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Presse-papiers du Musée de Sars-Poteries
Le
24 November 2020,
Parmi les
fabrications de l’usine, toutes ne vont pas à l’employeur… comme la "perruque ouvrière", appelée aussi "le
travail en perruque".
Il s’agit de la fabrication, pendant le temps de travail, par un ouvrier, de petits objets, le plus souvent décoratifs, au sein même de l’usine. Pour cela il utilise des matériaux et des outils de l’usine. La perruque ouvrière est très répandue mais méconnue, la réticence à parler d’un travail illégal étant extrême chez ceux qui la pratiquent. L’expression "perruque ouvrière" provient de l’analogie avec la perruque de cheveux qui est un trompe-l’œil.
La perruque ouvrière permet de se distraire d’un travail abrutissant et répétitif. Par exemple, le travail des verriers est un travail difficile, qualifié, or il est soumis à la division du travail et chaque verrier ne réalise qu’une partie. Pour un verre à pied, quatre types d’ouvriers interviennent. Le travail de chacun est inintéressant pour des compagnons capables de réaliser l’ensemble, seuls.
De façon générale, la perruque est modeste, le plus souvent utilitaire (réparation, bricolage) ou décorative, elle est désintéressée n’étant pas destinée à être vendue. Faire des perruques est international, comme par exemple en France, Allemagne, Hongrie, Angleterre, Espagne, USA, Russie, et même en Chine, et encore très actuel : en 1990 une enquête INSEE atteste du chiffre de 28% de pratiquants en milieu ouvrier.
Elle est ancienne et interdite : en 1674, Colbert prend déjà une ordonnance contre, et elle reste interdite actuellement (tous les règlements d’usine depuis le 19e siècle incluent la perruque dans les interdictions sous menace de sanctions).
Elle est souvent tolérée par l'encadrement. Toujours l’exemple des verriers : le patronat le sait, et en fin de journée, laisse les fours allumés pour que les ouvriers puissent perruquer avant de rentrer chez eux. Un musée existe aujourd’hui des œuvres diverses de cette époque. C’est le Musée de Sars-Poteries dans le département du Nord dont la moitié au moins des verres exposés sont indiqués comme étant des "bousillés" (le nom local de la perruque).
Des perruques sont visibles dans tous les anciens sites industriels reconvertis en musées.
La chaîne ARTE a diffusé un excellent documentaire "Le temps des ouvriers" de Stan Neumann, avec la voix de Bernard Lavilliers, qu'on peut aussi trouver en DVD.
Il s’agit de la fabrication, pendant le temps de travail, par un ouvrier, de petits objets, le plus souvent décoratifs, au sein même de l’usine. Pour cela il utilise des matériaux et des outils de l’usine. La perruque ouvrière est très répandue mais méconnue, la réticence à parler d’un travail illégal étant extrême chez ceux qui la pratiquent. L’expression "perruque ouvrière" provient de l’analogie avec la perruque de cheveux qui est un trompe-l’œil.
La perruque ouvrière permet de se distraire d’un travail abrutissant et répétitif. Par exemple, le travail des verriers est un travail difficile, qualifié, or il est soumis à la division du travail et chaque verrier ne réalise qu’une partie. Pour un verre à pied, quatre types d’ouvriers interviennent. Le travail de chacun est inintéressant pour des compagnons capables de réaliser l’ensemble, seuls.
De façon générale, la perruque est modeste, le plus souvent utilitaire (réparation, bricolage) ou décorative, elle est désintéressée n’étant pas destinée à être vendue. Faire des perruques est international, comme par exemple en France, Allemagne, Hongrie, Angleterre, Espagne, USA, Russie, et même en Chine, et encore très actuel : en 1990 une enquête INSEE atteste du chiffre de 28% de pratiquants en milieu ouvrier.
Elle est ancienne et interdite : en 1674, Colbert prend déjà une ordonnance contre, et elle reste interdite actuellement (tous les règlements d’usine depuis le 19e siècle incluent la perruque dans les interdictions sous menace de sanctions).
Elle est souvent tolérée par l'encadrement. Toujours l’exemple des verriers : le patronat le sait, et en fin de journée, laisse les fours allumés pour que les ouvriers puissent perruquer avant de rentrer chez eux. Un musée existe aujourd’hui des œuvres diverses de cette époque. C’est le Musée de Sars-Poteries dans le département du Nord dont la moitié au moins des verres exposés sont indiqués comme étant des "bousillés" (le nom local de la perruque).
Des perruques sont visibles dans tous les anciens sites industriels reconvertis en musées.
La chaîne ARTE a diffusé un excellent documentaire "Le temps des ouvriers" de Stan Neumann, avec la voix de Bernard Lavilliers, qu'on peut aussi trouver en DVD.