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Déjeuner de poilu : soldat en bleu horizon, autochrome, département de la Marne, Paul Castelnau,
Le
15 May 2018,
Dès
le début du 20e siècle, les grandes armées comprennent l'intérêt des tenues sobres,
qui se fondent dans le paysage, et fonctionnelles.
Les Anglais, les premiers, dès la fin de la guerre du Transvaal, adoptent en 1902 un habit élégant et confortable de couleur kaki. La couleur kaki n'est pas une couleur franche mais plutôt un ensemble de nuances comprises entre le jaune, le vert et le marron. Son nom vient de l'adjectif persan "khāki" signifiant "poussière".
Les Russes et les Japonais, mettant à profit les enseignements de la guerre de 1905, choisissent des uniformes discrets, de couleur verdâtre pour les premiers, olive pour les seconds.
Les Allemands optent, à partir de 1907, pour une tenue de campagne soignée et peu voyante, de teinte Feldgrau, suivis en 1909 par les Italiens qui adoptent un uniforme gris-vert.
En France, on croit encore à la valeur du corps exposé et vertical du soldat, et donc le fantassin est toujours vêtu du pantalon Rouge Garance, et se distingue, été comme hiver, par une longue et inconfortable capote gris fer bleuté.
À partir de 1889, des essais d'uniformes, d'équipements et de couvre-chefs ont été proposés à l’armée, mais l'opposition est forte, le coût financier important et les indécisions ministérielles permanentes. Le Rouge Garance, c'est la France, et beaucoup doutent de l'importance de l'invisibilité dans le combat.
La guerre survient. L'armée française part habillée de neuf, mais dans ses tenues voyantes, proches de celles du Second Empire. Les envois allemands de teinture garance, évidemment, cessent et la fabrication du pantalon rouge est rapidement stoppée. Mais au bout de deux mois de campagne, il faut remplacer des centaines de milliers de pantalons usés, déchirés, troués... et les grandes manufactures lainières, celles du nord de la France, se trouvent dans les régions occupées par l'ennemi.
Les industriels français reprennent les fabrications de draps, mais sans utiliser de rouge. Le bleu clair s'impose tout naturellement, plus connu sous le nom de "bleu horizon".
La nouvelle tenue est commandée à un grand couturier, Paul Poiret, connu pour ses audaces et considéré comme un précurseur du style Art déco. Il habille le Tout Paris. Cette fois, c'est une capote qu'il doit imaginer : coupe droite, une seule rangée de boutons. Il faut faire des économies.
Les troupes sont équipées à partir du printemps 1915. Il faut encore environ un an avant que toute l'armée française en soit équipée. Très vite, la tenue Poiret est adaptée. Des poches sont rajoutées pour emporter plus de munitions. La capote, trop légère, favorise les cas de tuberculose. Un nouvel uniforme plus chaud, croisé, à doubles rangées de boutons est donc fabriqué. Mais avant de le porter, les Poilus doivent dû user leurs capotes Poiret...
Le "bleu horizon" devient rapidement le symbole du poilu de la Première Guerre mondiale. Après le conflit, en 1921, les troupes métropolitaines françaises adoptent le drap kaki, même si, en 1940, certaines troupes de l’arrière sont encore équipées d'uniformes en drap "bleu horizon"...
Les Anglais, les premiers, dès la fin de la guerre du Transvaal, adoptent en 1902 un habit élégant et confortable de couleur kaki. La couleur kaki n'est pas une couleur franche mais plutôt un ensemble de nuances comprises entre le jaune, le vert et le marron. Son nom vient de l'adjectif persan "khāki" signifiant "poussière".
Les Russes et les Japonais, mettant à profit les enseignements de la guerre de 1905, choisissent des uniformes discrets, de couleur verdâtre pour les premiers, olive pour les seconds.
Les Allemands optent, à partir de 1907, pour une tenue de campagne soignée et peu voyante, de teinte Feldgrau, suivis en 1909 par les Italiens qui adoptent un uniforme gris-vert.
En France, on croit encore à la valeur du corps exposé et vertical du soldat, et donc le fantassin est toujours vêtu du pantalon Rouge Garance, et se distingue, été comme hiver, par une longue et inconfortable capote gris fer bleuté.
À partir de 1889, des essais d'uniformes, d'équipements et de couvre-chefs ont été proposés à l’armée, mais l'opposition est forte, le coût financier important et les indécisions ministérielles permanentes. Le Rouge Garance, c'est la France, et beaucoup doutent de l'importance de l'invisibilité dans le combat.
La guerre survient. L'armée française part habillée de neuf, mais dans ses tenues voyantes, proches de celles du Second Empire. Les envois allemands de teinture garance, évidemment, cessent et la fabrication du pantalon rouge est rapidement stoppée. Mais au bout de deux mois de campagne, il faut remplacer des centaines de milliers de pantalons usés, déchirés, troués... et les grandes manufactures lainières, celles du nord de la France, se trouvent dans les régions occupées par l'ennemi.
Les industriels français reprennent les fabrications de draps, mais sans utiliser de rouge. Le bleu clair s'impose tout naturellement, plus connu sous le nom de "bleu horizon".
La nouvelle tenue est commandée à un grand couturier, Paul Poiret, connu pour ses audaces et considéré comme un précurseur du style Art déco. Il habille le Tout Paris. Cette fois, c'est une capote qu'il doit imaginer : coupe droite, une seule rangée de boutons. Il faut faire des économies.
Les troupes sont équipées à partir du printemps 1915. Il faut encore environ un an avant que toute l'armée française en soit équipée. Très vite, la tenue Poiret est adaptée. Des poches sont rajoutées pour emporter plus de munitions. La capote, trop légère, favorise les cas de tuberculose. Un nouvel uniforme plus chaud, croisé, à doubles rangées de boutons est donc fabriqué. Mais avant de le porter, les Poilus doivent dû user leurs capotes Poiret...
Le "bleu horizon" devient rapidement le symbole du poilu de la Première Guerre mondiale. Après le conflit, en 1921, les troupes métropolitaines françaises adoptent le drap kaki, même si, en 1940, certaines troupes de l’arrière sont encore équipées d'uniformes en drap "bleu horizon"...