Le
26 July 2024,
Leandro Erlich, artiste argentin expert des installations en « trompe-l'oeil », s'est fait connaître dès 2001 à la Biennale de Venise avec Swimming Pool, une piscine pas comme les autres installée depuis de façon permanente au musée de Kanazawa au Japon. Ses installation mettent le plus souvent en scène des éléments architecturaux familiers, construits à l’échelle humaine : une porte, des fenêtres, un escalier, un ascenseur, une chambre, une laverie…ou une piscine.
En tant que visiteur, on est invité à entrer en contact avec l'installation. On croit « reconnaître » la situation, les objets présentés, mais l'artiste déjoue en permanence nos attentes et nos perceptions. Chacun devient d'ailleurs acteur de l'installation, les uns observent les autres et sont pris dans un jeu d'interactions à chaque fois inédit, et toujours ludique. La piscine, qui est sans doute l'œuvre la plus connue de Leandro Erlich, est aussi celle qui permet le mieux de comprendre sa démarche.
Si elle ressemble en tous points à une piscine ordinaire – les reflets, la déformation des corps dans l'eau, la couleur, le mouvement de l'eau à sa surface - elle est pourtant très différente : on peut y entrer tout habillé et sans se mouiller! Deux groupes sont en présence : ceux qui se trouvent autour du bassin, et ceux qui se trouvent dans le bassin et au sec, qui entrent par le sous-sol. Ce qui les sépare, ce sont deux plaques acryliques transparentes.
Entre les deux, 30 centimètres de vide remplis d'eau. Pour que l'œuvre paraisse encore plus réaliste, l'artiste a placé environ 15 cm d'eau au dessus du premier verre acrylique. Vu du dessus, le bassin est donc rempli de visiteurs tout habillés, qui ont l'air entièrement immergés ; tandis que ces derniers voient les silhouettes floues des autres se dessiner au-dessus de la surface! Avec Erlich, l'existence matérielle est mise en doute par des dispositifs en trompe-l'œil.
Dans ce jeu d’illusions, d’inversions et de réflexions, le visiteur est invité à faire l’expérience des dons d’illusionniste de l’artiste. Mais il nous contraint aussi à dépasser la fascination du phénomène optique envisager notre environnement d'un autre œil : est-ce que ce qui m'entoure est bien conforme à ce que je crois percevoir?
Au lieu de créer une œuvre ou un espace, l'artiste crée ainsi une expérience partagée qui permet de questionner notre propre présence et nos interactions avec ce qui nous entoure.
Sonia Zannad / Mes Sorties Culture
Ecrivez à la rédaction : szannad@messortiesculture.com
En tant que visiteur, on est invité à entrer en contact avec l'installation. On croit « reconnaître » la situation, les objets présentés, mais l'artiste déjoue en permanence nos attentes et nos perceptions. Chacun devient d'ailleurs acteur de l'installation, les uns observent les autres et sont pris dans un jeu d'interactions à chaque fois inédit, et toujours ludique. La piscine, qui est sans doute l'œuvre la plus connue de Leandro Erlich, est aussi celle qui permet le mieux de comprendre sa démarche.
Si elle ressemble en tous points à une piscine ordinaire – les reflets, la déformation des corps dans l'eau, la couleur, le mouvement de l'eau à sa surface - elle est pourtant très différente : on peut y entrer tout habillé et sans se mouiller! Deux groupes sont en présence : ceux qui se trouvent autour du bassin, et ceux qui se trouvent dans le bassin et au sec, qui entrent par le sous-sol. Ce qui les sépare, ce sont deux plaques acryliques transparentes.
Entre les deux, 30 centimètres de vide remplis d'eau. Pour que l'œuvre paraisse encore plus réaliste, l'artiste a placé environ 15 cm d'eau au dessus du premier verre acrylique. Vu du dessus, le bassin est donc rempli de visiteurs tout habillés, qui ont l'air entièrement immergés ; tandis que ces derniers voient les silhouettes floues des autres se dessiner au-dessus de la surface! Avec Erlich, l'existence matérielle est mise en doute par des dispositifs en trompe-l'œil.
Dans ce jeu d’illusions, d’inversions et de réflexions, le visiteur est invité à faire l’expérience des dons d’illusionniste de l’artiste. Mais il nous contraint aussi à dépasser la fascination du phénomène optique envisager notre environnement d'un autre œil : est-ce que ce qui m'entoure est bien conforme à ce que je crois percevoir?
Au lieu de créer une œuvre ou un espace, l'artiste crée ainsi une expérience partagée qui permet de questionner notre propre présence et nos interactions avec ce qui nous entoure.
Sonia Zannad / Mes Sorties Culture
Ecrivez à la rédaction : szannad@messortiesculture.com