Branle-bas de combat
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Une jolie histoire pour mieux dormir après…

Un hamac, mot d’origine indienne, est une toile suspendue entre deux points d'ancrage, par exemple deux arbres, destiné à dormir ou se détendre. Son existence est attestée en Europe dès le 14e siècle. Mais jusqu’au 18e siècle, en France, c’est le mot "branle" qui est utilisé pour désigner un hamac. Le "branle" est à l'origine un mouvement d'oscillation, et c’est pourquoi on peut branler de la tête.

Après la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb en 1492, les Espagnols découvrent le hamac des indiens d’Amérique Centrale et du Sud. Ils introduisent son usage à bord des navires. Et sont rapidement copiés par les Français et les Anglais. En effet, un hamac peut s’installer et s’enlever plus facilement qu’un lit, libérant alors une place considérable le jour. Il atténue le tangage et le roulis. Les hamacs sont partagés entre les marins, les uns laissant leur place aux autres pour se reposer. De nombreux marins s’y sont tellement habitués qu'ils ont amené leurs hamacs à terre avec eux en congé…

En cas de combat, le "branle-bas de combat" est l’ordre donné à l’équipage de se rendre à son poste. Il faut alors dégager les hamacs des ponts d’artillerie des vaisseaux afin de faciliter les mouvements. Les hamacs peuvent aussi servir de protection supplémentaire contre la mitraille ennemie. Le terme "branle-bas de combat" vient donc de l’action de dégager les hamacs en vue du combat.   

En Amérique du Sud et Amérique centrale, les colons et les missionnaires européens emploient rapidement le hamac pour se coucher ou s’asseoir, et les riches voyageurs s’en servent pour décorer leurs demeures. Le hamac peut également être utilisé en tant que palanquin par les colons qui trouvent dégradant d’utiliser leurs jambes pour se déplacer.

Au 19e siècle, certaines prisons Anglaises, comme la prison modèle de Pentonville par exemple ou bien la prison de Millbank, remplacent les lits par des hamacs afin gagner de l’espace et minimiser leurs coûts. Aux États-Unis, les fermiers l’adoptent car c’est une solution de couchage bon marché et pratique, et les familles riches comme outil de loisir. Ils sont aussi largement utilisés par les occidentaux lors de la construction du canal de Panama. Les marins ont dormi dans des hamacs pendant trois siècles, y compris pendant la Première et la Seconde Guerre mondiale. Pendant la guerre de Sécession et la guerre du Vietnam, les membres de la marine américaine reçoivent des hamacs pour dormir sur le pouce. Les hamacs sont également utilisés sur des engins spatiaux, par exemple le programme Apollo, afin d'optimiser l'espace.

Aujourd’hui, il est assez commun de voir des hamacs tendus dans les jardins et les maisons occidentaux. Ils sont appréciés à l’heure de la sieste... et ont été aussi largement introduits dans la peinture. 

Une étude a été réalisée afin de mieux comprendre la relation entre le sommeil et le balancement. Il en ressort que la qualité du sommeil est améliorée. Le hamac pourrait donc être garant d’un sommeil plus réparateur que le lit. 


Les images affichées sont : 
 - Femme couchée dans un hamac, par Iouri Pimenov, 1934, Musée russe de Saint-Pétersbourg, Russie 
 - Hamac, par Henri Lebasque, 1923, National Museum of Western Art, Japon 
 - Le Rêve de jeune fille, par Gustave Courbet, 1844, Musée des Beaux-Arts de Winterthour, Suisse 
 - Le hamac, par John Lyman, 1926, Musée national des beaux-arts du Québec, Canada 
 - Femme sur un hamac, sculpture de Antonio Frilli, 1904, Collection privée

Antonio Frilli (1860-1902) est un sculpteur florentin travaillant le marbre et l'albâtre. En 1904, deux ans après sa mort, son fils participe à la Louisiana Purchase Exposition à Saint-Louis, au Missouri, où "Femme sur un hamac", sculpture en marbre blanc de Carrare, remporte plusieurs prix. 


Bonne sieste !
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