Credits image :
Troupeau de vaches sous un ciel orageux ca. 1881-1888 huile sur toile, MuMa
Le
17 December 2021,
Le Muma (Musée d'art moderne André Malraux), au Havre, recèle une étonnante collection de peintures, qui occupent tout un mur. Il s'agit d'une multitude de paysages normands réalisés par Eugène Boudin. Et dans ces paysages, naturellement, se trouvent…des vaches.
Selon Baudelaire, Boudin était "le peintre des états de l’atmosphère selon le lieu, l’heure et le vent" : effectivement, le natif de Honfleur qui n'aimait rien tant que peindre sur le motif, c'est-à-dire à l'extérieur, plantant son chevalet directement dans le champ ou sur la plage, cherche à capturer les effets changeants de la lumière sur le paysage dans les régions qu'il parcourra toute sa vie, en particulier dans l'ouest de la France. C'est lui, d'ailleurs, qui initia Monet à la peinture en plein air. Sans Boudin, nous n'aurions peut-être pas les Nymphéas!
Ce qui l'intéresse, c'est la nature vivante, qu'il fixe par de longues touches de couleur vibrantes. Artiste passionné mais plein de modestie, il ne cesse jamais d'apprendre et de chercher à s'améliorer. Entre 1881 et 1888, ils se rend dans la vallée de la Touques, et peint sans cesse les prés et les bovins, dans des travaux de tailles diverses et sur différents supports (bois, toile, carton).
Ces études, sortes d'esquisses peintes, resteront dans son atelier jusqu'à la fin de sa vie et témoignent d'un patient travail, de la quête incessante des plus infimes variations de lumière au gré des changements de météo. Car Boudin, qui n'a rien d'un peintre animalier, n'est pas passionné par les vaches : elles sont pour lui un prétexte, un support pour explorer l'incidence d'un ciel voilé, orageux ou plus clair sur le paysage et ses composantes, dont les vaches font tout simplement partie en Normandie. Elles forment le contrepoint "terrien" des vastes ciels – souvent les 2/3 de l'image chez Boudin – et lui donnent sa pleine mesure.
Il écrivait en 1856 dans son journal de bord : "Nager en plein ciel. Arriver aux tendresses du nuage.". Une bien poétique façon d'aborder la nature, qu'il appliquera aussi aux vaches normandes. Vous y penserez peut-être la prochaine fois que vous les verrez dans un champ, surmontées d'un ciel chargé de nuages!
Sonia Zannad
Ecrivez à la rédaction : szannad@messortiesculture.com
Selon Baudelaire, Boudin était "le peintre des états de l’atmosphère selon le lieu, l’heure et le vent" : effectivement, le natif de Honfleur qui n'aimait rien tant que peindre sur le motif, c'est-à-dire à l'extérieur, plantant son chevalet directement dans le champ ou sur la plage, cherche à capturer les effets changeants de la lumière sur le paysage dans les régions qu'il parcourra toute sa vie, en particulier dans l'ouest de la France. C'est lui, d'ailleurs, qui initia Monet à la peinture en plein air. Sans Boudin, nous n'aurions peut-être pas les Nymphéas!
Ce qui l'intéresse, c'est la nature vivante, qu'il fixe par de longues touches de couleur vibrantes. Artiste passionné mais plein de modestie, il ne cesse jamais d'apprendre et de chercher à s'améliorer. Entre 1881 et 1888, ils se rend dans la vallée de la Touques, et peint sans cesse les prés et les bovins, dans des travaux de tailles diverses et sur différents supports (bois, toile, carton).
Ces études, sortes d'esquisses peintes, resteront dans son atelier jusqu'à la fin de sa vie et témoignent d'un patient travail, de la quête incessante des plus infimes variations de lumière au gré des changements de météo. Car Boudin, qui n'a rien d'un peintre animalier, n'est pas passionné par les vaches : elles sont pour lui un prétexte, un support pour explorer l'incidence d'un ciel voilé, orageux ou plus clair sur le paysage et ses composantes, dont les vaches font tout simplement partie en Normandie. Elles forment le contrepoint "terrien" des vastes ciels – souvent les 2/3 de l'image chez Boudin – et lui donnent sa pleine mesure.
Il écrivait en 1856 dans son journal de bord : "Nager en plein ciel. Arriver aux tendresses du nuage.". Une bien poétique façon d'aborder la nature, qu'il appliquera aussi aux vaches normandes. Vous y penserez peut-être la prochaine fois que vous les verrez dans un champ, surmontées d'un ciel chargé de nuages!
Sonia Zannad
Ecrivez à la rédaction : szannad@messortiesculture.com