Le
14 December 2024,
C'est l'histoire d'une statue du quatorzième siècle, une Vierge à l'enfant de style gothique, qui provient de la chapelle Saint-Aignan, située dans l'ancien cloître des chanoines, sur l'île de la Cité. De style gothique tardif, cette élégante sculpture qui mesure 1,80 m a été installée à Notre-Dame de Paris par son grand rénovateur du 19e siècle, Viollet-le-Duc, et placée au trumeau du portail de la Vierge, en remplacement de la Vierge du XIIIe siècle, détruite en 1793.
Depuis cette date, c'est elle qui symbolise la cathédrale dont l'incendie a suscité une immense émotion en avril 2019, et qui vient d'être réouverte, entièrement restaurée. Mais surtout, il faut noter l'incroyable miracle qui s'est produit : bien que la flèche en feu et en fusion se soit effondrée à ses pieds, la statue est sortie totalement indemne de ce terrible incendie! Que l'on soit croyant ou non, difficile de rester insensible à cette coïncidence. Cette Vierge d'espérance et de protection, vieille de plus de 500 ans, avec son expression étrange, est toujours là, symbole d'un monument aussi précieux qu'immortel qui inspira Victor Hugo, mais aussi d'une ville au patrimoine extraordinaire.
Dans son roman La Cathédrale, paru en 1898, l'écrivain Joris-Karl Huysmans parlait de la statue en ces termes : « Elle est à peine jolie, mais si bizarre avec son sourire joyeux éclos sur de mélancoliques lèvres ! Aperçue d’un certain côté, Elle sourit à Jésus, attentive, presque railleuse. Il semble qu’Elle attende un mot drôle de l’Enfant pour se décider à rire ; Elle est une nouvelle mère pas encore habituée aux premières caresses de son fils. Regardée d’un autre point, sous un autre angle, ce sourire, si prêt à s’épanouir, s’efface. La bouche se contracte en une apparence de moue et prédit des pleurs. Peut-être qu’en parvenant à empreindre en même temps sur la face de Notre-Dame ces deux sentiments opposés, la quiétude et la crainte, le sculpteur a voulu lui faire traduire à la fois l’allégresse de la Nativité et la douleur prévue du Calvaire. Il aurait alors portraituré, en une seule image, la Mère des Douleurs et la Mère des Joies, devancé, sans le savoir, les Vierges de La Salette et de Lourdes».
Aujourd'hui, nul doute : c'est le sourire qui l'emporte.
Mes Sorties Culture / Sonia Zannad
Ecrivez à la rédaction : szannad@messortiesculture.com
Depuis cette date, c'est elle qui symbolise la cathédrale dont l'incendie a suscité une immense émotion en avril 2019, et qui vient d'être réouverte, entièrement restaurée. Mais surtout, il faut noter l'incroyable miracle qui s'est produit : bien que la flèche en feu et en fusion se soit effondrée à ses pieds, la statue est sortie totalement indemne de ce terrible incendie! Que l'on soit croyant ou non, difficile de rester insensible à cette coïncidence. Cette Vierge d'espérance et de protection, vieille de plus de 500 ans, avec son expression étrange, est toujours là, symbole d'un monument aussi précieux qu'immortel qui inspira Victor Hugo, mais aussi d'une ville au patrimoine extraordinaire.
Dans son roman La Cathédrale, paru en 1898, l'écrivain Joris-Karl Huysmans parlait de la statue en ces termes : « Elle est à peine jolie, mais si bizarre avec son sourire joyeux éclos sur de mélancoliques lèvres ! Aperçue d’un certain côté, Elle sourit à Jésus, attentive, presque railleuse. Il semble qu’Elle attende un mot drôle de l’Enfant pour se décider à rire ; Elle est une nouvelle mère pas encore habituée aux premières caresses de son fils. Regardée d’un autre point, sous un autre angle, ce sourire, si prêt à s’épanouir, s’efface. La bouche se contracte en une apparence de moue et prédit des pleurs. Peut-être qu’en parvenant à empreindre en même temps sur la face de Notre-Dame ces deux sentiments opposés, la quiétude et la crainte, le sculpteur a voulu lui faire traduire à la fois l’allégresse de la Nativité et la douleur prévue du Calvaire. Il aurait alors portraituré, en une seule image, la Mère des Douleurs et la Mère des Joies, devancé, sans le savoir, les Vierges de La Salette et de Lourdes».
Aujourd'hui, nul doute : c'est le sourire qui l'emporte.
Mes Sorties Culture / Sonia Zannad
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