Credits image :
Peinture de Joël Nankin
Le
5 December 2016,
Joël Nankin est un Français à part, qui s’est intéressé très tôt au monde qui l’a bercé. Artiste peintre décapant, musicien, mais aussi activiste politique intègre, il a fait de sa vie un combat pour l’identité créole, et de ses œuvres un portail vers son île : la Guadeloupe.
Joël Nankin est né le 4 mars 1955 à Pointe-à-Pitre. Issu d’une famille très modeste, son parcours se construit autour de trois facettes.
Tout d’abord musicien activiste, amoureux des percussions, il fonde, en 1979, avec des tambouyés, le groupe AKIYO, qui est un groupe musical en plus d’être un mouvement indépendantiste.
Ensuite, fervent militant radical, engagé pour l’indépendance de la Guadeloupe, il sera jugé pour avoir commis des attentats et pour atteinte à l’intégrité du territoire français puis emprisonné de 1983 à 1989. Derrière les barreaux, il passe ses journées à peindre des mains, des visages, avec ce qu’il trouve. A sa sortie de prison, il garde une passion pour la peinture et s’imprègne des univers picturaux haïtiens, de Kandinsky ou de Mark Rothko.
Dans ses oeuvres, le peintre exprime ses horreurs face aux carnages qu'engendrent la domination des peuples d'ici ou d’ailleurs : pour ce faire, il utilise beaucoup la technique des "coulures", non pour donner une certaine modernité ou un "effet esthétique", mais pour accentuer l'effet dramatique soutenu par la sobriété des couleurs, la force des brosses et la densité des compositions. Chaque oeuvre, d'une efficacité remarquable, est un poème dédié aux hommes qui souffrent….
Comme il le raconte, Joël Nankin préfère se tenir du côté des défavorisés, et va puiser son inspiration en observant les gens sur les champs de travail et dans les usines antillaises. La fenêtre sur le monde dont il parle, c’est la fenêtre des autres sur son monde, son île, son peuple et l’identité qui lui est chère.
Sa première exposition se tient en 1992 avec un collectif de peintres guadeloupéens. Aujourd'hui, les oeuvres de Nankin connaissent un vif succès, ses tableaux sont souvent acquis avant même l’exposition.
Réalisées sur des peaux de chèvre tendues dans des cercles métalliques, ses peintures, au fort caractère anthropien, renferment souvent un visage ou un regard qui se fond dans un décor flou et nébuleux. Violentes dans l’application des couleurs, abruptes et intrigantes, elles semblent être le reflet de son engagement politique. Mais l’homme préfère plutôt admettre leur dimension sociale.
Depuis, Joël Nankin, l’activiste, se bat avec moins de virulence pour que la France et l’opinion publique ouvrent les yeux sur la "situation archaïque" dans laquelle est plongée la Guadeloupe. L’île est encore économiquement contrôlée par ceux qu’on appelle les "békés", descendants directs de colons européens.Et lorsque Joël Nankin évoque les problèmes sociaux actuel du peuple guadeloupéen, l’éducation devient naturellement le premier domaine à réformer, avant de se pencher sur le coût exorbitant de la vie sur l’île et les 30% de chômage qui touchent directement la population.
Le travail de l'artiste, farouche défenseur de toutes les injustices, résonne en nous pour mieux nous émouvoir.
Joël Nankin est né le 4 mars 1955 à Pointe-à-Pitre. Issu d’une famille très modeste, son parcours se construit autour de trois facettes.
Tout d’abord musicien activiste, amoureux des percussions, il fonde, en 1979, avec des tambouyés, le groupe AKIYO, qui est un groupe musical en plus d’être un mouvement indépendantiste.
Ensuite, fervent militant radical, engagé pour l’indépendance de la Guadeloupe, il sera jugé pour avoir commis des attentats et pour atteinte à l’intégrité du territoire français puis emprisonné de 1983 à 1989. Derrière les barreaux, il passe ses journées à peindre des mains, des visages, avec ce qu’il trouve. A sa sortie de prison, il garde une passion pour la peinture et s’imprègne des univers picturaux haïtiens, de Kandinsky ou de Mark Rothko.
Dans ses oeuvres, le peintre exprime ses horreurs face aux carnages qu'engendrent la domination des peuples d'ici ou d’ailleurs : pour ce faire, il utilise beaucoup la technique des "coulures", non pour donner une certaine modernité ou un "effet esthétique", mais pour accentuer l'effet dramatique soutenu par la sobriété des couleurs, la force des brosses et la densité des compositions. Chaque oeuvre, d'une efficacité remarquable, est un poème dédié aux hommes qui souffrent….
Comme il le raconte, Joël Nankin préfère se tenir du côté des défavorisés, et va puiser son inspiration en observant les gens sur les champs de travail et dans les usines antillaises. La fenêtre sur le monde dont il parle, c’est la fenêtre des autres sur son monde, son île, son peuple et l’identité qui lui est chère.
Sa première exposition se tient en 1992 avec un collectif de peintres guadeloupéens. Aujourd'hui, les oeuvres de Nankin connaissent un vif succès, ses tableaux sont souvent acquis avant même l’exposition.
Réalisées sur des peaux de chèvre tendues dans des cercles métalliques, ses peintures, au fort caractère anthropien, renferment souvent un visage ou un regard qui se fond dans un décor flou et nébuleux. Violentes dans l’application des couleurs, abruptes et intrigantes, elles semblent être le reflet de son engagement politique. Mais l’homme préfère plutôt admettre leur dimension sociale.
Depuis, Joël Nankin, l’activiste, se bat avec moins de virulence pour que la France et l’opinion publique ouvrent les yeux sur la "situation archaïque" dans laquelle est plongée la Guadeloupe. L’île est encore économiquement contrôlée par ceux qu’on appelle les "békés", descendants directs de colons européens.Et lorsque Joël Nankin évoque les problèmes sociaux actuel du peuple guadeloupéen, l’éducation devient naturellement le premier domaine à réformer, avant de se pencher sur le coût exorbitant de la vie sur l’île et les 30% de chômage qui touchent directement la population.
Le travail de l'artiste, farouche défenseur de toutes les injustices, résonne en nous pour mieux nous émouvoir.