Emile et Vincent
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"Lire des livres, c’est comme regarder des tableaux, sans douter, sans hésiter, avec assurance, il faut trouver beau ce qui est beau", écrit Vincent à Théo, le 5 août 1881.

Vincent Van Gogh est un grand lecteur et admire Emile Zola qui est son auteur préféré. Il le découvre en 1882 et le lit jusqu’à la fin de sa vie. Zola influence son œuvre. Dans la correspondance de Van Gogh, le nom de Zola est cité près d’une centaine de fois.

Les romans de Zola se retrouvent dans certains tableaux de Van Gogh, clin d’œil d’un artiste à un autre artiste. Par exemple dans "Nature morte avec trois livres" où sont empilés "Au Bonheur des Dames" de Zola, "La Fille Elisa" des Goncourt et "Les Braves gens" de Richepin. Van Gogh l’a peint sur un couvercle d’une boîte de thé japonais.

Il aime aussi les fleurs. Dans sa vie, il aura peint des roses et des zinnias, des fritillaires, des glaïeuls, les œillets et les marguerites, les coquelicots, les tournesols,  des iris et des bleuets, des acacias et des châtaignes, ainsi que des lauriers roses. Sans oublier tous les arbres en fleur.. Les amandiers, les pruniers… Il étudie l’art de l’arrangement floral, les œuvres de maîtres hollandais, les gravures sur bois japonaises et les arrangements de natures mortes impressionnistes pour maîtriser ses peintures de fleurs. On ne peut qu’admirer les magnifiques fleurs de "Vase aux lauriers roses". Deux livres sont posés en équilibre instable à gauche sur la table. Le premier est de Zola, "La joie de vivre", publié en 1884, le douzième volume de la série Les Rougon-Macquart. 

Van Gogh grandit au sein d'une famille de pasteurs de père en fils. Il aspire lui aussi à devenir pasteur, mais il échoue aux examens de théologie. À l'approche de 1880, il se tourne vers la peinture, qui devient un prolongement de sa foi. Le tableau "Nature morte avec Bible" a été peint en octobre 1885, quelques mois après la mort de son père. Il en porte la mémoire. A côté de l’impressionnante bible, qui appartenait à son père, se trouve un modeste livre jaune tout usé à force d'avoir été lu : "La joie de vivre" de Emile Zola.   

Ce roman "La joie de vivre", comme il a si mal mérité son titre… Zola y met en scène une héroïne, Pauline Quenu, orpheline dont l'entêtée joie de vivre se trouve en butte aux plus sordides méchancetés, aux plus cruelles déceptions, à une ruine financière et morale organisée par une bande de rapaces qui  profite honteusement de sa nature optimiste et de sa générosité inlassable...   

Les livres de Zola que Van Gogh préfère sont "L’Œuvre" (1886), roman qui nous entraîne dans le monde de l’art, à travers le portrait d’un peintre maudit qui évoque Paul Cézanne, grand ami de Zola, puis les romans "Nana" (1880) et "La joie de vivre" (1884). Peut-on dire que, si Zola peint avec un stylo, Vincent écrit avec un pinceau ? 


L'image contient les 3 tableaux de Van Gogh cités :
 - Vase aux lauriers roses, 1888, Metropolitan Museum of Art, New-York 
 - Nature morte avec trois livres, 1887, Fondation Vincent van Gogh, Amsterdam 
 - Nature morte avec Bible, 1885, Fondation Vincent van Gogh, Amsterdam 


La fin de la vie de Vincent sera difficile. Pierre Bachelet dans "Théo je t'écris", nous rappelle cette amère chose. Il est possible de voir des tableaux de Van Gogh au Musée d'Orsay, qui organise des visites.


Bon Van Gogh, on en prend plein les mirettes !

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