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Cadavre dans les barbelés, de Otto Dix - Fil de fer barbelé, © Nguyen Manh Hung - Décor, sculpture © Adel Abdessemed
Le
26 November 2019,
On l'appelle "corde du diable", "ronce artificielle", "écharde du souvenir" ou "frontière brûlante". Le barbelé est une forme de fil de fer piquant avec des
pointes ou avec des angles coupants, disposés à intervalles réguliers.
1874. Joseph Glidden (USA) dépose le brevet du premier fil de fer barbelé et construit une machine capable de le produire en grande quantité. Outil agricole ingénieux, il permet de délimiter aisément les terres, que ce soit pour l’élevage comme pour la culture, et donc d’augmenter le rendement des élevages et la rentabilité des terres.
D’outil agricole, il est rapidement devenu le symbole universel de l'oppression. Son rôle a été décisif dans la conquête de l'Ouest et le génocide des Indiens d'Amérique, dans la boucherie de 14-18, au goulag, et dans les exterminations nazies. Enroulé autour d’un bâton, il est utilisé comme instrument de torture. Le succès persistant du barbelé vient de ce qu'il ne tient... qu'à un fil, simple à utiliser.
Symbole de l’oppression, il est devenu objet d’art ou utilisé dans l’art.
En 1924, Otto Dix réalise un cycle de gravures intitulé "La Guerre". Ce cycle s’inscrit dans la continuité des dessins qu’il a réalisés, sur le front, de 1915 à 1918. L’essentiel de ce cycle a trait à la représentation des morts, corps atrocement mutilés, en phase de décomposition. L’image affichée est "Cadavre dans les barbelés".
Nguyen Manh Hung est né à Hanoï en 1976, il y vit et y travaille. Diplômé de l’Université des Beaux-Arts de Hanoï en 2002, il réalise des peintures et sculptures juxtaposant, avec un grand sens de l’humour, différents éléments de l’histoire du Vietnam. Son travail est présenté dans diverses expositions en Europe. L’image affichée est "Fil de fer barbelé", huile sur peinture datant de 2014.
Ils sont quatre Christs dans la douleur de leur crucifixion. De taille humaine, tissés avec le fil de fer barbelé utilisé à Guantanamo, et suspendus au mur, l'oeuvre d'Adel Abdessemed, "Decor", est poignante. Les barbelés répondent à la couronne d'épine, en instruments de répression pour l'homme. Il a fallu deux ans à l'artiste et à ceux qui ont travaillé avec lui pour tordre, tisser, entremêler les fils faits d'inox qui constituent les crucifiés. Jeune, Adel Abdessemed aurait été bouleversé par la souffrance qui se dégage du polyptique d'Issenheim… L’image affichée est un extrait de la sculpture complète.
Il est possible de voir "Cadavre dans les barbelés" de Otto Dix à l’Historial de la Grande Guerre à Péronne, dans la Somme.
Les quatre Christs sont visibles à la Fondation François Pinault.
N’hésitez pas à aller visiter le camp Natzweiler, où vous pourrez voir un camp et ses barbelés.
Et de façon générale, ce qui a trait aux deux guerres mondiales ou la Ligne Maginot ou à la Shoah.
Je ne peux que vous conseiller la lecture de L’histoire du barbelé d’Olivier Razac.
Bonnes visites dans le monde des barbelés !
1874. Joseph Glidden (USA) dépose le brevet du premier fil de fer barbelé et construit une machine capable de le produire en grande quantité. Outil agricole ingénieux, il permet de délimiter aisément les terres, que ce soit pour l’élevage comme pour la culture, et donc d’augmenter le rendement des élevages et la rentabilité des terres.
D’outil agricole, il est rapidement devenu le symbole universel de l'oppression. Son rôle a été décisif dans la conquête de l'Ouest et le génocide des Indiens d'Amérique, dans la boucherie de 14-18, au goulag, et dans les exterminations nazies. Enroulé autour d’un bâton, il est utilisé comme instrument de torture. Le succès persistant du barbelé vient de ce qu'il ne tient... qu'à un fil, simple à utiliser.
Symbole de l’oppression, il est devenu objet d’art ou utilisé dans l’art.
En 1924, Otto Dix réalise un cycle de gravures intitulé "La Guerre". Ce cycle s’inscrit dans la continuité des dessins qu’il a réalisés, sur le front, de 1915 à 1918. L’essentiel de ce cycle a trait à la représentation des morts, corps atrocement mutilés, en phase de décomposition. L’image affichée est "Cadavre dans les barbelés".
Nguyen Manh Hung est né à Hanoï en 1976, il y vit et y travaille. Diplômé de l’Université des Beaux-Arts de Hanoï en 2002, il réalise des peintures et sculptures juxtaposant, avec un grand sens de l’humour, différents éléments de l’histoire du Vietnam. Son travail est présenté dans diverses expositions en Europe. L’image affichée est "Fil de fer barbelé", huile sur peinture datant de 2014.
Ils sont quatre Christs dans la douleur de leur crucifixion. De taille humaine, tissés avec le fil de fer barbelé utilisé à Guantanamo, et suspendus au mur, l'oeuvre d'Adel Abdessemed, "Decor", est poignante. Les barbelés répondent à la couronne d'épine, en instruments de répression pour l'homme. Il a fallu deux ans à l'artiste et à ceux qui ont travaillé avec lui pour tordre, tisser, entremêler les fils faits d'inox qui constituent les crucifiés. Jeune, Adel Abdessemed aurait été bouleversé par la souffrance qui se dégage du polyptique d'Issenheim… L’image affichée est un extrait de la sculpture complète.
Il est possible de voir "Cadavre dans les barbelés" de Otto Dix à l’Historial de la Grande Guerre à Péronne, dans la Somme.
Les quatre Christs sont visibles à la Fondation François Pinault.
N’hésitez pas à aller visiter le camp Natzweiler, où vous pourrez voir un camp et ses barbelés.
Et de façon générale, ce qui a trait aux deux guerres mondiales ou la Ligne Maginot ou à la Shoah.
Je ne peux que vous conseiller la lecture de L’histoire du barbelé d’Olivier Razac.
Bonnes visites dans le monde des barbelés !