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Monument du Corps expéditionnaire russe (1916-1918), érigé Place du Canada, Paris 8ème
Le
10 November 2016,
Ce monument peut sembler comme tant d'autres monuments érigés dans Paris. Mais approchez-vous.... Ce monument réalisé par l’artiste russe Vladimir Sourovtsev porte cette inscription en français et en russe : « En 1916, à la demande des Alliés, la Russie envoya en France deux brigades spéciales du corps expéditionnaire russe. Plus de 20 000 hommes participèrent aux opérations militaires en Champagne. Plus de 5 000 d'entre eux, soldats et officiers russes, perdirent la vie sur les champs de bataille français. ». Le soldat russe tient dans sa main un casque français sur lequel avait été ajouté l'aigle bicéphale, symbole de l'empire russe.
Quelle histoire se cache donc derrière tout ça ?
Le 20 avril 1916, les premiers soldats du corps expéditionnaire russe débarquent à Marseille. Pendant la Première Guerre mondiale, quatre brigades russes sont venues prêter main forte à l'armée française. Une histoire qui s'est révélée très mouvementée.
La ville de Marseille est en liesse en ce jeudi 20 avril 1916. Deux navires viennent d’arriver au port. À leur bord, plusieurs milliers de soldats russes. "Toutes les maisons sont pavoisées aux couleurs alliées. À toutes les fenêtres, on agite des drapeaux, on jette des fleurs ; et ce sont sur tout le parcours, des ovations délirantes. Les cris répétés de : 'Vive la Russie ! Vive l’armée !' s’élèvent sans cesse. À l’immense clameur répondent les 'hourras' vibrants des fantassins russes", s’enthousiasme le journal Le Matin dans son édition du lendemain.
Le quotidien Le Temps rapporte, pour sa part, le message du général Joffre, commandant en chef des armées françaises, au sujet de ce débarquement : "Notre fidèle alliée la Russie, dont les armées combattent déjà si vaillamment contre l’Allemagne, l’Autriche et la Turquie, a voulu donner à la France un gage nouveau de son amitié, une preuve plus éclatante encore de son dévouement à la cause commune. Des soldats russes, choisis parmi les plus braves et commandés par les officiers les plus réputés, viennent combattre dans nos rangs".
Ces "frères d’armes" font partie du premier contingent du corps expéditionnaire russe. À la faveur d'un accord conclu entre la France et la Russie, près de deux ans après le début de la Première Guerre mondiale, les Français s’engagent à fournir à l’empire du tsar du matériel militaire contre des renforts humains. Depuis 1914, ils subissent des pertes gigantesques. L’armée commence à connaître une crise des effectifs. Lors de la conférence de Chantilly en décembre 1915, les Français évoquent donc avec les Russes l’idée d’envoyer des soldats.
En tout, quatre brigades d’infanterie, environ 40 000 hommes, s'engagent aux côtés des Français. Deux d’entre elles combattent sur le front d’Orient à Salonique, les deux autres montent en ligne sur le sol de France. Après avoir été équipés et formés dans le camp militaire de Mailly en Champagne, les soldats vivent leur baptême du feu à l’été 1916 près de Reims.
Mais en 1917, l’histoire est en marche à des milliers de kilomètres de là. La révolution éclate et le tsar Nicolas II abdique le 15 mars. En France, en faisant de l’agitation politique dans les rangs des brigades, des révolutionnaires russes tentent de les convaincre de les rejoindre et d’abandonner la guerre. En quelques semaines, l’état-major français, qui connaît lui aussi des mutineries dans les tranchées après l'échec de l'offensive du Chemin des Dames, commence à devenir méfiant vis-à-vis de ces "frères d’armes".
Pour contenir tout débordement, les soldats russes sont ainsi envoyés au camp de la Courtine dans la Creuse en juillet de la même année. À l’intérieur du camp, une crise éclate entre ceux qui veulent retourner au pays et ceux qui veulent poursuivre la guerre. Aidé par l’armée française, le commandement russe passe donc à l’action et après plusieurs jours de bombardements, les mutins finissent par se rendre. Le bilan officiel est de neuf morts et une trentaine de blessés.
Après cet épisode, les meneurs sont jugés et emprisonnés sur l’île d’Aix en Charente-Maritime. Pour les autres, plusieurs choix s'offrent à eux : continuer à se battre ou devenir travailleur militaire à l’arrière en France ou sur le sol algérien, alors département français. Pour ceux qui décident de garder l’uniforme, environ 400 soldats, une légion russe de volontaires voit le jour au sein de l’armée française.
Au cours de l’année 1918, ces Slaves s’illustrent dans les combats de la Somme, du Soissonais ou du Chemin des Dames. Ils font preuve d’une bravoure qui fait l’admiration des Français et qui leur vaut un surnom La légion d’honneur russe. À la fin du conflit, la France et la Russie passent un nouvel accord sur le rapatriement des soldats et des travailleurs russes vers leur pays d’origine. Entre 1919 et 1920, la très grande majorité d’entre eux décident ainsi de faire le voyage retour.
Le monument en hommage aux soldats du corps expéditionnaire russe a été inauguré le 21 avril 2011 en présence du Premier ministre français François Fillon et du chef du gouvernement russe Vladimir Poutine.
La dernière fois que les Russes étaient entrés dans Paris, c'était en 1814, à la fin du 1er empire. Mais c'est une autre histoire....
Quelle histoire se cache donc derrière tout ça ?
Le 20 avril 1916, les premiers soldats du corps expéditionnaire russe débarquent à Marseille. Pendant la Première Guerre mondiale, quatre brigades russes sont venues prêter main forte à l'armée française. Une histoire qui s'est révélée très mouvementée.
La ville de Marseille est en liesse en ce jeudi 20 avril 1916. Deux navires viennent d’arriver au port. À leur bord, plusieurs milliers de soldats russes. "Toutes les maisons sont pavoisées aux couleurs alliées. À toutes les fenêtres, on agite des drapeaux, on jette des fleurs ; et ce sont sur tout le parcours, des ovations délirantes. Les cris répétés de : 'Vive la Russie ! Vive l’armée !' s’élèvent sans cesse. À l’immense clameur répondent les 'hourras' vibrants des fantassins russes", s’enthousiasme le journal Le Matin dans son édition du lendemain.
Le quotidien Le Temps rapporte, pour sa part, le message du général Joffre, commandant en chef des armées françaises, au sujet de ce débarquement : "Notre fidèle alliée la Russie, dont les armées combattent déjà si vaillamment contre l’Allemagne, l’Autriche et la Turquie, a voulu donner à la France un gage nouveau de son amitié, une preuve plus éclatante encore de son dévouement à la cause commune. Des soldats russes, choisis parmi les plus braves et commandés par les officiers les plus réputés, viennent combattre dans nos rangs".
Ces "frères d’armes" font partie du premier contingent du corps expéditionnaire russe. À la faveur d'un accord conclu entre la France et la Russie, près de deux ans après le début de la Première Guerre mondiale, les Français s’engagent à fournir à l’empire du tsar du matériel militaire contre des renforts humains. Depuis 1914, ils subissent des pertes gigantesques. L’armée commence à connaître une crise des effectifs. Lors de la conférence de Chantilly en décembre 1915, les Français évoquent donc avec les Russes l’idée d’envoyer des soldats.
En tout, quatre brigades d’infanterie, environ 40 000 hommes, s'engagent aux côtés des Français. Deux d’entre elles combattent sur le front d’Orient à Salonique, les deux autres montent en ligne sur le sol de France. Après avoir été équipés et formés dans le camp militaire de Mailly en Champagne, les soldats vivent leur baptême du feu à l’été 1916 près de Reims.
Mais en 1917, l’histoire est en marche à des milliers de kilomètres de là. La révolution éclate et le tsar Nicolas II abdique le 15 mars. En France, en faisant de l’agitation politique dans les rangs des brigades, des révolutionnaires russes tentent de les convaincre de les rejoindre et d’abandonner la guerre. En quelques semaines, l’état-major français, qui connaît lui aussi des mutineries dans les tranchées après l'échec de l'offensive du Chemin des Dames, commence à devenir méfiant vis-à-vis de ces "frères d’armes".
Pour contenir tout débordement, les soldats russes sont ainsi envoyés au camp de la Courtine dans la Creuse en juillet de la même année. À l’intérieur du camp, une crise éclate entre ceux qui veulent retourner au pays et ceux qui veulent poursuivre la guerre. Aidé par l’armée française, le commandement russe passe donc à l’action et après plusieurs jours de bombardements, les mutins finissent par se rendre. Le bilan officiel est de neuf morts et une trentaine de blessés.
Après cet épisode, les meneurs sont jugés et emprisonnés sur l’île d’Aix en Charente-Maritime. Pour les autres, plusieurs choix s'offrent à eux : continuer à se battre ou devenir travailleur militaire à l’arrière en France ou sur le sol algérien, alors département français. Pour ceux qui décident de garder l’uniforme, environ 400 soldats, une légion russe de volontaires voit le jour au sein de l’armée française.
Au cours de l’année 1918, ces Slaves s’illustrent dans les combats de la Somme, du Soissonais ou du Chemin des Dames. Ils font preuve d’une bravoure qui fait l’admiration des Français et qui leur vaut un surnom La légion d’honneur russe. À la fin du conflit, la France et la Russie passent un nouvel accord sur le rapatriement des soldats et des travailleurs russes vers leur pays d’origine. Entre 1919 et 1920, la très grande majorité d’entre eux décident ainsi de faire le voyage retour.
Le monument en hommage aux soldats du corps expéditionnaire russe a été inauguré le 21 avril 2011 en présence du Premier ministre français François Fillon et du chef du gouvernement russe Vladimir Poutine.
La dernière fois que les Russes étaient entrés dans Paris, c'était en 1814, à la fin du 1er empire. Mais c'est une autre histoire....