Le
16 November 2024,
Si vous avez déjà pris le train à la gare Saint-Lazare, à Paris, vous avez sûrement remarqué ces sculptures monumentales – 5 mètres de haut, tout de même - plantées sur le parvis. L'une est une accumulation d'horloges en bronze toutes arrêtées à une heure différente ; l'autre montre des valises et des sacs de voyage en bronze empilées de manière un peu chaotique, qui semblent en équilibre précaire.
En 1985, Arman reçoit une commande de l’État pour la création de ces deux sculptures, qui se nomment respectivement "L'heure de tous" et "Consigne à vie". Ce signataire et fer de lance de la Déclaration constitutive du Nouveau Réalisme, disparu en 2005, prônait de « nouvelles approches perceptives du réel " et un « recyclage poétique du réel urbain, industriel, publicitaire ».
L'artiste accumulait des objets usuels, témoins du cycle humain de fabrication en masse, consommation, destruction. Il fut l'un des premiers à employer directement, comme matière picturale, les objets manufacturés à une telle échelle et avec cette obsession de l'accumulation.
En choisissant des objets usuels comme base de son travail, il se rapproche du travail de "ready-made" d'un Marcel Duchamp qui le premier, n'avait pas hésité à détourner de leur usage premier des objets du quotidien tels qu'un porte bouteille ou un urinoir ; en les signant, il leur donnait le statut d'œuvre d'art.
Les œuvres d'Arman sont aussi un moyen d'anoblir ces objets tellement banals que nous finissons par ne plus les regarder, de même qu'une façon poétique d'évoquer le voyage et les déplacements quotidiens des habitants des villes : nos angoisses de retard, avec les horloges, nos bagages symboliques et concrets avec les valises. L'aventure de tous les jours, les nouveaux départs, les rendez-vous manqués, les petits et les grands drames de la vie, les retrouvailles : Arman nous rappelle qu'il se passe beaucoup de choses dans les gares et aux alentours des gares!
Mes Sorties Culture / Sonia Zannad
Ecrivez à la rédaction : szannad@messortiesculture.com
En 1985, Arman reçoit une commande de l’État pour la création de ces deux sculptures, qui se nomment respectivement "L'heure de tous" et "Consigne à vie". Ce signataire et fer de lance de la Déclaration constitutive du Nouveau Réalisme, disparu en 2005, prônait de « nouvelles approches perceptives du réel " et un « recyclage poétique du réel urbain, industriel, publicitaire ».
L'artiste accumulait des objets usuels, témoins du cycle humain de fabrication en masse, consommation, destruction. Il fut l'un des premiers à employer directement, comme matière picturale, les objets manufacturés à une telle échelle et avec cette obsession de l'accumulation.
En choisissant des objets usuels comme base de son travail, il se rapproche du travail de "ready-made" d'un Marcel Duchamp qui le premier, n'avait pas hésité à détourner de leur usage premier des objets du quotidien tels qu'un porte bouteille ou un urinoir ; en les signant, il leur donnait le statut d'œuvre d'art.
Les œuvres d'Arman sont aussi un moyen d'anoblir ces objets tellement banals que nous finissons par ne plus les regarder, de même qu'une façon poétique d'évoquer le voyage et les déplacements quotidiens des habitants des villes : nos angoisses de retard, avec les horloges, nos bagages symboliques et concrets avec les valises. L'aventure de tous les jours, les nouveaux départs, les rendez-vous manqués, les petits et les grands drames de la vie, les retrouvailles : Arman nous rappelle qu'il se passe beaucoup de choses dans les gares et aux alentours des gares!
Mes Sorties Culture / Sonia Zannad
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