Après plusieurs visites libres du Panthéon, j’ai eu la chance de suivre une visite guidée. J’ai pu apprendre que des personnalités entrées au Panthéon en sont ressorties ! C’est la dé-panthéonisation, maladie bien rare, mais que quelques personnes ont attrapé. Les voici :

Mirabeau  

Honoré Riquetti, comte de Mirabeau, multiplie les frasques de jeunesse. Rebelle permanent, il se fait élire député du tiers état en 1789, quand le roi convoque les états généraux. Le 20 juin 1789, les députés du Tiers État se réunissent à la Salle du Jeu de Paume, à Versailles. C’est à cette occasion que sa fougue et sa détermination assoient sa réputation d'orateur et de révolutionnaire, et qu’il prononce cette célèbre apostrophe qui a traversé l’histoire : "Allez dire à votre maître que nous sommes ici par la volonté du peuple et qu’on ne nous en arrachera que par la puissance des baïonnettes".

Il suit un dessein bien précis : introduire en France une monarchie parlementaire. C'est pourquoi, tout en contribuant aux réformes mises en place lors de la Révolution, il ne tarde pas à mettre, secrètement, sa popularité et son intelligence politique au service du roi...

En 1791, l'Assemblée lui fait l'honneur d'être inhumé au Panthéon des gloires nationales. Il en sera exclu l'année suivante, après la chute de la monarchie, quand sa duplicité est révélée. Sa statue est restée au Panthéon, derrière la Statue de La Convention Nationale.

Louis-Michel Lepeletier de Saint-Fargeau

Homme politique et juriste, Louis-Michel Lepeletier, marquis de Saint-Fargeau, est assassiné le 20 janvier 1793, à la veille de l'exécution de Louis XVI. D’abord élu député de la noblesse de Paris aux États généraux de 1789, il renie ses origines nobles et devient l’un des avocats les plus ardents de la cause du peuple.

Après avoir été un opposant de la peine de mort, il se ravise et vote, le 20 Janvier 1793, la mort de Louis XVI. Le soir même de son vote, il est assassiné par un ancien garde du roi. Considéré comme le "premier martyr de la Révolution", son corps est exposé place Vendôme. Puis il est inhumé au Panthéon. Son corps est réclamé par sa famille et il en sort en 1795. La station de métro parisienne Saint-Fargeau lui rend hommage.

Auguste Marie Henri Picot de Dampierre

Ce général de la Révolution française s’est illustré militairement à plusieurs reprises. Lors de combats contre l’armée autrichienne, il se fait arracher la cuisse par un boulet de canon et meurt le 9 mai 1793.

Il reçoit les honneurs du Panthéon mais ne l’a jamais formellement intégré, car des soupçons pèsent sur une possible trahison à venir...

Jean-Paul Marat

Journaliste, médecin et député révolutionnaire, Jean-Paul Marat est tué le 13 juillet 1793 par Charlotte Corday. Un assassinat qui permet à ses soutiens d’en faire un martyr de la Révolution. 

"Panthéonisé" en novembre 1793, intronisé un an après, il y remplace Mirabeau. Mais les troubles politiques de l’époque le poussent vers la sortie quelques mois plus tard, le 8 février 1795… En effet, un nouveau décret le "dé-panthéonise" en précisant que l’image d’aucun citoyen ne figurera plus dans l’Assemblée ou en un lieu public quelconque que dix ans après sa mort.