Dora Maar, une vie de souffrance
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Votre rédacteur étant un peu féministe, il choisit de vous présenter Dora Maar (1907-1997) comme la femme séduite puis abandonnée par Picasso, complètement effacée par l’œuvre et la personnalité, complexe avec les femmes, de Picasso.

16 juillet 1997. Dora Maar s’éteint à Paris, après 45 ans de solitude et de pauvreté. Dans sa chambre, encore hantée par Picasso, juste quelques meubles de famille, beaucoup de livres…

Pour les millions de visiteurs des expositions Picasso, elle reste à tout jamais "La femme qui pleure", célèbre tableau de 1937. Mais à son enterrement, point de foule venue l’honorer. Mais remontons le cours du temps.

Années 1930. Dora Maar crée son propre studio de photographie. Elle fréquente des photographes célèbres comme Henri Cartier-Bresson ou Brassaï, des écrivains, et des activistes de gauche.

Fin 1935, Paul Éluard lui présente Pablo Picasso. Leur liaison débute, mais sans que Picasso ne rompe pour autant sa relation avec Marie-Thérèse Walter, mère de sa fille Maya.

Cette rencontre détermine sa vie. Pendant neuf années, elle est la muse, l’amante, l’amie de Picasso. Son principal modèle aussi. Picasso la représente le plus souvent en larmes : "Pour moi, admet-il, [Dora] est une femme qui pleure. Pendant des années, je l’ai peinte en formes torturées, non par sadisme mais par plaisir. Je ne pouvais que donner la vision qui s’impose à moi, c’était la réalité profonde de Dora". Dora, emportée par la passion, accepte tout de lui. 

Peut-être y-a-t-il chez Picasso une obscure volonté d’humilier Dora… En effet, il ne lui épargne ni les affronts ni les brimades, assistant même aux disputes entre Dora et Marie-Thérèse ! Le désespoir de Dora sert finalement son œuvre.

1945, sans état d’âme, il la quitte pour Françoise Gilot. Suite à la rupture, Dora vit des années noires de dépression. Elle est internée dans un hôpital psychiatrique, où elle subit des électrochocs. Puis elle suit une cure psychanalytique avec Jacques Lacan.

1950. Sa vie semble reprendre un cours normal mais, brusquement, du jour au lendemain, elle disparaît. On ne la voit plus, elle se cloître.

On l’oublie. On oublie ses œuvres d’art, photographies, peintures et sculptures…

2019, Centre Georges Pompidou. L’exposition consacrée à Dora Maar invite à découvrir son travail, au travers de plus de 500 œuvres et documents. Bien loin du modèle auquel sa relation intime avec Pablo Picasso la limite trop souvent, l’exposition retrace le parcours d’une artiste accomplie, d’une intellectuelle libre et indépendante.


N'hésitez pas à aller au Centre Georges Pompidou, rendre hommage à Dora Maar.


Vous pouvez compléter votre visite par la lecture de la biographie Dora Maar de Alicia Dujovne Ortiz



Comme quoi Picasso n'en est pas moins homme... parole de féministe !

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