Luke, celui qui voulut faire fortune 5/6
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Ne lisez pas ce récit. Ne regardez pas ce tableau. Passez votre chemin. De toute façon, vous le connaissez sans doute déjà. Et l’histoire a été racontée de mille manières différentes. Alors tâchez de l’oublier et lisez un autre post. Il y en a beaucoup sur le blog de Tartines de culture qui vous plairont bien plus que celui-ci. Et oubliez que c’est une histoire vraie. Dites vous que c’est le fruit de l’imagination. Qu’il n’y a aucun capitaine Collingwood. Aucun navire appelé le Zong. Que rien de tout ce que l’on raconte depuis 135 ans n’est arrivé.  Allez vous en. Lisez autre chose. Si vous restez, c’est à vos risques et périls.    

Une fortune à bâtir… 
L’histoire commence par une belle fin de journée avec un navire qui s’éloigne des côtes de Grande Bretagne. A son bord, le capitaine Luke Collingwood peut se montrer confiant en l’avenir. Lui, l’ancien chirurgien du « William », a obtenu de devenir, malgré son inexpérience, commandant d’un navire marchand capturé par les britanniques en début d’année. Ce navire hollandais, configuré pour la traite négrière, a été racheté par le puissant syndicat des marchands de Liverpool dirigé par James Greyson, l’ancien maire de la ville.
     
Greyson et ses associés ont accepté d’en confier le commandement à Luke Collingwood car son savoir-faire en tant que chirurgien sera un précieux atout pour jauger de la valeur marchande de leur précieuse cargaison d’ébènes. De plus, attiré par les gains substantiels, ce dernier a misé toutes ses économies dans ce voyage. Aussi, sont-ils sûrs qu’il fera au mieux de leurs intérêts communs. Le syndicat a lui même investi beaucoup d’argent dans le dangereux mais très lucratif commerce de l’esclavage et spéculé sur les gains attendus des 50 prochains voyages en vue d’assurer la domination commerciale de Liverpool sur ses rivales : Londres et Bristol.

Ils ont choisi d’acheter les esclaves dans l’enclave anglaise du Ghana, en Afrique, puis de les revendre à la Jamaïque, en évitant soigneusement les routes des colonies d’Amérique, en guerre avec l’Angleterre. De là, le navire reviendra vers l’Angleterre chargé d’épices diverses qui seront vendues, très cher, dans toute les capitales d’Europe. Pour mettre toutes les chances de leurs côtés et garantir, quoiqu’il arrive, le retour sur investissement, ils ont contracté une assurance contre les pertes de 30 livres par esclave. Ce montant, le plus élevé qui ai jamais été payé, représente près de la moitié du prix de vente escompté. Tout a été pensé pour que ce voyage se fasse sous les meilleures auspices.
 
A son retour, Luke sera alors assez riche pour s’acheter cette belle propriété dans la campagne de Hampstead Heath, dans la campagne de Londres, dont il rêve pour lui et sa femme. Mais tandis que la Grande Bretagne s’éloigne dans le brouillard et qu’il contemple le soleil couchant en rêvant à sa douce fortune, il ignore encore qu’il ne reverra jamais Londres, ni sa femme, n’aura jamais cette maison dont il rêve tant et déclenchera, dans quelques semaines, l’un des plus grands scandales de cette fin de 18e siècle. Nous sommes en 1781 et le funeste voyage du Zong vient de commencer.

30 livres annuelles 
A quelques encablures de là, sur la terre ferme, dans les hauteurs de Hampstead Heath, la jeune Dido Elizabeth Belle fête en famille ses 20 ans. Dans la magnifique propriété de Kenwood House, elle est entourée de sa chère cousine, Elizabeth Murray, de son oncle adoré William Murray ainsi que de sa tante Elizabeth Finch, la femme de William Murray.
 
Son oncle et sa tante connaissent son amour pour la campagne d’Hampstead Heath et ses idées affirmées en matière de gestion et développement des élevages. Aussi, viennent-ils de lui offrir, comme cadeau d’anniversaire, la charge de la laiterie et de la basse-cour de Kenwood House et de son personnel. Elle pourra tester ces nouvelles méthodes de gestion dont elle leur rabâche les oreilles toute la journée. Et à ce titre, elle recevra une annuité de 30 livres. Pour la plupart des individus de cette époque, c’est une somme considérable qui représente le salaire de 2 à 3 ans de travail. Grâce à elle, elle peut se permettre de concevoir son avenir hors des nécessités aristocratiques d’un mariage de raison. Elle travaillera certes, mais n’aura pas, contrairement à sa cousine Elizabeth Murray, à séduire ni se laisser séduire par un riche parti pour un mariage sans amour.
 
Cerise sur le gâteau, son oncle, qui apprécie son intelligence pratique et son application en toute chose mais surtout sa compagnie, lui propose de devenir sa secrétaire particulière et suivre l’ensemble de sa correspondance. C’est là une grande marque de confiance, qui la mettra au coeur des affaires de justice traitées par son oncle à la Cour.

Mais l’un comme l’autre ne peuvent deviner, tandis qu’ils partagent les joies d’un dîner d’anniversaire et qu’un capitaine, inconnu d’eux, s’éloigne des côtes anglaises en rêvant de son riche avenir, que cette décision les mettra au coeur d’une affaire nationale, jettera une ombre sur leur relation jusque là harmonieuse et les divisera longtemps.
 
L’effroyable beauté d’un tableau
Cette affaire, qui fera cohabiter dans la même histoire un capitaine et un armateur en quête de richesse, un lord Chief Justice et sa jeune nièce métisse, tous les anglais la connaissent : c’est celle du Zong. Ils en connaissent l’histoire véritable : celle amère et terrible de ce navire qui s’est passée, très loin de l’Angleterre, au large de la Jamaïque. Et de la décision, parmi l’une des plus abominables qui ai jamais été prise par un être humain. 

Le capitaine Collingwood ce serait enfui, épouvanté, s’il avait su qu’il agirait ainsi. C’est d’ailleurs ce qu’il fit. Mais sur le moment, mû par de puissants rêves de richesse, il ne pouvait comprendre l’énormité et la monstruosité de son acte. Et quand il l’a compris, il a préféré se laisser mourir, loin de son pays et de sa femme. 

Il existe un tableau qui nous montre le drame. Qui décrit parfaitement l’horreur de l’acte de Collingwood. Il a été peint en 1840, 59 ans après le drame. C’est une oeuvre de Joseph Mallord William Turner, le plus célèbre et important peintre de toute l’histoire anglaise. Il n’a pas fait une peinture historique au sens classique du terme. Son travail évoque plus une peinture de paysage, son genre de prédilection. Il mêle, de manière fantastique et impressionniste, sur un océan déchainé, l’acte effroyable que nous connaissons avec la beauté infinie d’un coucher de soleil. C’est une oeuvre de la maturité. 

Ce que Turner nous donne à voir tout d’abord, c’est le reflet rouge oranger du soleil sur l’océan, dessinant une sorte de paysage céleste qui occupe l’essentiel de l’espace du tableau. Le Zong n’y est qu’une ombre presque engloutie dans le seul espace lumineux et clair du tableau. Contrastant avec les nuages sombres de la tempête qui s’amoncellent au loin. Telle une allégorie de la tempête qui s’abattit sur l’Angleterre quand fut révélée la véritable histoire du Zong. Il faut un effort presque surhumain pour échapper à la beauté hypnotique de ce paysage océanique aux tons rouge sang. 

Mais si à première vue, on croirait contempler un lumineux paysage marin avec, au loin, un bateau en prise avec une mer déchainée, l’horreur du Zong est bien là. Elle se lit au premier plan en bas à droite avec ces étranges poissons, sortant des abysses, dévorant ce qui ressemble fort à des membres humains. Puis elle remonte, à gauche, à mi hauteur du tableau, vers le Zong que semble vouloir engloutir, telle une pieuvre géante, les eaux déchainées d’un typhon à l’écume blanchâtre. Le long de cette diagonale, dans le rougeoiement du soleil couchant, se lisent les traces sanglantes du festin des oiseaux charognards qui suivent des bouts de chaines que l’on devine en train de couler. Cette horreur là ne saute pas aux yeux au premier abord. Il faut regarder attentivement le tableau pour l’y lire, l’observer, en suivre le développement et la comprendre.
 
C’est là l’un des paradoxes les plus frappants et étranges de ce tableau et la preuve du génie de Turner : Il faut consentir à plonger tout entier dans la beauté apparente du tableau pour en percevoir l’hideuse vérité. En surface, elle se devine, mais se dissolve sans cesse, sans jamais vraiment disparaitre, dans le somptueux éclat de cette lumière quasi divine qui révèle, sans pourtant jamais vraiment la montrer, l’indicible abjection de l’acte de Collingwood. Turner a réussi à mêler de manière inextricable laideur et beauté dans un univers fantasmatique qui plonge dans les profondeurs de l’âme pour la dévorer de l’intérieur. Comme un rêve devenu cauchemar… 
      
L’indemnisation
Nous connaissons les faits. Nous connaissons l’histoire. Mais ce n’est pas celle-là qui fut révélée au retour du Zong. Ce qui fut raconté par James Greyson, le propriétaire du navire, c’est que le Zong avait perdu une part importante de sa cargaison d'esclaves par noyade. C’était des choses qui pouvaient arriver en mer. Après tout, les océans étaient peu sûrs, les risques commerciaux immenses et fort heureusement il y avait, depuis peu, des assurances pour cela. En conséquence, le syndicat des marchands de Liverpool demandait à ses assureurs l’indemnisation prévue, qui dans leur cas, s’élevait à 30£ par esclave.
 
Nous le savons, c’était là une somme conséquente pour l'époque. Mais les esclaves étaient une denrée très chère car elle rapportait à ses propriétaire des sommes très importantes et durant de très nombreuses années. Si vous investissiez 30 à 60 livres par esclave, soit 3 à 5 ans du salaire annuel d’un employé ou d’un domestique en Angleterre, vous deveniez propriétaire pour les 15 à 20 prochaines années, d’une force de travail taillable et corvéable à merci dont il vous faudrait juste lui fournir une nourriture quotidienne. C’était au final très rentable. 

Mais James Greyson et son syndicat ne demandaient pas le remboursement pour une poignée d’esclaves, ils exigeaient le remboursement pour 133 esclaves. 133! Jamais auparavant on avait demandé aux assureurs le remboursement pour autant d’esclaves d’un coup et jamais pour un tel montant. Soupçonnant une fraude à l’assurance ils refusèrent de payer et l’affaire fut portée en justice. 

Il faut comprendre qu’en 1781, le traffic d'esclave était devenu si phénoménalement rentable, que les guerres et les risques maritimes représentaient un risque acceptable pour les assureurs. Les contrats d’assurance des bateaux marchands, qui étaient signés à l'époque, permettaient d’obtenir une indemnité lorsque l’on se débarrassait d’une partie de sa marchandise au nom de la sécurité du bateau et si cela permettait d’épargner le reste de la cargaison. Mais comme toujours, dans les contrats, il y avait une clause, écrite en petit caractère, qui expliquait qu’au cas où les esclaves étaient malades ou même morts de maladie, l’assurance était caduque. Or c'est précisément ce que soupçonnaient les assureurs du Zong. Pour eux les 133 esclaves étaient malades et James Greyson le savait. Il connaissait cette clause puisque c’était la raison même du choix de Luke Collingwood à la barre du Zong, malgré son inexpérience en tant que capitaine. Il était chirurgien et apte à identifié les corps malades. Mais il n’y avait plus de preuve. Toutes avaient disparu, jetées par dessus bord.
 
Aussi, en première instance, les jurés donnèrent raison au propriétaire et conclurent qu'il n'y avait pas de raison de ne pas indemniser dans cette situation. Des esclaves avaient bien été noyés mais c'était pour sauver le reste de la marchandise. Et puis, après tout, ce n'était là qu'une chose ordinaire si l’on considérait que les esclaves étaient une marchandise comme une autre.
   
Le rôle joué par Olaudah Equiano 
L’histoire en serait restée là si un certain Gustave Vassa, n’avait pas dévoilé la véritable nature du drame, relançant du même coup un nouveau procès.
  
Naturellement, Vassa n’était pas son vrai nom. C’était un ancien esclave et son premier propriétaire avait trouvé amusant de lui donner le nom d’un roi suédois du 16ème siècle. Mais Vassa était un esprit supérieur. Le nom d’un roi lui convenait bien. Fut-il suédois. Brillant et déterminé, il réussit à racheter sa liberté pour la somme de 40 £ alors qu’il n’avait pas encore 20 ans révolu. Il quitta l’Amérique, peu sûre pour un affranchi et s’installa en Angleterre où il était devenu impossible de mettre un noir en esclavage depuis l’arrêt Somersett.
  
Comme c’était un jeune homme aventurier, avide de découvrir le monde il devint marin et explorateur. Il participa, entre autres, à l’expédition du naturaliste britannique Constantine John Phipps, en 1773, dans les régions arctiques et eu pour compagnon de voyage, le futur vainqueur et héros de la bataille de Trafalgar, le jeune Horatio Nelson alors âgé de 15 ans. Après quelques aventures à travers l’Amérique centrale, du sud, et aussi en Afrique, il s’installa à Londres, devint écrivain et raconta sa propre histoire dans laquelle il révéla son véritable nom : Olaudah Equiano. Puis il commença à lutter activement pour l’abolition de l’esclavage en faisant des conférences à travers toute l’Angleterre, l’Ecosse et l’Irlande.
  
Au bout de deux années de guerre avec ses colonies d’Amérique, la Grande-Bretagne comprit tout le parti qu’elle pouvait tirer d’un homme comme lui. Elle en fit le recruteur officiel des esclaves noirs à qui elle promis la liberté s’ils se retournaient contre leurs maitres rebelles - c’était là une technique que reprendrait à son compte, 80 ans plus tard, le gouvernement du Président Lincoln durant la guerre de sécession - et New York devint sa base de recrutement. C’est ainsi qu’il fit venir dans les Caraïbes et en Angleterre, des milliers d’anciens esclaves et appris la vérité sur l’affaire du Zong. Vérité qu’il s’efforça de relayer en Grande Bretagne auprès de ses amis abolitionnistes.

La vérité du Zong 
L’histoire est limpide dans sa monstruosité : le 29 novembre 1781, le Zong se dirige vers la Jamaïque, cela fait 12 semaines, qu’il a quitté l’Afrique avec, à son bord, 417 esclaves entassés. Ce qui représente une importante surcharge, d’un peu plus du tiers, par rapport au nombre d'individus prévus. Collingwood a ainsi pris une centaine d’esclaves en plus, espérant augmenter ses gains d’autant. Mais voilà qu’avec autant d’esclaves entassés, survient la maladie : des fièvres, des diarrhées, de la dysenterie et des accès de variole. Dans cette situation, il sait bien que les esclaves ne se vendront pas. Il prend alors une terrible et funeste décision : puisque les esclaves vont mourir de toute manière et en vue de mettre un terme à ses propres pertes et celle de son affréteur, qu'il pressent importantes, il décide que tous les esclaves malades, aussi bien ceux sans espoir de guérison que ceux légèrement infectés, seront jetés par dessus bord. Soit 133 esclaves en tout. Il lui suffira d’expliquer que les ressources en eau du Zong étaient en passe de s'épuiser, que son geste a permis de « sauver » le reste de la cargaison et les assureurs rembourseront les pertes. Comme pour n’importe quelle cargaison.     

En deuxième instance, en 1783, l’affaire est portée devant la Cour de Lord Mansfield. Il est évident qu’à l’époque ce n’est pas le meurtre qui pose problème et entraine ce second procès mais bien la fraude à l’assurance. Cependant, le fait est que ces deux aspects sont inextricablement liés ce qui aura des conséquences sur le regard porté par les anglais sur l’esclavage.
  
Car si les assureurs veulent d'abord faire reconnaitre que les esclaves étaient déjà malades, les abolitionnistes eux, mettent en avant le meurtre délibéré de 133 personnes en vu de gains frauduleux. Et leur angle d’attaque, brillantissime, tient en une question : peut-on se débarrasser des esclaves au même titre que des animaux?  Si c’est le cas, les assureurs seront obligés de rembourser la somme très conséquente pour l’époque de 30£ par esclave pour 133 esclaves. Mais si ce n’est pas le cas alors c’est que leur humanité est implicitement reconnue et c’est bien d’un meurtre de masse dont il est question ici.
  
En ligne de mire, il y a l'édifice tout entier du système économique de l'esclavage. La reconnaissance du meurtre fissurera tout l’ensemble et enfin on devra mettre fin à l’esclavage dans les colonies.     

Le jugement 

Les abolitionnistes ont su médiatiser l’affaire à un point tel que toute l’Angleterre est au courant du procès. Ce qui met une pression énorme sur les 3 juges, dont l’oncle de Dido Elizabeth. D’un coté ils acceptent l’indemnisation, mettant en faillite le consortium d’assurance et donc tout le système marchand basé la prise de risque, de l’autre, ils créent une situation qui met fin à l’esclavage et coule l’économie du pays tout entier. 
  
Lord Mansfield est trop rusé et aguerri politiquement pour ne pas mesurer l’enjeu et y trouver une parade. Comme à son habitude, il fait preuve d’un sens de la prudence remarquable et élabore une parade afin de ne pas porter la responsabilité de la mort de l’économie anglaise ni celles des assurances, secteur en plein développement et qu’il défend farouchement ni, surtout, faire de la Justice qu’il chérit tant, un instrument au service de quelques causes que ce soit, autre que la Justice elle même. 
  
A la surprise générale, les juges de la Cour estime que l’affaire découle uniquement et simplement d’une mauvaise gestion du navire par son capitaine et lui reproche également d’avoir surchargé son navire. Ceci est un procès pour de l’indemnisation de marchandise et restera uniquement un procès de l’indemnisation de marchandise. En conséquence, les juges refusent l’indemnisation mais ne se prononcent en aucun cas sur le caractère humain ou non des esclaves.
  
Les abolitionnistes avaient perdu mais l’histoire de l’esclavage avait atteint un nouveau moment décisif. La forte médiatisation du procès allait contribué à réveiller l’opinion publique anglaise en lui faisant connaitre la réalité et la cruauté du commerce des esclaves. Cette prise de conscience conduirait à la création de la Society for Effecting the Abolition of the Slave Trade (« Société pour l'abolition de la traite négrière ») en 1787 qui mènera à la loi votée par le Parlement britannique interdisant la traite atlantique (The Slave Trade Act) le 23 février 1807, ratifiée par le roi le 25 mars.    

Le procès marqua une rupture dans les rapports qu’entretenaient Lord Mansfield et sa nièce. Dido Elizabeth, noire, descendante d’esclave, était aux premières loges du procès en tant que secrétaire personnelle de Lord Mansfield et à ce titre, avait accès aux informations les plus complètes sur l’affaire. Et elle avait vu, son oncle, son héros, celui qui avait empêché l’esclavage en Angleterre,refuser de prendre partie contre l’esclavage dans les colonies, malgré l’horreur de ce qu’il avait appris sur la traite atlantique. Du haut de ses 23 ans, elle ne comprenait pas qu’elle était cette Justice qui laissait faire de telles ignominies au nom des intérêts d’Etat.
  
Il était temps pour elle de voir au delà de Kenwood House. De s’imaginer une vie ailleurs.

Quand à Luke Collingwood, malade comme une bonne partie de son équipage, il mourra trois jours après son arrivé à la Jamaïque, soit deux ans avant la procédure de la Cour de Londres à propos de l'affaire. Ses rêves de richesse s'étaient transformés en cauchemar et ce dernier l'avait emporté dans la tombe.
   
La semaine prochaine nous découvrirons l’ailleurs de Dido Elizabeth et la fin de sa belle histoire.
  
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