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Portrait de Martin Luther King, Reginald A. Gammon
Le
6 October 2016,
Quel rôle a joué l’art dans la quête
d’égalité et d’affirmation de l’identité noire dans l’Amérique de la
Ségrégation ?
L'exposition rend hommage aux artistes et penseurs afro-américains qui ont contribué, durant près d’un siècle et demi de luttes, à estomper cette "ligne de couleur" discriminatoire. Au passage, l'exposition éclaire aussi des éléments historiques importants, comme l'émulation du quartier de Harlem, le mouvement Harlem renaissance, les figures primordiales de Rosa Parks ou Martin Luther King, ou encore le cinéma noir des années 1920-1930.
Une exposition qui s'avère donc extrêmement importante aussi bien artistiquement que politiquement. On y court !
Titre d’un article du grand leader noir abolitionniste Frederick Douglass, l’expression "The Color Line" désigne la ségrégation des Noirs apparue aux États-Unis après la fin de la Guerre de Sécession en 1865. La “color line” évoque de fait une frontière qui est aussi mentale et symbolique, et qui subsiste même après la fin officielle de la ségrégation.
En effet, si cette guerre a bien sonné l’abolition de l’esclavage aux Etats-Unis, la ligne de démarcation raciale va encore durablement marquer la société américaine, comme le pressent le militant W.E.B. Du Bois en 1903 dans son livre The Soul of Black Folks.
La ratification du 13e amendement ouvre une nouvelle période de l’histoire américaine. Mais l’esclavage laisse place à un siècle de ségrégation (qui connaîtra son terme en 1964, après de nombreuses luttes, avec la signature du Civil Rights Act par le président Lyndon B. Johnson).
Les lois surnommées "Jim Crow", promulguées dans le Sud, instaurent, en 1877, la ségrégation raciale. Deux figures intellectuelles et politiques noires se font alors connaître :
- Booker T. Washington qui encourage l’émancipation économique et l’enseignement professionnel,
- W.E.B. Du Bois qui est le fondateur de la NAACP Association for the Advancement of Colored People principale organisation américaine de défense des droits civiques.
Les artistes noirs reflètent ces aspirations.
Le grand peintre Henry Ossawa Tanner (1859 – 1937), par exemple, contribue à ces luttes en proposant une image des Noirs qui contredit celle véhiculée par les stéréotypes racistes. Même si certaines de ses œuvres montrent des scènes tirées de la vie des noirs.
Des thématiques racistes du vaudeville américain et des spectacles de Minstrels du 19e siècle, à l’effervescence culturelle et littéraire de la Harlem Renaissance du début du 20e siècle, des pionniers de l’activisme noir (Frederick Douglass, Booker T. Washington) au réquisitoire de la chanteuse Billie Holiday (Strange Fruit), ce sont près de 150 ans de production artistique – peinture, sculpture, photographie, cinéma, musique, littérature… – qui témoignent de la richesse créative de la contestation noire.
Les artistes africains-américains paient longtemps le prix de la "color line" : leur travail n’intéresse pas les Blancs, il est banni des musées, dédaigné par les collectionneurs. Si la situation a commencé à évoluer aux États-Unis, la richesse de la production de ces artistes reste encore aujourd’hui méconnue en Europe.
C’est cette lacune que l’exposition entend aider à combler, en passant en revue l’art africain-américain depuis la fin de l’esclavage, de 1865 à nos jours.
L’exposition, à travers un parcours chronologique et thématique de quelque 200 œuvres d’artistes afro-américains et 400 documents originaux, rend hommage à la richesse et à la diversité de cette création.
Elle contribue avec constance et acharnement à progressivement, et nous le voyons, bien incomplètement, estomper cette "ligne de couleur" discriminatoire.
Pour voir le portrait de Martin Luther King en entier, cliquez ici
Pour en savoir plus sur cette exposition au Musée du quai Branly, présente jusqu’au 15 janvier 2017, cliquez ici
L'exposition rend hommage aux artistes et penseurs afro-américains qui ont contribué, durant près d’un siècle et demi de luttes, à estomper cette "ligne de couleur" discriminatoire. Au passage, l'exposition éclaire aussi des éléments historiques importants, comme l'émulation du quartier de Harlem, le mouvement Harlem renaissance, les figures primordiales de Rosa Parks ou Martin Luther King, ou encore le cinéma noir des années 1920-1930.
Une exposition qui s'avère donc extrêmement importante aussi bien artistiquement que politiquement. On y court !
Titre d’un article du grand leader noir abolitionniste Frederick Douglass, l’expression "The Color Line" désigne la ségrégation des Noirs apparue aux États-Unis après la fin de la Guerre de Sécession en 1865. La “color line” évoque de fait une frontière qui est aussi mentale et symbolique, et qui subsiste même après la fin officielle de la ségrégation.
En effet, si cette guerre a bien sonné l’abolition de l’esclavage aux Etats-Unis, la ligne de démarcation raciale va encore durablement marquer la société américaine, comme le pressent le militant W.E.B. Du Bois en 1903 dans son livre The Soul of Black Folks.
La ratification du 13e amendement ouvre une nouvelle période de l’histoire américaine. Mais l’esclavage laisse place à un siècle de ségrégation (qui connaîtra son terme en 1964, après de nombreuses luttes, avec la signature du Civil Rights Act par le président Lyndon B. Johnson).
Les lois surnommées "Jim Crow", promulguées dans le Sud, instaurent, en 1877, la ségrégation raciale. Deux figures intellectuelles et politiques noires se font alors connaître :
- Booker T. Washington qui encourage l’émancipation économique et l’enseignement professionnel,
- W.E.B. Du Bois qui est le fondateur de la NAACP Association for the Advancement of Colored People principale organisation américaine de défense des droits civiques.
Les artistes noirs reflètent ces aspirations.
Le grand peintre Henry Ossawa Tanner (1859 – 1937), par exemple, contribue à ces luttes en proposant une image des Noirs qui contredit celle véhiculée par les stéréotypes racistes. Même si certaines de ses œuvres montrent des scènes tirées de la vie des noirs.
Des thématiques racistes du vaudeville américain et des spectacles de Minstrels du 19e siècle, à l’effervescence culturelle et littéraire de la Harlem Renaissance du début du 20e siècle, des pionniers de l’activisme noir (Frederick Douglass, Booker T. Washington) au réquisitoire de la chanteuse Billie Holiday (Strange Fruit), ce sont près de 150 ans de production artistique – peinture, sculpture, photographie, cinéma, musique, littérature… – qui témoignent de la richesse créative de la contestation noire.
Les artistes africains-américains paient longtemps le prix de la "color line" : leur travail n’intéresse pas les Blancs, il est banni des musées, dédaigné par les collectionneurs. Si la situation a commencé à évoluer aux États-Unis, la richesse de la production de ces artistes reste encore aujourd’hui méconnue en Europe.
C’est cette lacune que l’exposition entend aider à combler, en passant en revue l’art africain-américain depuis la fin de l’esclavage, de 1865 à nos jours.
L’exposition, à travers un parcours chronologique et thématique de quelque 200 œuvres d’artistes afro-américains et 400 documents originaux, rend hommage à la richesse et à la diversité de cette création.
Elle contribue avec constance et acharnement à progressivement, et nous le voyons, bien incomplètement, estomper cette "ligne de couleur" discriminatoire.
Pour voir le portrait de Martin Luther King en entier, cliquez ici
Pour en savoir plus sur cette exposition au Musée du quai Branly, présente jusqu’au 15 janvier 2017, cliquez ici