Jeune homme nu assis au bord de la mer
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N'allez pas au Louvre sans rester à rêvasser devant ce tableau....


L’une des œuvres les plus célèbres d’Hippolyte Flandrin est sans nul doute Le Jeune homme nu au bord de mer (1836 ; Paris, musée du Louvre).

Exécuté à Rome, le tableau interroge avec efficacité le spectateur sur son sujet.

S’agit-il d’une simple académie d’homme ? Mais alors, pourquoi ce paysage méditerranéen ? Peut-on y voir une représentation de la mélancolie ? Non, il n'est pas mélancolique, ce jeune homme, ce n'est pas possible, le mer est bien trop belle, le ciel l'enveloppe comme un cocon. Non, non, il ne peut pas être malheureux.

On ne voit pas de larmes. Peut-être sont-elles encore à l'intérieur, prêtes à jaillir. Non, non, ce ,'est pas possible, car alors il faudrait savoir la cause de sa tristesse.

Le visage caché par ses genoux repliés, le jeune homme illustrerait-il le retour sur soi, dans une profonde temporalité ? Peut-être pense-t-il déjà à la vie qu'il va gâcher à poursuivre des chimères, comme chacun de nous. A la vieillesse qui attend son beau corps. Comme chacun de nous.

Peut-être que tout simplement il s'ennuie. De nos jours, il ouvrirait son téléphone, regarderait ses emails et son Facebook. Mais là, sans tout ça, il somnole.

On a envie de tendre la main, de toucher sa peau, juste la sentir tressaillir sous nos doigts. La sentir s'éveiller, effarouchée par cette mail qui traverse les siècle pour parvenir jusqu'à lui. Il a l'air si réel, si proche de nous, malgré les années qui nous séparent. Le grain de la peau, la forme des bras, des jambes, des mains, des pieds, tout ça semble si réel.

Mais si on le touche, le charme sera rompu.... et rompu le fil qui nous relie à lui.

Ce qu'en disent les moins rêveurs :

Le primat de la ligne sur les couleurs reflète l’influence d’Ingres. Mais le chromatisme adouci, bleu et ocre, vert et gris, atteste d’une recherche subtile dans le rendu de la lumière.

Cette question des volumes et de leur inscription dans l’espace se retrouve dans toute l’œuvre de Flandrin. Sa série sur la Florentine, datant de 1840 (musées de Nantes, Évreux, Beauvais), rend un hommage appuyé à Raphaël et à Léonard de Vinci.

Très lié au comte de Feltre qui donna sa collection à la ville de Nantes, Hippolyte Flandrin devait réaliser des œuvres pour son commanditaire, telle que Rêverie (1846, Nantes, Musée des Beaux-Arts), qui montre une facette plus intime du talent de coloriste de l’artiste.

Dans la même veine, il exécuta avec son frère Paul un extraordinaire Double autoportrait (1842, Nantes, Musée des Beaux-Arts). Rarement parvint-on à rendre avec plus de tendresse les liens artistiques constants qui unissaient les deux frères.


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