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Musée Marmottan-Monet
Le
23 February 2018,
Une fois n'est pas coutume : aujourd'hui, nous allons vous parler lecture, après la découverte du livre de Charles Pépin, "Quand la beauté nous sauve".
Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi certaines œuvres provoquent en nous une émotion inexplicable? Vous êtes-vous déjà interrogé sur le sens de la beauté? Pourquoi nous pressons-nous aux portes des grandes expositions, pourquoi certains tableaux sont-ils devenus "culte", pourquoi certains artistes sont-ils si appréciés?
C'est justement ce mystère de l'émotion esthétique que le philosophe Charles Pépin tente d'approcher dans cet essai très accessible, avec l'aide des grands penseurs qui se sont déjà penché sur cette question.
Dans une prose lyrique et émaillée d'exemples concrets, Pépin nous invite à réfléchir au sens de cette émotion esthétique, en reprenant sous une forme limpide et très synthétique les théories de Kant, de Hegel mais aussi de Freud : il démontre ainsi comment la beauté réconcilie le corps et l'esprit ; comment elle nous permet d'approcher la Vérité ; et comment elle est enfin un moyen de sublimer nos pulsions, y compris les plus sombres. Car l'émotion peut aussi se révéler ambiguë : une œuvre d'art peut susciter une palette complexe de réactions chez le spectateur.
Pour le philosophe, la beauté est tout sauf superficielle. Elle nous invite à nous découvrir "autre", à ressentir ce que nous n'aurions jamais ressenti sans elle, à regarder le monde avec des yeux neufs, à communier avec des inconnus. Elle nous apprend aussi à gagner en confiance : si j'aime les nymphéas de Monet, si je suis captivée par les formes et les couleurs qui émanent de ses toiles, ce n'est pas parce que c'est à la mode, ni parce que je connais par cœur la biographie de Monet ; c'est simplement parce que cela me touche, et je me fie, à l'instant où elle surgit, à mon émotion. Alors que l'on passe sa vie à douter, l'œuvre d'art nous permet de marquer une pause et de nous réconcilier avec notre jugement profond, intuitif. Regardez les très jeunes enfants dans une exposition d'art contemporain : ils n'ont aucun jugement préconçu, aucune connaissance particulière, et se laissent toucher bien plus facilement par la beauté que les adultes.
Ce qui compte, c'est ce que la beauté nous fait… Et non ce qui fait que c'est beau. Car certes, les critères changent, ce qui est considéré comme "beau" hier ne l'est plus aujourd'hui. Mais le vrai critère du beau, réside dans ses effets sur les êtres humains, dans ce que cela provoque en nous.
En bref, une lecture qui donne envie de se précipiter au musée, de lever le nez, d'ouvrir grand ses yeux et de se laisser surprendre par le Beau!
Sonia Zannad / Mes sorties culture
Ecrivez à la rédaction : szannad@messortiesculture.com
Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi certaines œuvres provoquent en nous une émotion inexplicable? Vous êtes-vous déjà interrogé sur le sens de la beauté? Pourquoi nous pressons-nous aux portes des grandes expositions, pourquoi certains tableaux sont-ils devenus "culte", pourquoi certains artistes sont-ils si appréciés?
C'est justement ce mystère de l'émotion esthétique que le philosophe Charles Pépin tente d'approcher dans cet essai très accessible, avec l'aide des grands penseurs qui se sont déjà penché sur cette question.
Dans une prose lyrique et émaillée d'exemples concrets, Pépin nous invite à réfléchir au sens de cette émotion esthétique, en reprenant sous une forme limpide et très synthétique les théories de Kant, de Hegel mais aussi de Freud : il démontre ainsi comment la beauté réconcilie le corps et l'esprit ; comment elle nous permet d'approcher la Vérité ; et comment elle est enfin un moyen de sublimer nos pulsions, y compris les plus sombres. Car l'émotion peut aussi se révéler ambiguë : une œuvre d'art peut susciter une palette complexe de réactions chez le spectateur.
Pour le philosophe, la beauté est tout sauf superficielle. Elle nous invite à nous découvrir "autre", à ressentir ce que nous n'aurions jamais ressenti sans elle, à regarder le monde avec des yeux neufs, à communier avec des inconnus. Elle nous apprend aussi à gagner en confiance : si j'aime les nymphéas de Monet, si je suis captivée par les formes et les couleurs qui émanent de ses toiles, ce n'est pas parce que c'est à la mode, ni parce que je connais par cœur la biographie de Monet ; c'est simplement parce que cela me touche, et je me fie, à l'instant où elle surgit, à mon émotion. Alors que l'on passe sa vie à douter, l'œuvre d'art nous permet de marquer une pause et de nous réconcilier avec notre jugement profond, intuitif. Regardez les très jeunes enfants dans une exposition d'art contemporain : ils n'ont aucun jugement préconçu, aucune connaissance particulière, et se laissent toucher bien plus facilement par la beauté que les adultes.
Ce qui compte, c'est ce que la beauté nous fait… Et non ce qui fait que c'est beau. Car certes, les critères changent, ce qui est considéré comme "beau" hier ne l'est plus aujourd'hui. Mais le vrai critère du beau, réside dans ses effets sur les êtres humains, dans ce que cela provoque en nous.
En bref, une lecture qui donne envie de se précipiter au musée, de lever le nez, d'ouvrir grand ses yeux et de se laisser surprendre par le Beau!
Sonia Zannad / Mes sorties culture
Ecrivez à la rédaction : szannad@messortiesculture.com