Maurizio. Cattelan, provocateur devant l'Eternel?
« La nona ora » (« La neuvième heure », qui est l’heure où le Christ est mort sur la croix, selon les Evangiles), tel est le titre de l’œuvre qui a propulsé l’italien Maurizio Cattelan au rang de superstar de l’art contemporain, en 1999 : une sculpture en cire hyperréaliste représentant Jean-Paul II au sol, s’agrippant à un crucifix, victime – improbable - de la chute d’une météorite. Exposée pour la première fois à Londres, elle provoque un véritable tollé en Pologne où elle est exposée ensuite, valant son poste à une directrice de musée. Depuis, l’image est devenue virale et l’œuvre est régulièrement exposée dans le cadre d’expositions thématiques ou monographiques.

« La nona ora » est ainsi devenue une œuvre emblématique du 20e siècle, un sommet d’ironie et d’humour pour certains, un sacrilège pour d’autres ; en tous cas, elle ne laisse personne indifférent.Cattelan, lui, soutient qu’il ne cherchait nullement à provoquer avec cette mise en scène, mais simplement donner à réfléchir sur la finitude, la souffrance, le pouvoir et la résilience. Ayant lui-même reçu une éducation religieuse – il fut enfant de chœur – il cherche, à travers ses visions fracassantes, à questionner, à susciter des réactions, à ouvrir une sorte de faille dans l’esprit et l’imagination.

Depuis « La Nona Ora », Cattelan a produit d’autres sculptures qui jouent avec nos émotions et notre perception, oscillant sans cesse entre bouffonnerie et questionnements existentiels. Mais c’est avec ce pape terrassé qu’il a ouvert une brèche dans l’histoire de la sculpture contemporaine. 
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