Le
9 October 2022,
L'écrivain Daniel Pennac et sa liste des droits du lecteur nous a inspiré cette petite liste (non exhaustive) des 10 droits fondamentaux du visiteur de musée!
Le droit de flâner au musée
Oui, le musée c'est parfois intimidant, surtout quand on n'a pas l'habitude d'en fréquenter. Il y règne souvent un calme d'église, et le sérieux y est de mise. Mais pourquoi ne pas s'y promener comme on se promènerait dans une forêt? Regarder les œuvres, oui, mais aussi apprécier les lieux, observer la lumière, les gens, l'ambiance… Car un musée est d'abord un lieu de vie, et que nous sommes libres d'y déambuler comme bon nous semble. C'est un lieu hors du temps, loin des exigences de performance, alors autant en profiter.
Le droit de passer très vite devant certaines œuvres ou de sauter des salles
Oui, sans culpabilité aucune. Personne ne vous en voudra!
Le droit de changer d'avis au sujet d'une œuvre ou d'un artiste
« Qu'est-ce que c'est que ça? » On part parfois du mauvais pied avec un artiste, ou bien on sent qu'on a besoin de contexte, d'explications pour mieux appréhender son œuvre. On peut aussi découvrir une partie de son travail qui nous parle moins qu'une autre. Et inversement, nos goûts évoluent, et parfois un artiste qu'on adorait perd sa place dans notre panthéon personnel.
Le droit d'aller au musée pour voir ou revoir une seule œuvre
C'est là une vision un peu romantique de la visite au musée : imaginez que vous avez rendez-vous avec un artiste ou une œuvre, que vous y allez spécialement pour cela. A chaque visite, votre intimité grandit, vous découvrez un nouveau détail. Et en fonction de votre état, de votre âge et de votre humeur, il y a fort à parier que votre rapport à l'œuvre soit différent.
Le droit de parler aux autres visiteurs
On a parfois envie de savoir ce que les autres pensent, ou de partager un avis, une question, une émotion avec les autres visiteurs. Pourquoi ne pas tout simplement leur adresser la parole? Après tout, la visite d'un musée ou d 'une exposition est avant tout une expérience partagée, et il peut être vraiment enrichissant d'échanger ses impressions avec des inconnus.
Le droit de dessiner ou de prendre des notes
Pour garder une trace de ses impressions, pouvoir faire des recherches au sujet d'une technique, d'un style, d'une œuvre qui vous intrigue, il est très utile de prendre des notes : impossible de se souvenir de tout! Autre option, très compatible avec la première, s'amuser à dessiner ce qui nous plaît, même quand on n'est pas très doué. Cela permet d'observer différemment et de comprendre par l'expérience certaines intentions de l'artiste. Et là aussi, de garder une trace sensible de sa visite!
Le droit de s'émouvoir
Il est difficile parfois de rester de marbre devant la beauté, la violence, la justesse ou le chaos de certaines œuvres d'art. Observer les émotions contradictoires que l'on ressent, ou l'absence d'émotions, est une source d'informations précieuse, car les artistes sont précisément là pour nous interpeller, apporter un témoignage sur le monde qui nous entoure, questionner nos cadres de pensée, titiller notre créativité et notre capacité à nous ouvrir à des formes d'expression parfois très éloignées de ce que nous connaissons.
Le droit de ne rien comprendre et le droit de s'informer
Il faut l'admettre : dans une myriade de courants artistiques, d'œuvres, de supports, de formats, de propositions, il n'est pas facile de s'y retrouver. Et très souvent, nous sommes confrontés au fait que nous ne comprenons pas, ou que nous manquons de clés pour aborder tel ou tel travail. D'abord, soyons réalistes et modestes : si vous n'êtes pas un spécialiste qui baigne dans le monde de l'art depuis toujours (et encore, personne ne sait tout sur tout!!), c'est parfaitement normal, et la modestie est de mise. En outre, notre mémoire est extrêmement faillible, il faut régulièrement la rafraîchir. Mais il importe aussi de vous faire confiance : ce n'est pas la première fois que vous voyez une œuvre d'art, et votre expérience d'humain vous donne déjà le droit de ressentir quelque chose, avant même de comprendre. Votre connaissance du monde, quel que soit votre réalité, vous offre forcément quelques clés de compréhension que vous pourrez, si vous le souhaitez, vérifier ou compléter en vous informant. Les visites guidées, pour cela, sont un excellent moyen de s'y retrouver, avec la possibilité en plus de poser des questions en direct et de demander des conseils pour aller plus loin.
Le droit de regarder une œuvre très longtemps
Si vous avez envie d'essayer la méditation, mais que cela vous semble difficile, rien de tel que le calme du musée pour tenter l'expérience. Choisissez une œuvre qui vous inspire et installez-vous en face d'elle, en laissant flotter votre regard et sans contrainte de temps. C'est un moment suspendu, un apprentissage de la patience, une expérience de déconnexion totale dans un monde qui va trop vite. Dans son livre Histoire de peintures, le grand historien de l'art Daniel Arasse écrit ceci : « Comme le disent les Goncourt à propos d’un tableau de Chardin, à un certain moment « la peinture se lève », et suscite alors une véritable émotion. De quel type est cette émotion, c’est difficile à dire. (…) En ce qui me concerne, car il y a bien sûr pas de règle générale, je dirais que c’est le sentiment que dans cette œuvre là il y a quelque chose qui pense, et qui pense sans mots. »
Le droit de rêver
Au même titre que la lecture ou le cinéma, l'art est un espace qui donne à rêver, qui ouvre grand les portes de l'imaginaire. Il est possible, grâce aux œuvres d'art, de se projeter à une autre époque. Ou bien d'imaginer le moment de sa création. D'entamer un dialogue imaginaire avec l'artiste. Ou encore de se "faire un film" en entrant dans l'univers que l'on a sous les yeux. Les œuvres sont autant de fenêtres qui s'ouvrent sur la richesse de votre imaginaire!
Mes Sorties Culture / Sonia Zannad
szannad@messortiesculture.com
Le droit de flâner au musée
Oui, le musée c'est parfois intimidant, surtout quand on n'a pas l'habitude d'en fréquenter. Il y règne souvent un calme d'église, et le sérieux y est de mise. Mais pourquoi ne pas s'y promener comme on se promènerait dans une forêt? Regarder les œuvres, oui, mais aussi apprécier les lieux, observer la lumière, les gens, l'ambiance… Car un musée est d'abord un lieu de vie, et que nous sommes libres d'y déambuler comme bon nous semble. C'est un lieu hors du temps, loin des exigences de performance, alors autant en profiter.
Le droit de passer très vite devant certaines œuvres ou de sauter des salles
Oui, sans culpabilité aucune. Personne ne vous en voudra!
Le droit de changer d'avis au sujet d'une œuvre ou d'un artiste
« Qu'est-ce que c'est que ça? » On part parfois du mauvais pied avec un artiste, ou bien on sent qu'on a besoin de contexte, d'explications pour mieux appréhender son œuvre. On peut aussi découvrir une partie de son travail qui nous parle moins qu'une autre. Et inversement, nos goûts évoluent, et parfois un artiste qu'on adorait perd sa place dans notre panthéon personnel.
Le droit d'aller au musée pour voir ou revoir une seule œuvre
C'est là une vision un peu romantique de la visite au musée : imaginez que vous avez rendez-vous avec un artiste ou une œuvre, que vous y allez spécialement pour cela. A chaque visite, votre intimité grandit, vous découvrez un nouveau détail. Et en fonction de votre état, de votre âge et de votre humeur, il y a fort à parier que votre rapport à l'œuvre soit différent.
Le droit de parler aux autres visiteurs
On a parfois envie de savoir ce que les autres pensent, ou de partager un avis, une question, une émotion avec les autres visiteurs. Pourquoi ne pas tout simplement leur adresser la parole? Après tout, la visite d'un musée ou d 'une exposition est avant tout une expérience partagée, et il peut être vraiment enrichissant d'échanger ses impressions avec des inconnus.
Le droit de dessiner ou de prendre des notes
Pour garder une trace de ses impressions, pouvoir faire des recherches au sujet d'une technique, d'un style, d'une œuvre qui vous intrigue, il est très utile de prendre des notes : impossible de se souvenir de tout! Autre option, très compatible avec la première, s'amuser à dessiner ce qui nous plaît, même quand on n'est pas très doué. Cela permet d'observer différemment et de comprendre par l'expérience certaines intentions de l'artiste. Et là aussi, de garder une trace sensible de sa visite!
Le droit de s'émouvoir
Il est difficile parfois de rester de marbre devant la beauté, la violence, la justesse ou le chaos de certaines œuvres d'art. Observer les émotions contradictoires que l'on ressent, ou l'absence d'émotions, est une source d'informations précieuse, car les artistes sont précisément là pour nous interpeller, apporter un témoignage sur le monde qui nous entoure, questionner nos cadres de pensée, titiller notre créativité et notre capacité à nous ouvrir à des formes d'expression parfois très éloignées de ce que nous connaissons.
Le droit de ne rien comprendre et le droit de s'informer
Il faut l'admettre : dans une myriade de courants artistiques, d'œuvres, de supports, de formats, de propositions, il n'est pas facile de s'y retrouver. Et très souvent, nous sommes confrontés au fait que nous ne comprenons pas, ou que nous manquons de clés pour aborder tel ou tel travail. D'abord, soyons réalistes et modestes : si vous n'êtes pas un spécialiste qui baigne dans le monde de l'art depuis toujours (et encore, personne ne sait tout sur tout!!), c'est parfaitement normal, et la modestie est de mise. En outre, notre mémoire est extrêmement faillible, il faut régulièrement la rafraîchir. Mais il importe aussi de vous faire confiance : ce n'est pas la première fois que vous voyez une œuvre d'art, et votre expérience d'humain vous donne déjà le droit de ressentir quelque chose, avant même de comprendre. Votre connaissance du monde, quel que soit votre réalité, vous offre forcément quelques clés de compréhension que vous pourrez, si vous le souhaitez, vérifier ou compléter en vous informant. Les visites guidées, pour cela, sont un excellent moyen de s'y retrouver, avec la possibilité en plus de poser des questions en direct et de demander des conseils pour aller plus loin.
Le droit de regarder une œuvre très longtemps
Si vous avez envie d'essayer la méditation, mais que cela vous semble difficile, rien de tel que le calme du musée pour tenter l'expérience. Choisissez une œuvre qui vous inspire et installez-vous en face d'elle, en laissant flotter votre regard et sans contrainte de temps. C'est un moment suspendu, un apprentissage de la patience, une expérience de déconnexion totale dans un monde qui va trop vite. Dans son livre Histoire de peintures, le grand historien de l'art Daniel Arasse écrit ceci : « Comme le disent les Goncourt à propos d’un tableau de Chardin, à un certain moment « la peinture se lève », et suscite alors une véritable émotion. De quel type est cette émotion, c’est difficile à dire. (…) En ce qui me concerne, car il y a bien sûr pas de règle générale, je dirais que c’est le sentiment que dans cette œuvre là il y a quelque chose qui pense, et qui pense sans mots. »
Le droit de rêver
Au même titre que la lecture ou le cinéma, l'art est un espace qui donne à rêver, qui ouvre grand les portes de l'imaginaire. Il est possible, grâce aux œuvres d'art, de se projeter à une autre époque. Ou bien d'imaginer le moment de sa création. D'entamer un dialogue imaginaire avec l'artiste. Ou encore de se "faire un film" en entrant dans l'univers que l'on a sous les yeux. Les œuvres sont autant de fenêtres qui s'ouvrent sur la richesse de votre imaginaire!
Mes Sorties Culture / Sonia Zannad
szannad@messortiesculture.com