Credits image :
Marina Ginestà i Coloma sur le toit de l'Hôtel Colón, Plaça de Catalunya 9, Barcelone, Espagne en 1936 @ Juan Guzmán
Le
2 January 2024,
Ah,
ce doux sourire, Marina Ginestà, et cette fossette… Tes cheveux aux vents, sûre
de ta lutte et de tes convictions, la foi encore chevillée au cœur. On pourrait
rester des heures à contempler ton beau visage. Cette photo de toi, tous la
connaissent, tous la chérissent, mais qui te connaît vraiment ?
Tu es née à Toulouse en 1919 dans une famille espagnole, et, en 1930, tes parents retournent à Barcelone. C’est là que ta vie commence. Tu y vis les débuts exaltants de la IIe République, et tu milites, encore adolescente, au Parti Socialiste Unifié de Catalogne. Quand éclate la guerre, tu te retrouves dans les rangs républicains où tu travailles comme traductrice et journaliste pour aider le correspondant du journal soviétique Pravda. Ah que tu es belle sur cette photo avec ton frère !
Ah, Marina Ginestà, tu ne le sais pas encore, mais tu es dans le camp des perdants.
A la fin de la guerre, tu es faite prisonnière et tu te retrouves dans un camp de concentration où ils te gardent pendant deux mois. Avec la victoire de Franco, les Catalans républicains ont le choix entre la mort ou l’exil. Nombreux sont ceux qui trouveront refuge en France.
Ah, Marina Ginestà, toujours fuir, fuir, fuir.
Passant par les Pyrénées avec les colonnes de réfugiés, tu es évacuée à Montpellier. Alors que la France est occupée par les nazis, ces derniers traquant les communistes, tu dois t’enfuir en République Dominicaine. En 1946, la persécution du dictateur Rafael Trujillo t’oblige encore à fuir, et tu pars au Venezuela. En 1949, tu reviens en France, puis, en 1952, retournes à Barcelone. Tu reviens une dernière fois à Paris en 1978 et tu y meurs en Janvier 2014.
Ah, Marina Ginestà, si célèbre et tu ne le sais pas.
Tu es célèbre grâce à la photo prise par Juan Guzmán sur le toit de l'Hôtel Colón, Plaça de Catalunya 9, à Barcelone, le 21 juillet 1936, lors du soulèvement militaire de 1936 à Barcelone. Le cliché te montre à 17 ans, portant un uniforme militaire et posant avec un fusil. En tant que journaliste, c'est la seule fois que tu portes une arme à feu. L'image est rapidement publiée dans un journal socialiste et devient l'une des photographies les plus emblématiques de la guerre civile espagnole.
Tu n'as eu connaissance de cette photo de toi que début des années 2000.
Ah, Marina Ginestà, le symbole de la lutte des perdants. Comme tu me l’as dit "nous pensions que nous étions dans le bon camp, celui de la raison et que nous finirions par gagner la guerre, nous n’avions jamais imaginé que nous terminerions nos vies à l’étranger."
Le souvenir de tes camarades, tes compagnons de résistance qui ont pour la plupart péri, continue de flotter dans l’air. Une vie dans l’exil que tu n’aurais jamais soupçonnée…
Juan Guzmán (1911-1982), né Hans Gutmann en Allemagne, est un photographe de la guerre civile espagnole. En 1936, il rejoint l’Espagne en tant que bénévole des Brigades Internationales et change son nom en Juan Guzmán. Son image la plus célèbre est celle de Marina Ginestà. Après la guerre, il s'enfuit au Mexique où il travaille pour les principaux magazines et journaux mexicains, devenant un ami de Frida Kahlo et de son mari Diego Rivera.
De nombreux livres parlent de la Guerre d'Espagne.
Votre rédacteur vous conseille Bataille de chats de Eduardo Mendoza. Où un expert britannique en peinture débarque à Madrid en mars 1936, et trouve un Velasquez inconnu. D’où vient cette toile ? Ils veulent tous la récupérer ! Mauvaise idée que d’arriver la veille d’une guerre civile...
Excellent auteur espagnol, Victor del Arbol. Novembre 1975. Lucía rentre à Barcelone après des années d'exil, accompagnée par les cendres de son père et par les fantômes qui avaient provoqué son départ. Le général Franco agonise et avec lui une Espagne décrépite et violente. Il est alors temps de se délester du fardeau du poids des morts. Voici le thème de Le poids des morts.
Et bien sûr, incontournable, l'espoir, classique de André Malraux.
Ainsi que Pour qui sonne le glas de Ernest Hemingway, fortement inspiré de son vécu de journaliste pendant la guerre civile espagnole, dont il fait revivre l'ambiance.
Le 19 juillet 1936, la députée Dolores Ibárruri appelle à la résistance contre le fascisme dans un discours prononcé à Madrid, alors que la guerre civile espagnole a éclaté. Le slogan "No Pasarán" qu’elle prononce à plusieurs reprises devient un symbole du camp républicain et... une chanson. Slogan utilisé depuis dans d'autres conflits...
! No pasaran !
Tu es née à Toulouse en 1919 dans une famille espagnole, et, en 1930, tes parents retournent à Barcelone. C’est là que ta vie commence. Tu y vis les débuts exaltants de la IIe République, et tu milites, encore adolescente, au Parti Socialiste Unifié de Catalogne. Quand éclate la guerre, tu te retrouves dans les rangs républicains où tu travailles comme traductrice et journaliste pour aider le correspondant du journal soviétique Pravda. Ah que tu es belle sur cette photo avec ton frère !
Ah, Marina Ginestà, tu ne le sais pas encore, mais tu es dans le camp des perdants.
A la fin de la guerre, tu es faite prisonnière et tu te retrouves dans un camp de concentration où ils te gardent pendant deux mois. Avec la victoire de Franco, les Catalans républicains ont le choix entre la mort ou l’exil. Nombreux sont ceux qui trouveront refuge en France.
Ah, Marina Ginestà, toujours fuir, fuir, fuir.
Passant par les Pyrénées avec les colonnes de réfugiés, tu es évacuée à Montpellier. Alors que la France est occupée par les nazis, ces derniers traquant les communistes, tu dois t’enfuir en République Dominicaine. En 1946, la persécution du dictateur Rafael Trujillo t’oblige encore à fuir, et tu pars au Venezuela. En 1949, tu reviens en France, puis, en 1952, retournes à Barcelone. Tu reviens une dernière fois à Paris en 1978 et tu y meurs en Janvier 2014.
Ah, Marina Ginestà, si célèbre et tu ne le sais pas.
Tu es célèbre grâce à la photo prise par Juan Guzmán sur le toit de l'Hôtel Colón, Plaça de Catalunya 9, à Barcelone, le 21 juillet 1936, lors du soulèvement militaire de 1936 à Barcelone. Le cliché te montre à 17 ans, portant un uniforme militaire et posant avec un fusil. En tant que journaliste, c'est la seule fois que tu portes une arme à feu. L'image est rapidement publiée dans un journal socialiste et devient l'une des photographies les plus emblématiques de la guerre civile espagnole.
Tu n'as eu connaissance de cette photo de toi que début des années 2000.
Ah, Marina Ginestà, le symbole de la lutte des perdants. Comme tu me l’as dit "nous pensions que nous étions dans le bon camp, celui de la raison et que nous finirions par gagner la guerre, nous n’avions jamais imaginé que nous terminerions nos vies à l’étranger."
Le souvenir de tes camarades, tes compagnons de résistance qui ont pour la plupart péri, continue de flotter dans l’air. Une vie dans l’exil que tu n’aurais jamais soupçonnée…
Juan Guzmán (1911-1982), né Hans Gutmann en Allemagne, est un photographe de la guerre civile espagnole. En 1936, il rejoint l’Espagne en tant que bénévole des Brigades Internationales et change son nom en Juan Guzmán. Son image la plus célèbre est celle de Marina Ginestà. Après la guerre, il s'enfuit au Mexique où il travaille pour les principaux magazines et journaux mexicains, devenant un ami de Frida Kahlo et de son mari Diego Rivera.
De nombreux livres parlent de la Guerre d'Espagne.
Votre rédacteur vous conseille Bataille de chats de Eduardo Mendoza. Où un expert britannique en peinture débarque à Madrid en mars 1936, et trouve un Velasquez inconnu. D’où vient cette toile ? Ils veulent tous la récupérer ! Mauvaise idée que d’arriver la veille d’une guerre civile...
Excellent auteur espagnol, Victor del Arbol. Novembre 1975. Lucía rentre à Barcelone après des années d'exil, accompagnée par les cendres de son père et par les fantômes qui avaient provoqué son départ. Le général Franco agonise et avec lui une Espagne décrépite et violente. Il est alors temps de se délester du fardeau du poids des morts. Voici le thème de Le poids des morts.
Et bien sûr, incontournable, l'espoir, classique de André Malraux.
Ainsi que Pour qui sonne le glas de Ernest Hemingway, fortement inspiré de son vécu de journaliste pendant la guerre civile espagnole, dont il fait revivre l'ambiance.
Le 19 juillet 1936, la députée Dolores Ibárruri appelle à la résistance contre le fascisme dans un discours prononcé à Madrid, alors que la guerre civile espagnole a éclaté. Le slogan "No Pasarán" qu’elle prononce à plusieurs reprises devient un symbole du camp républicain et... une chanson. Slogan utilisé depuis dans d'autres conflits...
! No pasaran !