Agnus Dei, dona nobis pacem*
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Agnus Dei est le nom d’un tableau du peintre espagnol Francisco de Zurbarán (1598-1664). Le peintre en a fait au moins 6 versions. Celle qui est présentée ici comporte une inscription extraite des Actes des Apôtres, chapitre 8, verset 32 : "Comme une brebis, il fut conduit à l’abattoir ; comme un agneau muet devant le tondeur, il n’ouvre pas la bouche."

Un fond sombre et une table grise sont le seul décor où est exposé le motif unique de ce tableau : un agneau âgé de 8 à 12 mois. Il est vivant, allongé, les yeux mi-clos. Sa toison laineuse, dont le peintre reproduit magnifiquement la texture, semble douce.
Ses pattes sont liées par une ficelle, dans une attitude immanquablement sacrificielle, rappelant certaines images de saints martyrs. Elle évoque surtout les jambes du Christ clouées ensemble sur la croix, comme dans cet autre tableau de Zurbarán, Christ en croix, datant de 1627, visible au Musée Thyssen-Bornemisza à Madrid.
La lumière dans le tableau Agnus Dei focalise notre attention sur l'agneau, ce dernier semblant déjà connaître, comme Jésus-Christ, son destin fatal.

Ce tableau n'est pas le seul que Zurbaran réalise avec un agneau prêt au sacrifice, car cinq autres versions, légèrement différentes, existent. La version du Musée du Prado est considérée comme celle dégageant le plus d’émotion et où le peintre fait montre d’une plus grand maîtrise technique.

Même si le peintre n’y a placé qu’un agneau, sans aucun autre signe religieux faisant allusion à son caractère sacré, ce tableau n’est pas une simple nature morte. Il se place plutôt à la frontière entre une nature morte et un tableau religieux.
L'association entre un agneau et le Fils de Dieu sacrifié, Agnus Dei comme le Christ est appelé dans la liturgie chrétienne, est très répandue dans un 17e siècle très religieux. Il est peu probable qu'un Espagnol de cette époque fasse abstraction des connotations catholiques et fasse d’un agneau une démonstration de sa technicité de peintre, un objet du quotidien, ou même une promesse d’un bon repas. 


L'agneau dit "pascal" est un symbole religieux très présent, d’abord dans la religion juive, puis ensuite dans la religion chrétienne.

Il fait référence à l'agneau immolé lors de la fête de Pessah, la Pâque juive, fête très importante de la religion hébraïque. Pendant 8 jours, on célèbre la libération du peuple d'Israël, l’Exode hors d’Egypte et la traversée de la mer Rouge.
Le sacrifice de l'agneau tire son origine d'un ordre de Dieu à Moïse disant d’immoler un agneau par famille. Dans la Bible, livre de l’Exode, chapitre 12, versets 5 et 6, il est écrit : "Ce sera une bête sans défaut, un mâle, de l’année. Vous prendrez un agneau ou un chevreau. Vous le garderez jusqu’au quatorzième jour du mois. Dans toute l’assemblée de la communauté d’Israël, on l’immolera au coucher du soleil. ".

Mais l’agneau pascal est aussi très important dans la tradition chrétienne. Le passage de la symbolique de l’agneau passe à Jésus au moyen de Jean Le Baptiste. Ce dernier désigne Jésus comme l'Agneau de Dieu aux disciples. Dans l’Evangile selon Saint-Jean, chapitre 1, verset 29 il est écrit "Le lendemain, voyant Jésus venir vers lui, Jean déclara : "Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde"".
Au moment de la Passion, Jésus est crucifié à l’heure où, dans le Temple, on sacrifie les agneaux pour la Pâque juive. Avec la résurrection du Christ, commémorée lors de la Pâque chrétienne, l'Agneau victime devient l'Agneau vainqueur. 

Agnus Dei est une expression latine signifiant "Agneau de Dieu". Les fidèles récitent, à la messe, ces 3 locutions.
"Agneau de Dieu qui enlèves le péché du monde, prends pitié de nous.
Agneau de Dieu qui enlèves le péché du monde, prends pitié de nous.
Agneau de Dieu qui enlèves le péché du monde, donne-nous la paix."


*Agneau de Dieu, donne nous la paix


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