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Musée Guimet
Le
7 April 2017,
Une collection
exceptionnelle
Pour la première fois hors du Japon, seront présentées 150 pièces des plus prestigieuses de la collection de la célèbre maison Matsuzakaya, fondée en 1611, qui joua un rôle fondamental dans la production et la diffusion du kimono, plus particulièrement auprès de la noblesse militaire, l’aristocratie impériale ou encore la bourgeoisie marchande. Certains modèles étonnent par leur modernité, tant dans les motifs - qu’on croirait tout droit sortis d’un tableau d’art abstrait - que par les surprenantes techniques qui sont employées.
Un raffinement inouï
Au Japon, le kimono a stimulé une industrie textile très créative dont les techniques mêlent complexité et patience : étoffes nouées et teintes minutieusement « à la réserve » (un peu à la façon des pochoirs), précieux tissus aux armures complexes et fils d’or… Si la nature et ses motifs sont omniprésents – fleurs, feuilles, oiseaux plus ou moins stylisés – on a affaire, avec ces magnifiques kimonos, à des sommets de sophistication et de recherche d’harmonie esthétique.
Un artisanat d’exception
Sobrement exposés, ces vêtements d’une apparente simplicité – dans leur coupe en T, du moins – et que l’on pourrait croire confortables, entravaient complètement les mouvements de leurs propriétaires hommes et femmes, « emballés » dans leur vêtement, savamment ceinturé à l’aide d’un « obi » (un pan de tissu de plusieurs mètres de long). Vous avez sans doute déjà vu ces images de geishas avançant à petits pas, très droites : le kimono est un vêtement qui impose une « tenue » assez impensable à notre époque où le confort est partout célébré et où le vêtement est devenu essentiellement fonctionnel. On pourrait aisément le comparer aux robes corsetées des femmes de la cour du Roi Soleil.
Deux expos en une
Œuvres particulièrement fragiles, les exceptionnels kimonos anciens de la maison Matsuzakaya seront intégralement remplacés en cours d’exposition, début avril. Alors, si vous visitez l’exposition deux fois, vous ne verrez pas les mêmes pièces !
L’influence de la mode japonaise en France
Au milieu du 19e siècle, les élégantes françaises adoptent le kimono en tant que vêtement d’intérieur à une époque où le goût pour le « Japonisme » donne naissance à cette mouvance artistique impressionniste qui se réfère au pays du Soleil-Levant. Au tournant du 20e siècle, la haute couture française se saisit du kimono : Paul Poiret (1879-1944) ou Madeleine Vionnet (1876-1975) reprennent les conceptions amples des kimonos. Aujourd’hui, dans le monde entier, de nombreux créateurs réinterprètent les codes du kimono, lui conférant une place de premier plan sur la scène artistique.
Sonia Zannad / Mes sorties culture
Ecrivez à la rédaction : szannad@messortiesculture.com
Pour la première fois hors du Japon, seront présentées 150 pièces des plus prestigieuses de la collection de la célèbre maison Matsuzakaya, fondée en 1611, qui joua un rôle fondamental dans la production et la diffusion du kimono, plus particulièrement auprès de la noblesse militaire, l’aristocratie impériale ou encore la bourgeoisie marchande. Certains modèles étonnent par leur modernité, tant dans les motifs - qu’on croirait tout droit sortis d’un tableau d’art abstrait - que par les surprenantes techniques qui sont employées.
Un raffinement inouï
Au Japon, le kimono a stimulé une industrie textile très créative dont les techniques mêlent complexité et patience : étoffes nouées et teintes minutieusement « à la réserve » (un peu à la façon des pochoirs), précieux tissus aux armures complexes et fils d’or… Si la nature et ses motifs sont omniprésents – fleurs, feuilles, oiseaux plus ou moins stylisés – on a affaire, avec ces magnifiques kimonos, à des sommets de sophistication et de recherche d’harmonie esthétique.
Un artisanat d’exception
Sobrement exposés, ces vêtements d’une apparente simplicité – dans leur coupe en T, du moins – et que l’on pourrait croire confortables, entravaient complètement les mouvements de leurs propriétaires hommes et femmes, « emballés » dans leur vêtement, savamment ceinturé à l’aide d’un « obi » (un pan de tissu de plusieurs mètres de long). Vous avez sans doute déjà vu ces images de geishas avançant à petits pas, très droites : le kimono est un vêtement qui impose une « tenue » assez impensable à notre époque où le confort est partout célébré et où le vêtement est devenu essentiellement fonctionnel. On pourrait aisément le comparer aux robes corsetées des femmes de la cour du Roi Soleil.
Deux expos en une
Œuvres particulièrement fragiles, les exceptionnels kimonos anciens de la maison Matsuzakaya seront intégralement remplacés en cours d’exposition, début avril. Alors, si vous visitez l’exposition deux fois, vous ne verrez pas les mêmes pièces !
L’influence de la mode japonaise en France
Au milieu du 19e siècle, les élégantes françaises adoptent le kimono en tant que vêtement d’intérieur à une époque où le goût pour le « Japonisme » donne naissance à cette mouvance artistique impressionniste qui se réfère au pays du Soleil-Levant. Au tournant du 20e siècle, la haute couture française se saisit du kimono : Paul Poiret (1879-1944) ou Madeleine Vionnet (1876-1975) reprennent les conceptions amples des kimonos. Aujourd’hui, dans le monde entier, de nombreux créateurs réinterprètent les codes du kimono, lui conférant une place de premier plan sur la scène artistique.
Sonia Zannad / Mes sorties culture
Ecrivez à la rédaction : szannad@messortiesculture.com