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Corbeille de fleurs, Osias BEERT, peint vers 1610/1620, Peinture flamande, Le Louvre, Paris
Le
18 April 2017,
Avez-vous remarqué les jolies tulipes à motifs tigrés dans les bouquets des peintres hollandais ? Cette tulipe est la Semper Augustus.
Le début du XVIIe siècle voit se développer un engouement extraordinaire pour l’horticulture et le jardinage : les jardiniers cultivent des roses, des lys, des iris, des pivoines, des ancolies, des giroflées et des œillets, l’anémone, la jacinthe, le jasmin, le lilas et surtout la tulipe.
De la tulipe...
Les tulipes sont cultivées au Moyen Orient depuis le XIIIè siècle. Elles y sont considérées comme un objet de luxe, et ornent les jardins de Constantinople.
Elle sont introduites en Autriche au XVIè siècle.
Cette nouvelle fleur attire l'attention de Charles de L'Ecluse, grand voyageur, herboriste, passionné de botanique. Il est le premier à cultiver une importante collection de tulipes.
Il emmène avec lui ces fleurs aux Pays Bas. La fleur en exil s'acclimate, trouve des amateurs, et devient l'objet d'une véritable passion collective. Le prix des bulbes atteint des proportions extraordinaires.
Les prix flambent entre 1634 et 1637 : c'est la tulipomanie, qui est le nom donné à l'augmentation démesurée puis à l'effondrement des cours de l’oignon de tulipe au milieu du XVIIe siècle.
Le gouvernement des états de Hollande met un point final à cette bulle spéculative en régularisant le marché.
... en passant par la Semper Augustus...
Les flamands sont particulièrement friands des tulipes à motifs tigrés, les Semper Augustus.
Il se trouve que ce spécimen de tulipe est en fait contaminé par un virus qui donne l'aspect tigré à ses pétales. Les connaissances en horticulture sont limitées et les cultivateurs sont obligés de se servir uniquement de bulbes contaminés par le virus, au lieu de graines, afin d'obtenir les Semper Augustus, ce qui demande beaucoup de travail.
De plus, le rythme de reproduction des bulbes contaminés est plus lent que celui des bulbes sains, d'où une certaine rareté. Elles deviennent un produit de luxe permettant une distinction sociale.
... et par la peinture...
D’abord simple curiosité pour les botanistes, la tulipe devient un sujet à la mode pour les peintres. Les peintures du XVIIè s’inscrivent dans la tradition de la Folie et des Vanités. La tulipe occupe une grande place dans les natures mortes flamandes, souvent traitées comme des Vanités.
... pour finir par Candide de Voltaire
Voltaire, écrivain et philosophe, publie "Candide ou L’Optimisme" en 1759. Ce conte est écrit en réaction à la pensée optimiste de Leibniz, selon lequel le monde, même s’il est imparfait, a été créé par un Dieu parfait pour être le meilleur des mondes possibles. Voltaire défend au contraire l’idée que l’homme doit d’améliorer lui-même sa condition. Voilà pourquoi Candide nous dit : "Il faut cultiver notre jardin".
Allez voir l'exposition Vermeer et les flamands, au Louvre, avec une visite guidée.
N'hésitez pas à relire Candide de Voltaire.
Dans un fauteuil du jardin, dévorez Semper Augustus de Olivier Beys ou alors La Tulipe Noire de Alexandre Dumas, que vous pouvez (re)voir en film.
Et pour le suspens, toujours dans le même fauteuil, La tulipe du mal de Jörg Kastner.
Je m'en vais cultiver mon jardin et je vous laisse sur cette maxime de Pierre de Ronsard : "Vivez si m’en croyez, n’attendez à demain. Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie" !
Le début du XVIIe siècle voit se développer un engouement extraordinaire pour l’horticulture et le jardinage : les jardiniers cultivent des roses, des lys, des iris, des pivoines, des ancolies, des giroflées et des œillets, l’anémone, la jacinthe, le jasmin, le lilas et surtout la tulipe.
De la tulipe...
Les tulipes sont cultivées au Moyen Orient depuis le XIIIè siècle. Elles y sont considérées comme un objet de luxe, et ornent les jardins de Constantinople.
Elle sont introduites en Autriche au XVIè siècle.
Cette nouvelle fleur attire l'attention de Charles de L'Ecluse, grand voyageur, herboriste, passionné de botanique. Il est le premier à cultiver une importante collection de tulipes.
Il emmène avec lui ces fleurs aux Pays Bas. La fleur en exil s'acclimate, trouve des amateurs, et devient l'objet d'une véritable passion collective. Le prix des bulbes atteint des proportions extraordinaires.
Les prix flambent entre 1634 et 1637 : c'est la tulipomanie, qui est le nom donné à l'augmentation démesurée puis à l'effondrement des cours de l’oignon de tulipe au milieu du XVIIe siècle.
Le gouvernement des états de Hollande met un point final à cette bulle spéculative en régularisant le marché.
... en passant par la Semper Augustus...
Les flamands sont particulièrement friands des tulipes à motifs tigrés, les Semper Augustus.
Il se trouve que ce spécimen de tulipe est en fait contaminé par un virus qui donne l'aspect tigré à ses pétales. Les connaissances en horticulture sont limitées et les cultivateurs sont obligés de se servir uniquement de bulbes contaminés par le virus, au lieu de graines, afin d'obtenir les Semper Augustus, ce qui demande beaucoup de travail.
De plus, le rythme de reproduction des bulbes contaminés est plus lent que celui des bulbes sains, d'où une certaine rareté. Elles deviennent un produit de luxe permettant une distinction sociale.
... et par la peinture...
D’abord simple curiosité pour les botanistes, la tulipe devient un sujet à la mode pour les peintres. Les peintures du XVIIè s’inscrivent dans la tradition de la Folie et des Vanités. La tulipe occupe une grande place dans les natures mortes flamandes, souvent traitées comme des Vanités.
... pour finir par Candide de Voltaire
Voltaire, écrivain et philosophe, publie "Candide ou L’Optimisme" en 1759. Ce conte est écrit en réaction à la pensée optimiste de Leibniz, selon lequel le monde, même s’il est imparfait, a été créé par un Dieu parfait pour être le meilleur des mondes possibles. Voltaire défend au contraire l’idée que l’homme doit d’améliorer lui-même sa condition. Voilà pourquoi Candide nous dit : "Il faut cultiver notre jardin".
Allez voir l'exposition Vermeer et les flamands, au Louvre, avec une visite guidée.
N'hésitez pas à relire Candide de Voltaire.
Dans un fauteuil du jardin, dévorez Semper Augustus de Olivier Beys ou alors La Tulipe Noire de Alexandre Dumas, que vous pouvez (re)voir en film.
Et pour le suspens, toujours dans le même fauteuil, La tulipe du mal de Jörg Kastner.
Je m'en vais cultiver mon jardin et je vous laisse sur cette maxime de Pierre de Ronsard : "Vivez si m’en croyez, n’attendez à demain. Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie" !