Credits image :
Peinture de Masaccio (1428)
Le
4 January 2019,
C’est à Florence que tout a commencé !
Pour définir brièvement la perspective, il s’agit, en
peinture comme dans les bas-reliefs, de créer une illusion de profondeur sur
une surface plane ou peu épaisse. En occident, elle est apparue au quinzième
siècle. Filippo Brunelleschi serait à l'origine de la promotion de la
perspective conique en 1425. Pourquoi conique ? Parce que les lignes
de fuite convergent vers un point central, comme pour former un cône, si elles
étaient visibles. Plusieurs auteurs rapportent que Brunelleschi aurait réalisé
deux expériences de géométrie appliquée sur différentes places de la ville,
expériences à l'origine de la théorisation géométrique de la perspective
conique par Alberti dans son traité De Pictura (De la peinture), en 1435.
Une action politique
Pour le grand historien de l’art Daniel Arasse, le rôle politique de Côme de Médicis a joué un rôle prépondérant dans la création de cette nouvelle façon d’organiser l’espace de la toile. A l’époque, le grand ennemi, de Côme c’est la famille Strozzi. Or en 1425, le banquier Palla Strozzi a fait peindre l’ « Adoration des mages » par Gentile di Fabriano, un triptyque gothique d’une incroyable richesse, plein d’or, de détails et de personnages (dont son propre portrait, quitte à financer le travail…). Cette commande était une façon d’affirmer sa richesse et sa suprématie dans la ville de Florence. Côme l’ancien, pour s’imposer face à cette débauche de moyens, ne pouvait pas choisir le même style, mais devait prendre son contrepied. C’est pourquoi il choisit un art sobre, typiquement toscan. Un art hérité de Giotto, avec une architecture organisée et des figures dignes. C’est ainsi qu’il fait appel à Masaccio (chapelle des Carmine), à Fra Angelico ou à Filippo Lippi pour les chapelles des Médicis. Il souhaite associer le nom des Médicis à ce style rigoureux, dans des lieux publics. Le succès de la perspective est donc d’abord lié à une opération politique de représentation du pouvoir politique.
Une révolution symbolique
Mais pourquoi la perspective a-t-elle révolutionné le monde de l’art ? Pourquoi s’est-elle imposée ? Toujours selon Daniel Arasse, avec la perspective, le monde s’organise soudain en fonction du regard du spectateur et à l’action des hommes. Le monde devient mesurable par l’homme à hauteur d’homme ; l’homme peut construire une représentation vraie de son point de vue.
Sonia Zannad / Mes sorties culture
Ecrivez à la rédaction : szannad@messortiesculture.com
Vous pouvez écouter le podcast de l'article, en cliquant ici
Une action politique
Pour le grand historien de l’art Daniel Arasse, le rôle politique de Côme de Médicis a joué un rôle prépondérant dans la création de cette nouvelle façon d’organiser l’espace de la toile. A l’époque, le grand ennemi, de Côme c’est la famille Strozzi. Or en 1425, le banquier Palla Strozzi a fait peindre l’ « Adoration des mages » par Gentile di Fabriano, un triptyque gothique d’une incroyable richesse, plein d’or, de détails et de personnages (dont son propre portrait, quitte à financer le travail…). Cette commande était une façon d’affirmer sa richesse et sa suprématie dans la ville de Florence. Côme l’ancien, pour s’imposer face à cette débauche de moyens, ne pouvait pas choisir le même style, mais devait prendre son contrepied. C’est pourquoi il choisit un art sobre, typiquement toscan. Un art hérité de Giotto, avec une architecture organisée et des figures dignes. C’est ainsi qu’il fait appel à Masaccio (chapelle des Carmine), à Fra Angelico ou à Filippo Lippi pour les chapelles des Médicis. Il souhaite associer le nom des Médicis à ce style rigoureux, dans des lieux publics. Le succès de la perspective est donc d’abord lié à une opération politique de représentation du pouvoir politique.
Une révolution symbolique
Mais pourquoi la perspective a-t-elle révolutionné le monde de l’art ? Pourquoi s’est-elle imposée ? Toujours selon Daniel Arasse, avec la perspective, le monde s’organise soudain en fonction du regard du spectateur et à l’action des hommes. Le monde devient mesurable par l’homme à hauteur d’homme ; l’homme peut construire une représentation vraie de son point de vue.
Sonia Zannad / Mes sorties culture
Ecrivez à la rédaction : szannad@messortiesculture.com
Vous pouvez écouter le podcast de l'article, en cliquant ici