Credits image :
Halsman, Philippe, photographer © public domain
Le
5 January 2016,
Philippe Halsman, photographe né à Riga en 1906, qui
vécut à Paris puis à New York (il fut naturalisé américain en 1949) est exposé
actuellement au Jeu de Paume, qui retrace sa longue carrière. Une carrière
« biger than life », émaillée de plus de 100 couvertures du magazine
Life et de mille et une rencontres avec les stars de son temps. Le photographe
avait d’ailleurs noué une amitié particulière avec Salvador Dali, dont il
réalisa de nombreux portraits, parmi lesquels le très célèbre « Dali
atomicus » (1948) : dans cette composition loufoque, tous les objets
sont en suspension - un peu comme dans une toile de Dali -, et les éléments se
mélangent dans un même mouvement explosif : chaise, chevalet, personnage,
chats, et eau. La légende raconte qu’il fallut 28 prises et une séance de 6
heures pour arriver à ce cliché célèbre, et qu’au lieu d’utiliser du lait, le
photographe opta finalement pour de l’eau : au sortir de la guerre, il
aurait été provocant de gaspiller du
lait pour une prise de vue... Le tout était chorégraphié mais assez
artisanal : les meubles étaient suspendus par des filins invisibles ;
à trois, les assistants lançaient les chats et le seau d’eau ; à quatre,
Dali sautait en l’air et Halsman capturait l’instantané. Plus tard, Halsman
fera de la lévitation sa marque de fabrique, en immortalisant vedettes et
grands de ce monde entrain de sauter ; il baptisera ces séances du nom de « jumpology »
– non sans humour, encore une fois.
Tout aussi facétieux l’un que l’autre, Halsman et Dali ont sans cesse enrichi leurs univers mutuels de leur indéfectible amitié. Une admiration réciproque qui donna lieu à un livre humoristique, « La moustache de Dali », paru en 1954, mettant en scène le peintre narcissique et surtout sa moustache. L’exposition du Jeu de Paume en expose de nombreuses pages, qui n’ont rien perdu de leur provocation ni de leur fraicheur.
Dali disait en parlant de sa moustache : « Vu que je ne fume pas, j’a décidé de me laisser pousser la moustache. C’est meilleur pour la santé. (…) J’en ai toujours quelques une dans mon porte cigarettes. Je les propose poliment à mes amis : « Moustache, moustache, moustache ? » Et comme personne n’y a jamais touché, j’en conclus que les moustaches sont sacrées. ». Emboîtant le pas à Marcel Duchamp, un autre artiste extravagant et plein d’humour, Halsman détourna même la Joconde dans l’un de ses photomontages, affublant la belle italienne du regard halluciné de Dali, de ses mythiques moustaches, mais aussi de ses grandes mains pleines de pièces de monnaie. Une façon de brocarder gentiment l’artiste, connu pour son amour immodéré de l’argent et son sens des affaires. Rappelons qu’il était tout de même surnommé « Avida Dollars » par André Breton ! (NB : Avida Dollars est l’anagramme de Salvador Dali)
Exposition Philippe Halsman
Jusqu’au 24 janvier 2016
Au Jeu de Paume
Sonia Zannad / Mes sorties culture
Ecrivez à la rédaction : szannad@messortiesculture.com
Vous pouvez écouter le podcast de l'article, en cliquant ici
Tout aussi facétieux l’un que l’autre, Halsman et Dali ont sans cesse enrichi leurs univers mutuels de leur indéfectible amitié. Une admiration réciproque qui donna lieu à un livre humoristique, « La moustache de Dali », paru en 1954, mettant en scène le peintre narcissique et surtout sa moustache. L’exposition du Jeu de Paume en expose de nombreuses pages, qui n’ont rien perdu de leur provocation ni de leur fraicheur.
Dali disait en parlant de sa moustache : « Vu que je ne fume pas, j’a décidé de me laisser pousser la moustache. C’est meilleur pour la santé. (…) J’en ai toujours quelques une dans mon porte cigarettes. Je les propose poliment à mes amis : « Moustache, moustache, moustache ? » Et comme personne n’y a jamais touché, j’en conclus que les moustaches sont sacrées. ». Emboîtant le pas à Marcel Duchamp, un autre artiste extravagant et plein d’humour, Halsman détourna même la Joconde dans l’un de ses photomontages, affublant la belle italienne du regard halluciné de Dali, de ses mythiques moustaches, mais aussi de ses grandes mains pleines de pièces de monnaie. Une façon de brocarder gentiment l’artiste, connu pour son amour immodéré de l’argent et son sens des affaires. Rappelons qu’il était tout de même surnommé « Avida Dollars » par André Breton ! (NB : Avida Dollars est l’anagramme de Salvador Dali)
Exposition Philippe Halsman
Jusqu’au 24 janvier 2016
Au Jeu de Paume
Sonia Zannad / Mes sorties culture
Ecrivez à la rédaction : szannad@messortiesculture.com
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