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Domaine public : Jean Auguste Dominique Ingres - wartburg.edu
Le
10 January 2016,
Il y a 10 ans,
En février 2006, le Louvre consacrait une grande exposition à Jean-Auguste Dominique Ingres (1780-1867). Fervent défenseur du classicisme à l’époque où le romantisme gagnait du terrain, Ingres avait la réputation d’un peintre austère et intransigeant avec ses disciples. Vouant une admiration sans borne aux peintres italiens de la Renaissance (Raphaël en tête) et à l’art des Antiques, il était littéralement obsédé par les détails et par la précision du dessin.
Pourtant, derrière des sujets convenus et un respect apparent des canons classiques, qu’il connaissait sur le bout de la palette, cet élève de David sut inventer un style inimitable, tout en lignes sinueuses et en corps étirés. Sa Grande Odalisque, peinte en 1814 - une de ses œuvres les plus connues, dans une veine orientaliste et érotique – fait encore débat : historiens d’art et médecins ont étudié de près son dos interminable avant de conclure qu’elle exhibe 3 vertèbres de trop, ce qui en fait un véritable « monstre » aux yeux de ses détracteurs. Cette liberté anatomique permit au peintre d’exagérer la torsion de l’Odalisque et la sensualité de sa position, qui contraste fortement avec la tristesse de son expression.
Baudelaire disait d’Ingres : "Il ne recule devant aucune laideur et aucune bizarrerie", dans un "mélange singulier de qualités contraires, toutes mises au profit de la nature". Méticuleux et soucieux de donner à ses portraits l’apparence du réel, Ingres n’hésitait pas, en effet, à représenter la réalité dans ce qu’elle pouvait avoir de plus étrange (détails physiques, défauts, expressions complexes) mais aussi à la distordre pour mieux exprimer telle idée ou émotion, ce qui en fait un précurseur des avant-gardes de la fin du 19è et du début du 20è siècle, et même de l’abstraction. Seurat, Matisse, Degas, Picasso se réclamaient de lui, adulant sa capacité à conjuguer un style tout personnel avec une maîtrise technique à couper le souffle. Un artiste à redécouvrir, donc, loin de l’académisme et au-delà des clichés.
http://mini-site.louvre.fr/ingres/flash_fr.html
Pour découvrir, le musée du Louvre avec une visite guidée, cliquez ici
Sonia Zannad / Mes sorties culture
Ecrivez à la rédaction : szannad@messortiesculture.com
En février 2006, le Louvre consacrait une grande exposition à Jean-Auguste Dominique Ingres (1780-1867). Fervent défenseur du classicisme à l’époque où le romantisme gagnait du terrain, Ingres avait la réputation d’un peintre austère et intransigeant avec ses disciples. Vouant une admiration sans borne aux peintres italiens de la Renaissance (Raphaël en tête) et à l’art des Antiques, il était littéralement obsédé par les détails et par la précision du dessin.
Pourtant, derrière des sujets convenus et un respect apparent des canons classiques, qu’il connaissait sur le bout de la palette, cet élève de David sut inventer un style inimitable, tout en lignes sinueuses et en corps étirés. Sa Grande Odalisque, peinte en 1814 - une de ses œuvres les plus connues, dans une veine orientaliste et érotique – fait encore débat : historiens d’art et médecins ont étudié de près son dos interminable avant de conclure qu’elle exhibe 3 vertèbres de trop, ce qui en fait un véritable « monstre » aux yeux de ses détracteurs. Cette liberté anatomique permit au peintre d’exagérer la torsion de l’Odalisque et la sensualité de sa position, qui contraste fortement avec la tristesse de son expression.
Baudelaire disait d’Ingres : "Il ne recule devant aucune laideur et aucune bizarrerie", dans un "mélange singulier de qualités contraires, toutes mises au profit de la nature". Méticuleux et soucieux de donner à ses portraits l’apparence du réel, Ingres n’hésitait pas, en effet, à représenter la réalité dans ce qu’elle pouvait avoir de plus étrange (détails physiques, défauts, expressions complexes) mais aussi à la distordre pour mieux exprimer telle idée ou émotion, ce qui en fait un précurseur des avant-gardes de la fin du 19è et du début du 20è siècle, et même de l’abstraction. Seurat, Matisse, Degas, Picasso se réclamaient de lui, adulant sa capacité à conjuguer un style tout personnel avec une maîtrise technique à couper le souffle. Un artiste à redécouvrir, donc, loin de l’académisme et au-delà des clichés.
http://mini-site.louvre.fr/ingres/flash_fr.html
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