1803, obligeant l’armée française à capituler.
Le 1er Janvier 1804, fin de Saint-Domingue et naissance de Haïti, premier nom donné à l’île par les sociétés précolombiennes.
La révolution haïtienne a fortement marqué et effrayé les gouvernements et opinions de l’époque, en Europe et aux Etats-Unis. Pour beaucoup de peuples, en Europe et dans les Amériques, ainsi que pour les esclaves des autres pays, l’exemple de Haïti sert de modèle.
Elle est fréquemment représentée dans de nombreux monuments, sculptures et peintures, notamment à Haïti. La peinture haïtienne, révélée vers la fin des années 1940, n'a depuis jamais cessé de susciter l'intérêt d'un public de plus en plus large.
Sur le site de Vertières, un monument en métal, "Les Héros de Vertières", est érigé en 1953 et inauguré à l'occasion du 150e anniversaire de l'indépendance. Il représente six héros haïtiens, quatre hommes (dont le général Capois, vainqueur de la bataille) et deux femmes, armés et prêts à combattre pour leur liberté. Il est classé patrimoine national en 1995.
La "Bataille de Vertières" est l’objet d’un tableau coloré, datant de 2002, du peintre haïtien Favrange Valcin (1947-2010).
La "Bataille de Saint Domingue" de Janvier Suchodolski (1797-1875), peintre polonais, datant de 1845 et visible au Musée de l’Armée polonaise, à Varsovie, montre l’impact de cette révolution bien au-delà des frontières de l’île.
La cérémonie du Bois-Caïman a fait l’objet de multiples représentations picturales, par exemple celle du peintre haïtien Andre Normil (1934-2014), datant de 1990.
Ou bien celle du peintre haïtien Wilson Bigaud (1931-2010), datant de 1970.
Jean-Jacques Dessalines, grand héros haïtien, est représenté dans de multiples tableaux comme dans "Dessalines arrache le blanc du drapeau", du peintre haïtien Madsen Mompremier (1952-), datant de 1995.
Haïti, notamment la ville de Noailles, est célèbre pour ses objets en fer forgé et découpé. Le sculpteur haïtien Georges Liautaud (1899-1991) a fait une figurine de Dessalines.
Le "Serment des ancêtres", tableau de 1822 de l'artiste guadeloupéen Guillaume Guillon Lethière, représente la rencontre au sommet entre Alexandre Pétion, et le général Jean-Jacques Dessalines. C'est là que les deux leaders révolutionnaires conclurent un pacte pour vaincre l’armée de Bonaparte. Ce tableau connut une histoire bien tourmentée.
Le grand héros Toussaint Louverture continue à faire l’objet de peintures, comme le tableau du peintre haïtien Jean-Pierre Ulrik (1955-), datant de 1986.
La révolution haïtienne continue à fasciner historiens et artistes. Sans oublier les écrivains. Votre rédacteur ne peut que vous conseiller quelques pavés pour alimenter vos nuits.
Tout d'abord L'île sous la mer de Isabel Allende. Zarité Sedella, dite Tété, a neuf ans, jeune esclave captivée en Afrique, débarque en 1770 à Saint-Domingue. Elle y découvre l'univers esclavagiste, violent et arbitraire de la plantation.
Ainsi que Le soulèvement des âmes de Madison Smartt Bell. En cette fin de 18e siècle, Haïti est une contrée rongée par la malaria, hantée par la violence qui a marqué sa colonisation, déchirée entre les intérêts contradictoires de ses races (mulâtres, Blancs, Noirs déportés d'Afrique) et de ses classes (propriétaires et négociants, prêtres et soldats, affranchis et esclaves).Sur fond de plantations incendiées et de tumulte révolutionnaire, le légendaire Toussaint-Louverture se prépare à devenir le héros d'une rébellion inconcevable de violence...
Victor Hugo, nous plonge, avec Bug Jargal en 1791, à Saint-Domingue. Les esclaves noirs, menés par le mystérieux Bug-Jargal, se révoltent contre la domination des colons français. Bug-Jargal s’engage dans une lutte sans merci, mais ne peut oublier son amitié pour un jeune officier blanc, et surtout son amour pour Marie, la fiancée de ce dernier.
Comme tout finit en chanson, "Mésy Bon dyé", autrement connu comme "Merci bon Dieu" est un des classiques de musique haïtienne qui a le plus voyagé, et a été beaucoup repris par des artistes de tous horizons, rappelant au monde le destin unique de ce pays.
Mèsi Bondyé, gadé tou sa lanati poté pou nou
Mesi Bondyé, gadé kouman lamizè fini pou nou
Le 18 Novembre, une pensée pour Haïti !
